Chapitre 25

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Jake

Ses magnifiques cheveux dansent dans le vent et les rayons du soleil caressent son doux visage. Pendant ce temps, mes yeux se régalent à la détailler.

Elle est là, elle est vivante et elle est avec moi.

Pourtant je ne peux m'empêcher d'imaginer le pire. S'il y a bien une chose que j'ai appris avec Ora ce qu'avec elle il faut toujours s'attendre à tout, même au pire. La dernière fois qu'elle est venue sur ce bateau avec moi en est la preuve. On devait tout recommencer loin de nos problèmes, vivre la vie dont on rêvait. Au lieu de ça, nous avons perdu une année entière ; pendant qu'elle se battait pour me revenir, je sombrais un peu plus dans le chagrin et le désespoir.

Mais nous avons survécu et c'est le plus important. Nous sommes désormais plus forts et cette fois-ci nous gagnerons.

J'ai décidé de l'emmener sur une petite îles au large où se trouve une splendide plage de sable fin et des palmiers dignes d'une îles paradisiaque. Il y a aussi de gros coquillages comme ceux qu'elle collectionnait enfants. J'ai même pensé à prendre un petit sac pour qu'elle puisse en ramener à la maison si elle en a envie.

Je me souviens de la première fois où je l'avais emmenée là-bas ; elle avait passé des heures à scruter le sable en quête de coquillages uniques. Tandis que moi je la regardais elle et je savourais chaque petite sourire qui passait sur son visage.

Nous ne mettons qu'un petit quart d'heure à accoster sur l'île. Ora a passé tout le trajet le regard vissé sur l'horizon tout en caressant l'océan du bout du pied depuis l'avant du bateau.

Je sais à quoi elle pensait, je la connais et je dois avouer que moi aussi j'y songe à chaque instant lorsque je suis sur ce voilier. C'est aussi pour cette raison que je m'y suis isolé après l'accident parce que même si je l'avais perdu sur ce bâtiment, les souvenirs de cette soirée me permettaient de ne pas oublier les raisons de ma colère, et de ne pas l'oublier elle. Ce voilier restait la dernière preuve de notre amour après l'accident.

On descend sur la plage et je savoure la sensation du sable glissant entre mes oreilles. Je m'imprègne de l'air irréelle de ce lieux.

Il ne faut pas plus de trois minutes pour qu'Ora arrive vers moi toute souriante avec un énorme coquillage blanc à la main.

— Regarde, il est magnifique, non ?

Je rigole devant sa petite tête d'enfant. Elle ressemble à ses petites filles lorsqu'elles voient des licornes en peluches.

— Oui, il est parfait. Dis-je en me retenant de rire.

— Je rêve ou t'es en train de te foutre de ma gueule. Fit-elle d'un air faussement choqué.

— Pas du tout ! Loin de moi l'idée de faire une chose pareille.

Son visage prend un air faussement sérieux et elle me donne une tape sur l'épaule.

— Mais d'où tu te permets de te moquer comme ça !

— Aaaaïïïeee !

— Chochotte ! Rétorque-t-elle en se moquant à son tour de moi.

On finit par être pris d'un énorme fou rire.

Une fois notre sérieux retrouvé, je dispose les serviettes que j'ai apportées sur le sable. Mais elle me prend en traître et me pousse lorsque je me penche pour les ajustées. Je m'étale à moitié sur le sable. Pendant qu'elle se marre.

Si elle veut jouer on va jouer, il n'y a pas de problème.

Je me retourne d'un coup et me lève le plus rapidement possible. Elle comprend vite mon intention et se met à courir. Je galère pendant quelques minutes mais je finis tout de même par la rattraper et la jette sur mon épaule comme un sac à patate. Elle me hurle de la lâcher, qu'elle est désolée. Et plus je m'approche du bord de l'eau, plus elle se débat, me donnant des coups de pied de furie. Malheureusement pour elle, j'ai connu plus féroce comme adversaire. Elle n'a aucune chance.

J'avance dans l'océan jusqu'à ce que le niveau de l'eau atteigne mes genoux. Puis, je la lâche dans l'eau sans scrupule. Elle se retrouve trempée de la tête aux pieds.

Sa tête boudeuse me plie de rire. Je finis tout de même par me pencher pour l'aider à se relever même si je sais que cette petite vicieuse risque d'essayer de me tirer dans l'eau avec elle pour se venger.

Elle n'y manque pas et tire de toutes ses forces pour m'attirer à elle lorsque je lui tend les bras. Heureusement pour moi, je réussi à me rattraper sur mes genoux. Je me retrouve maintenant juste au-dessus d'elle, mes yeux ancrés dans les siens.

Retrouver cette complicité avec elle ne fait que renforcer mes sentiments à son égard. Je meurs d'envie de l'embrasser, de connaître à nouveau le goût de ses lèvres et de me perdre dans ce contact.

Au moment où mes lèvres allaient rencontrer les siennes, mes yeux se ferment automatiquement pour pouvoir savourer ce baiser. Mais au lieu de ça, c'est un goût salé qui m'arrive dessus et mon visage se trouve couvert d'eau.

Je rouvre les yeux et la voie avec un air triomphant sur le visage. Elle vient de m'éclabousser. Je la pousse alors pour qu'elle se retrouve totalement allongée dans l'eau. Cette petite bataille de rien du tout finit par dégénérer. Nous sortons de l'eau une heure plus tard, nos vêtement totalement mouillés et en ayant avalé des litres d'eau salé.

Après nous être séchés avec les serviettes et avoir mangé un bout ; il est temps pour nous de rentrer.

— Merci, pour tout, vraiment. Je ne m'étais pas autant amusée depuis des lustres. M'avoue ma petite brune préférée tout en montant à bord du voilier.

— Je dois dire que moi aussi. J'ai eu l'impression de redevenir un gamin et ça m'a fait du bien.

— Pourtant ça n'a pas dû te changer beaucoup de d'habitude. Ajout-elle en rigolant déjà de sa connerie.

Je me retourne brusquement sur elle, étonné de ce qu'elle vient de sortir.

— Dois-je te rappeler où ça t'a mener de te moquer de moi ? Et de nous deux, je ne me considère pas comme le plus gamin, mademoiselle je part à la chasse au coquillage à presque 20 ans. J'argumente en la défiant du regard.

Cette belle journée se termine dans les rires et le pur bonheur.

Une fois revenu à quai, je raccompagne Ora jusqu'à sa voiture et la regarde s'en aller, regrettant notre baiser manqué sur l'île. J'aimerais tellement la garder avec moi encore un peu mais pour l'instant, nous ne devons prendre aucun risque. Ils ne doivent pas savoir.

— Alors, ça y est, t'es de nouveau avec elle ? t'auras pas perdu de temps ! Tu aurais au moins pu te donner la peine de rompre une bonne fois pour toute avec moi avant de retourner te la taper !

Je me retourne un peu surpris d'entendre cette voix, sa voix. Vicky se tient devant moi, un air furieux sur le visage. Je remarque tout de même le maquillage sur son visage et la robe azur qu'elle porte. Elle n'est pas là par hasard.

— Non Vicky. Je ne me suis pas remis avec elle. On passe juste du temps ensemble. Et en ce qui concerne nous deux, il est temps qu'on discute tu ne crois pas ?

— Arrête d'essayer de me baratiner ! Tu l'emmènes en balade, tu passes le plus clair de tes journée avec elle. Tu as déjà fait ton choix. Mais tu sais quoi, je m'en fiche. Je vais même te faciliter la tâche, toi et moi c'est terminé. Mais sache que tu pourras toujours compter sur moi ; je serais là quand elle t'abandonnera à nouveau, parce que je la connais, elle ne t'aimera jamais comme toi tu l'aimes et tu finiras par te rendre compte qu'elle n'est pas la fille parfaite que tu idéalises depuis toujours. Tu te raccroches à Ora comme si elle était ta planche de survie mais ce n'est pas le cas, elle ne fera que te faire sombrer un peu plus chaque jour. Tu finiras par t'en rendre compte et ce jour-là je serai de nouveau là pour toi parce que je t'aime et je suis prête à t'attendre.

Sur ces mots elle tourne les talons et disparaît au loin me laissant sans voix. Comment peut-elle dire des choses pareilles ?! Je comprends que toute cette situation ait pu la blesser mais de là à cracher sur Ora comme elle le fait. Je me rends compte aujourd'hui qu'elle et moi ça n'aurait jamais pu fonctionner. Je découvre enfin son vrai visage et je suis bien content qu'elle ne fasse plus partie de la vie d'Ora.


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