Chapitre 26 ❝Shopping center❞

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⫯ ❝Centre commercial❞

On était samedi soir, et on devait retourner chez nous, ce qui nous a un peu déçus vu la fin de semaine débile mais incroyable qu'on avait passée. Michael nous avait alors promis de remettre ça bientôt.

Alors que Lucien et moi marchions vers la maison de ce dernier - Adé devant rentré chez lui, ne nous avez pas accompagnés - je repense au geste de Gabi.

Il ne m'avait pas déplu, loin de là, mais pourquoi a-t- il fait ça ? il aurait simplement pu répondre à ma question par des mots...

Son baiser m'avait mis hors de moi, alors que ce n'était qu'un petit touché anodin que tout le monde pouvait faire à tout le monde, alors pourquoi j'ai eu cette sensation de bien-être ?

Je pousse un profond soupir de découragement que Lucien semble le remarquer alors qu'il me souriait doucement.

Je me suis réveillé dimanche matin avec la sensation de peser une tonne. Ma fatigue n'était toujours pas partie et je voulais que me rendormir, mais dès que je vis le cadran réveil de Lucien qui affichait 11h49 du matin, je me releva d'un bond.

J'avais dormis autant que ça ?

Je baille en regardant la chambre.

Mes yeux se posèrent finalement sur Lucien qui faisait tranquillement ses devoirs sur son bureau. Il se retourne vers moi quand il me remarque que j'étais réveillé et souris.

Je lui rendis son sourire avant de bailler et de me laisser retomber sur le matelas.

-Pourquoi tu ne m'as pas réveillé plus tôt ? Je dis d'une voix somnolente.

-Tu avais passé une mauvaise nuit et te réveillé pratiquement à chaque heure, donc je me suis dis que t'avais besoin de récupérer le matin.

J'avais pas bien dormi ? pourtant je ne me rappelle pas d'avoir passé une mauvaise nuit...

-Ah d'accord, merci...

Il me sourit de plus belle alors qu'il se levait de la chaise de son bureau.

-Ma mère m'a demandé si ça te dirait de venir au centre commercial avec nous pour acheter de nouveaux vêtements, autant pour toi que pour moi.

-J'ai pas besoin de vêtements, j'en ai déjà.

-J'imagine, vu la beauté des chiffons que tu qualifies de vêtements appropriés.

Bon j'avais peut-être besoin de nouveaux vêtements...

-Mais... le problème est que si ma famille voit que j'ai de nouveaux vêtements propres et ma taille ils vont...

Je me tus avant de continuer ma phrase et baisse les yeux.

Je sentis Lucien s'asseoir à côté de moi et me serrer dans ses bras.

-C'est pas normal ce qu'ils te font, Aitor... c'est pas normal du tout...

Je ferme les yeux en posant ma tête contre son épaule.

Il a sûrement raison.

J'avais fini par suivre Lucien et sa mère pour aller au centre commercial. Assis sur la banquette arrière de la voiture, je regardais par la vitre.

Lucien discutait tranquillement avec sa mère sans que je m'embarque dans la conversation.

Au bout de quelques minutes, on arrive finalement devant le centre commercial. Mme Dark stationne la voiture et nous invite à la suivre.

Je sortis de la voiture et marche aux côtés de Lucien, les mains fourrées dans les poches. Génial. Victor à déteint sur moi maintenant.

-Aitor.

J'avais levé les yeux vers la mère de mon ami qui me souriait chaleureusement.

-Si t'as besoin de quoi que ce soit, n'hésites pas, d'accord ?

-Oui merci. Je lui avais souris en retour.

Je me trouvais dans une cabine d'essayage, Lucien m'ayant passé des vêtements à essayer.

Alors que j'enlevais tranquillement mon haut le rideaux de la cabine s'ouvrît subitement m'arrachant un sursaut incontrôlé.

Je me retourne vers Lucien qui venait de rentrer.

Il me regardait bizarrement. Comme ci il avait vu un monstre. Ses yeux se posèrent sur mon torse alors qu'il s'approchait lentement de moi.

-Aitor... Il s'étrangle, ayant fini par voir toutes les marques que je portais sur mon corps.

Je m'empresse de me rhabiller et de sortir de la cabine, laissant le violet encore abasourdi.

Mme Dark nous avait acheté à Lucien et moi des glaces. J'étais heureux, quand elle nous avait fait part de son idée généreuse. Je lui avais dit mille merci alors que je sautais littéralement de joie.

La dernière fois que j'ai pris de la crème glacée était quand j'avais six ans, quelques semaines avant que ma mère ne tombe malade. Elle m'avait emmené dans une crémerie et m'avait acheté une glace au chocolat que j'avais goulument mangé.

Je me rappelle encore de la sensation de ses doigts sur ma peau quand elle avait essuyé le contour de ma bouche et ses lèvres posées sur mon front quand elle m'avait embrassé en me disant que j'étais la plus belle chose qui lui soit arrivé.

La sensation de la crème glacée à la pomme verte passée dans ma gorge en me procurant un doux frisson et refroidissant d'une agréable manière ma poitrine m'avait ramené ce flot de souvenirs.

Et malgré le bonheur que cette sucrerie m'avait apporté, j'étais triste de savoir que contrairement à Lucien, Adé et aux autres, j'aurais plus jamais le droit à une mère qui m'engueule, me caresse, m'embrasse ou simplement me parle.

Parce que j'ai plus de mère.

Et ce que je sais c'est que, on peut bien remplacé l'amour qu'on a plus, le bonheur qui s'est envolé, une famille qui s'est brisée, des amis qui sont partis, des amants qui se sont séparé, un bras, une jambes qu'on a plus, mais une mère, on en a qu'une dans une vie, jamais on pourra l'a remplacé ou la faire renaître.

Il existe des moyens de ravoir ce qu'on a perdu, des méthodes à suivre, mais rien ne peut faire renaître les morts.

La seule chose que je pouvais faire présentement et regarder Mme Dark caressé doucement les cheveux de son fils.

Et même si je m'empêchais de l'être de toute mes forces, j'arrivais pas à enlever la jalousie qui me prenait.

Il suffit d'une allumette pour mettre le feu au camp.

L'allumette est tombée.

Mon ange GabrielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant