Forever my lifeline

Chapitre 3-|Ora|

De retour à la maison, j'esquive Sylvia et son regard interrogateur qu'elle braque sur Matt et je monte directement dans ma chambre. Je sais qu'elle va le cuisiner pour savoir tout ce qui s'est passé cet après-midi. Pour ma part, je suis crevée alors je pars me coucher sans attendre. Je n'ai plus la force de subir un nouvel interrogatoire.

Je suis réveillée par une main caresse délicatement mes cheveux. J'ouvre difficilement les yeux, luttant contre mon envie de me rendormir. Lorsque je me suis enfin habituée à la lumière du jour, je vois le visage de Marie qui me fait un large sourire, tout en gardant sans main posée sur mon crâne :

— Bonjour petite marmotte ! Dit-elle affectueusement.

— Saluuut, quelle heure est-il ? Je demande d'une voix encore endormie.

— Déjà dix heures et demie et le docteur Simmons arrive dans une demi-heure. Va falloir que tu te bouges.

— Je le déteste de m'obliger à me lever ! Réponds-je en râlant, ce qui arrache un rire à Marie.

— Tu dors depuis sept heures hier soir ; ton cota de sommeil doit être atteint quand même ! Et puis maman piquerait une crise si tu ratais ton rendez-vous avec le docteur.

— Et si j'étais malade ? Je demande avec un sourire espiègle sur les lèvres.

— Cherches pas, t'as pas le choix alors lève-toi ! Plus que 27 minutes ! crie-t-elle en quittant ma chambre, hilare.

Je me traîne tant bien que mal jusqu'à la salle de bain pour me préparer. Je descends ensuite prendre mon petit déjeuner. Je n'ai rien avalé depuis la glace d'hier et je meurs de faim.

J'ai à peine le temps d'engloutir mes tartines que la sonnette retentit. Le docteur Simmons vient d'arriver. Me voilà bloquée pendant les deux prochaines heures avec un type que je connais depuis à peine une semaine et avec qui je vais devoir parler de souvenirs que je n'ai plus.

Lorsque j'arrive dans l'entrée, le docteur Simmons est déjà en compagnie de Sylvia.

Elle a vraiment fait vite dis donc.

Sa barbe et son allure de professeur du siècle dernier donne au docteur un air rustre.

Sylvia salue le psychologue et discute un peu avec lui tandis que je ne prête aucune attention à leur discussion et préfère rester en retrait. Mon esprit divague et je me mets à imaginer tout ce que je pourrais faire au lieu d'être avec ce psy ; comme une visite complète de cette maison ou alors un plongeon dans la somptueuse piscine ou encore arpenter la forêt qui se trouve en périphérie de la propriété. Mais non, au lieu de ça je dois me coltiner ce Docteur.

La voix de Sylvia me sort soudainement de mes pensées :

— Ora, Ora ma puce tu vas bien ?

— Oui, pourquoi ? Dis-je en revenant à la réalité.

— Avec le docteur Simmons, nous avons convenu que tu le verrais 4 heures par semaine pour commencer. Et je compte sur toi pour ne pas être en retard et bien assister à chaque rendez-vous, c'est bien compris ? M'informe-t-elle.

— Sérieusement ? Lâche-je un peu trop fort sans le vouloir.

— Oui, Ora, tu y es obligée. Les médecins ont dit que ça te ferait beaucoup de bien de parler à quelqu'un. Ce que tu as vécu s'appelle un traumatisme et quand tu t'en souviendras tu auras besoin d'aide pour le surmonter. Affirme-t-elle d'une voix sévère qui contraste avec son apparence habituelle de personne douce et inoffensive.