Drunk

Semaine 19

Mon rendez-vous chaotique chez le psy aura au moins eu pour bénéfice de nous offrir, à tous, un nouveau moment de repos en plein cœur de notre première tournée mondiale. Certes ce break était inscrit au programme pour les jours à venir mais on a dû l'avancer un petit peu de temps après mon burn-out inattendu. Je n'aurais pas tenu un seul jour de plus comme ça, j'en ai avertit le management, soit j'obtenais avec les autres un peu de repos soit je finissait mal, très mal. Ce n'est pas mon genre de poser des ultimatums mais cela se présentait comme être le dernier recours afin de faire comprendre, de faire entendre à tous mon immense souffrance depuis ces 19 semaines dernières... Toute cette pression, toute cette inquiétude, tout ces problèmes qui dominent et m'entourent au quotidien finiront par m'avoir, par avoir le pied sur moi, je le sens.

Alors que notre avion privé se pose sur le tarmac de l'aéroport de Sydney, toutes ces petites réflexions semblent s'envoler autour de moi afin de me laisser enfin en paix, mais pour combien de temps encore? J'espère que ce séjour auprès des miens aura le pouvoir de me faire renaître car c'est mon plus grand souhait en ce moment. Je suis épuisé mais alors que nous descendons, les uns derrière les autres pour rejoindre l'intérieur du bâtiment, un sourire me fend le visage en apercevant mes parents et ceux de mes potes nous faisant de grands signes de l'autre côté de la baie qui nous sépare. Une folle envie de courir les serrer dans mes bras me prend en franchissant la grande porte et j'en lâche mes bagages sur le seuil avant de laisser mes émotions prendre le dessus sur moi. Je ne vois rien autour de moi, je ne voit qu'eux. Rien, personne à part eux. Ma mère à des larmes qui menacent de s'écrouler lorsque je plonge dans son étreinte, moi aussi déjà en pleurs. Cette sensation, j'ai le sentiment de ne pas l'avoir ressentie depuis des lustres. Le seul fait de les voir, là, proche de moi, devant mes yeux, me rend bien plus heureux que n'importe quel autre chose au monde. J'en avais profondément besoin mais je ne voulais juste pas me l'admettre. Je ne suis pas le genre de gars à afficher ses émotions comme ça, bien au contraire. Cela à d'ailleurs tendance à me le rendre mais dans le mauvais sens du terme toute fois...

Bientôt, je sens d'autre bras autour de moi, ceux de ma grande sœur et de mon père rester en retrait jusque là. Je me sens entouré, protégé et j'ai l'impression que plus rien ne peut m'arriver, plus rien ne peut m'atteindre lorsque je suis dans leurs bras. Je les prend tour à tour contre moi et je me sens rassuré en l'espace de quelque secondes. Là je me sens bien! Je les relâche finalement et m retourne pour faire face au même spectacle avec Ashton, Michael et Luke. C'est assez rare de les voir ainsi, aussi faible, attendrit et souriant car ils ne sont pas très démonstratif eux non plus il faut le dire... Je souris à cette image, cette pause va profiter à tout le monde. Avant de partir, on va se rejoindre tout les quatre:

-"Bon bah passez un bon moment avec vos proches les gars, on a tous grand besoin de repos je crois, tous à un niveau différent. Profitez bien car on en a pas assez de ces moments, je sais pas vous mais moi ça m'a terriblement manqué!"

-"Tu a entièrement raison Cal', on a pas assez malheureusement mais bon on doit faire avec... On a du faire ce sacrifice pour notre groupe et à vrai dire je ne regrette rien, si c'était à refaire, je referais tout pareil!"

-"Mais c'est pour la bonne cause regarde Lukey! Regarde où on en est aujourd'hui, c'est pas énorme? On a réalisé notre rêve mec?! Qui n'envie pas notre place ici, sur le devant de la scène?"

-"C'est bien vrai ça Mikey! On se dit à dans dix jours alors les gars, vous allez beaucoup me manquer"

Ashton est le premier à nous prendre par les épaules pour nous saluer. Il nous tape gentiment dans le dos et on se fait un énorme câlin de groupe général sous les yeux de tout les passants de l'aéroport. Ce sont mes frères de cœur et je ne veux pas les laisser partir comme ça mais je me dis que c'est pour mieux nous retrouver la prochaine fois. J'ai envie de rentrer à la maison mais aussi de rester avec eux. Quel pénible dilemme bordel?! La voix de mon père appelant mon nom me sort de ce dernier et m'invite à laisser les gars et à rentrer chez moi. Je ne peux plus reculer. Je leurs adresse un dernier signe de la main et tire ma valise derrière moi, quittant cet aéroport pour de bon!