Drunk

Semaine 5

"Aujourd'hui est un jour funèbre dans le monde entier. Après de longues semaines à approfondir les recherches, les renseignements et les témoignages et sans réel suspect potentiel pour cet acte barbare, l'enterrement de la jeune Charline aura lieu cet après-midi à Paris, dans son petit village natal. Si on en croit sa fami-"

-"Putain les mecs?! Vous abuseez sérieux! Eteignez cette putain de télé je voudrais dormir moi, MERDE!"

-"Eh mais c'est bon Cal', calm down, on va l'éteindre ta télé! Pas besoin d'être aussi agressif?!"

-"On voit bien que tu es pas crevé toi Michael?!"

-"Non t'abuse un peu là il a raison!"

-"La ferme Ash' je veux juste dormir en paix!"

Ces matins, comme celui-ci, où on a envie de tout foutre en l'air tellement tout nous énerve, eh bah c'est moi aujourd'hui! Je plaque mon oreiller sur mon visage et me retourne pour être face à mon matelas, de façon à plus voir et plus rien entendre surtout. Mon coeur bât vite dans ma poitrine, j'ai l'impression qu'il va la transpercer tellement c'est fort. Je ferme mes yeux noisettes et essaye de me rendormir, sans franc succès. Je me tourne et me retourne dans ma couchette sans trouver le sommeil. Finalement, je réussis à m'apaiser et me rendors un peu plus paisiblement qu'avant. Je ne sais pas encore combien de temps je vais dormir mais au moins je serais un peu mieux après.

-"Aller Hood, debout maintenant!"

-"J'arrive Luke, merci"

Je me relève rapidement, un peu trop sans doute puisque mon esprit chancèle dans ma tête. Oh mon dieu, combien de temps tout celà va encore durer? J'attrape le premier t-shirt qui me vient et l'enfile avant de me diriger vers la petite cuisine du bus. Personne n'est là, ils sont tous entrain de se préparer ou autre, normal pour un jour de concert! J'ai tout sauf la tête à ça aujourd'hui, en plus c'est le jour de son enterrement... Je ne sais pas encore comment je vais faire mais je dois y aller, peu m'importe si je me fais tuer en rentrant mais je dois aller là-bas, c'est un devoir, même plus. Je ne eput pas le louper, ce serait une erreur de plus dans le déroulement des évènements et il en est hors de question! Je veux lui adresser un dernier adieu.

Je déjeune donc tranquilement, je sais que le billet que j'ai acheté, en secret, pour Paris indique une heure de départ à 13h30 de Berlin, là où nous nous trouvons en ce moment par chance. L'enterrement est à 16h, avec le vol et le temps d'aller à la petite église, ce sera juste mais je ferais de mon mieux pour être à temps là-bas. Je vais et je sais me débrouiller, dans tout type de situation. Si les gars ou le management savaient que je partais à l'improvice, je serais une personne morte. Se barrer ainsi juste avant un concert, louper les répétitions du groupe et désobéir aux consignes, mais rien à foutre! Personne ne peut comprendre ce qui peut m'empêcher d'y assister, à part moi. Je vais partir après manger, le plus discrètement possible, pour ne pas me faire remarquer, je vais éteindre mon portable et couper toute possibilité de contact et m'envoler pour le petit village. Voilà, je vais faire comme ça, plusieurs jours que j'organise ce schéma dans ma tête, tout devrait parfaitement fonctionner, heureusement.

Je suis assis à l'entrée de l'aéroport, dans l'attente de l'appel de mon vol. Je tortille mes doigts dans tout les sens possible et inimaginable, cherchant quelque chose à quoi me raccrocher, un truc pour tenter de me détendre un peu. Mais impossible, j'y arrive pas, c'est tellement dur... Imagine alors pour ses parents pauvre con?! Qu'est-ce que je suis débile par moment?! Je ne pense qu'à moi, même pas au mal et à la tristesse que j'ai desservis autour de moi! L'hôtesse me sort de mes pensées en me demandant de me diriger comme les autres vers la salle d'embarquement pour rejoindre l'appareil. Je me mors la lèvre inférieur et la suit dans le chemin qu'elle dessine à travers la foule. Je rentre et m'installe au siège qui m'est adressé après avoir déposé mon bagage surle tapis lui étant destiné. Je ne peux plus reculer devant ma connerie, s'en ai un sans l'être réellement, je ne sais plus, de nouveau je suis perdu dans tant de questions sans réponses.