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mathieu septembre 2018
Je souffle un bon coup quand je vois un groupe de personnes sortir d'une grande porte. Je sais qu'Élia est parmi eux. Depuis hier soir, enfin non depuis plusieurs jours j'ai une boule au ventre, constamment, mais elle s'est amplifiée avec le fait de savoir que ma copine revenait aujourd'hui.
J'avoue que les sentiments se mélangent en moi. Je suis super heureux de la retrouver, ça fait un mois qu'on est séparés et ces semaines ont été durs. D'une part a cause de notre éloignement mais de l'autre côté ma vie a été chamboulée aussi, complètement même.
Elle me manque trop et de savoir que dans quelques minutes je vais pouvoir la serrer contre moi me donne du baume au coeur. Mais je sais aussi qu'on va devoir parler, je vais devoir tout lui expliquer et je redoute ce moment.
Je fixe les gens passer et je reconnais bien vite ma petite espagnole. Un jogging noir et un pull de la même couleur à moi, aucun doute, c'est elle.
Dès que mes yeux se posent sur elle je sens mon ventre s'embraser. La chaleur est agréable et elle se répand dans tout mon corps, j'ai presque l'impression que tout ce qu'il s'est passé ces derniers jours n'étaient qu'un cauchemar et qu'enfin je me réveille. Elle lève la tête et elle me trouve directement, un sourire timide prend place sur ses lèvres et je remarque qu'elle accélère le pas pour venir jusqu'à moi.
J'ai rien le temps de faire qu'elle est déjà contre moi, sa tête dans le creux de mon cou et ses bras autour de ma taille. Je pose mes bras autour de ses épaules pour la rapprocher le plus possible de moi et je mets ma tête dans ses cheveux. Ça m'fait trop de bien.
- Tu m'as trop manqué.
Elle chuchote, toujours la tête enfouie dans mon cou, mon ventre me fait douloureusement du bien et un sourire incontrôlable se glisse sur mes lèvres.
- Toi aussi tu m'as trop manqué.
Elle relève la et j'en profite pour déposer un baiser sur son front auquel elle répond avec un grand sourire sur son visage. Je prends sa valise et on se met a marcher vers le parking où ma voiture est garée, elle glisse sa main autour de mon bras et pose sa tête sur mon épaule en continuant d'avancer et elle murmure :
- On se lâche plus maintenant.
Je sens une douce chaleur s'emparer de mon corps et j'arrive pas à déterminer si c'est positif ou non. Je suis heureux à ce moment précis, mais j'ai des moments de clairvoyance ou je ne peux m'empêcher de me dire que ça va être de courte durée.
Le trajet se passe comme d'habitude, j'ai l'impression qu'on ne s'est pas quitté, que je ne l'ai pas appelé des dizaines de fois en lui disant que je n'étais plus sûr de rien à cause de mon manque de confiance en moi, que je n'avais pas appris que je suis papa et que l'enfant n'est pas d'elle. Non, j'ai juste l'impression qu'on s'est quitté hier parce que j'ai dû aller au studio pour la nuit.
