Prologue

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On dit que chaque personne à son propre avenir. Que chaque personne a une histoire écrite depuis même avant sa naissance.

Une histoire écrite par les dieux.

Sauf que les dieux ne sont pas gentils, ils font tout pour te mener la vie dure. C'est pour ça que "la vie parfaite" n'existe pas.

Mais, contrairement aux autres boulets de ce monde à la con, mon avenir n'a jamais été écrit.

Bah quoi ? je suis toujours passé inaperçu.

Ma mère m'a caché dès ma naissance des services sociaux et l'État. Les dieux eux-mêmes ne savent même pas que j'existe.

Ils pensent juste à se coltiner leur frère et sœur depuis leur petit monde - c'est à croire que là-bas la règle qu'il ne faut pas se marier avec ses propres parents n'existe pas - certainement qu'ils ne me remarquent pas, moi le garçon invisible.

Mon avenir n'a jamais été écrit, jamais vu par un Oracle, jamais prédit par un prophète, il a été fait, point.

Un garçon naît, pouf ! il sait ce qu'il a à faire.

On s'en fout d'Œdipe et sa pittoresque pensé de fuir sa ville pour en même temps fuir son avenir - mais n'y arrivait à rien -, moi j'ai rien à fuir, j'ai juste à écrire de mes propres mains les grandes lignes de mon avenir, de choisir les rebondissement que je vais vivre, les haut et les bas, les aventures délirantes.

Sauf que moi, même si je voulais avoir mon propre avenir, même si je me suis entêté à être maître de moi-même jusqu'au bout, commencer et continuer, je n'ai pas pu empêcher ce dernier de me faire souffrir, au fil du temps passé. J'ai voulu voler de mes propres ailes, mais au final, elles ont brûlé et j'ai dû continuer la route en marchant.

La route que j'ai dû prendre, pensant qu'elle serait faite comme mon imaginaire le réclamait, était tout le contraire.

Au final, j'aurais voulu que les dieux puissent me remarquer, que je ne puisse pas être invisible, pour qu'au moins ils puissent me créer un avenir qui aurait surement été mieux que celui que le destin avait décidé de me faire.

J'aurais aimé avoir une lumière qui éclaire ce chemin, si sombre, pouilleux, sanglant, douloureux, pour que je puisse voir le côté joyeux des choses.

Et, le destin a réalisé mon souhait.

À moitié.

J'ai trouvé un ange.

Mais cet ange, m'a-t-il trouvé ? 

Mon ange GabrielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant