Chapitre 30

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Jake


Nous arrivons enfin chez ce type. La voiture d'Ora est garée juste devant. Je suis soulagée, j'avais vraiment peur qu'elle disparaisse une nouvelle fois. Mais je suis tout de même préoccupé à l'idée qu'elle soit à l'intérieur seule avec ce mec.

Grant et moi entrons dans la demeure de ce Henry sans même prendre la peine de frapper avant. Une fois arrivé au salon, nous voyons un homme d'une cinquantaine d'années siroter un verre tout en comptant les liasses de billets posés sur la table devant lui. Un cigare repose dans le cendrier à ses côtés, libérant une épaisse fumée odorante dans toute la pièce.

Grant se racle la gorge pour signifier notre présence. L'homme lève le regard de son argent et le pose tour à tour sur mon coéquipier et moi. Il nous détaille l'un après l'autre avant d'arborer sur son horrible visage un sourire narquois.

Je l'ignore et passe la pièce en revue, cherchant la seule chose qui m'importe à cet instant précis : Ora. Mais je ne la vois nulle part. La panique gagne peu à peu mon être, mon cœur s'emballe et tout mes muscles se tendent un à un. Ma plus grande peur se réalise. Elle n'est plus là.

Le propriétaire de cette sordide maison finit par quitter son canapé et nous rejoint l'air réellement enjoué par la situation et la détresse qui se lie clairement sur mon visage.

— Regardez qui voilà ! J'en ai de la visite aujourd'hui, d'abord la fille et maintenant ses 2 chevaliers servants !

— Où est-elle ? Je crache sur un ton loin d'être amical, retenant ma rage le plus possible.

— Vous arrivez trop tard ! Raille ce monstre.

Tout cela l'amuse et ça me rend fou.

— En même temps, quelle idée de la laisser venir ici toute seule. Rigole-t-il à gorge déployée.

Une vague de culpabilité que je réprimais me submergea ; si je ne m'étais pas énervé et que je l'avais écoutée, rien de tout cela ne serait arrivé. Elle ne se serait pas retrouvée seule avec cette ordure et dieu sait qui d'autre !

Sans que je ne m'y attende, Grant perd lui aussi tout contrôle et saute au coup de cette vermine. Il l'attrape par le col et le plaque contre la table en verre qui se fissure sous la force de l'impact.

— Tu vas nous dire ce que tu lui as fait et où elle est, sinon, je te jure qu'après que j'en aurais fini avec toi, tu me supplieras de t'achever. Et même là je te le refuserais !!!

L'homme se mit à rire de plus belle et Grant resserra sa poigne contre l'homme. La table en verre céda sous la pression et le corps du vieil homme s'écrase sur le sol dans un bruit fracassant. Mais Grant ne le lâcha pas pour autant.

— Il est déjà trop tard, vous ne pouvez plus rien y faire. -Il se dégage ensuite des mains de Grant et nous fait face à tous les deux.- Si vous croyez me faire peur avec vos petites menaces, vous vous fourrez le doigt dans l'œil. Vous n'êtes que des gamins stupides qui pensent pouvoir triompher face aux grands lions qui règnent sur ce monde. Mais sachez une chose, il vaudrait mieux pour vous abandonner tout de suite, dans le cas contraire vous pourriez y perdre bien plus que la vie. Argument-il en se dégageant avec peine de l'emprise de mon coéquipier.

J'en ai plus qu'assez d'entendre ces conneries, je m'approche de ce porc, la colère embrasant chacune de mes cellules. Je serre le poing et enfonce ma main dans le visage de cet abruti. Il chancelle sur quelques mètres avant de s'effondrer au sol inconscient et le nez dégoulinant de sang. Grant me regarde avec approbation même si l'inquiétude imprègne ses traits. On se fixe alors dans un silence angoissant avec une seule et même question : Mais où est-elle putain ?!!!

Ora


Un air glacial danse sur ma peau, je grelotte de froid. Je gesticule en tendant mon bras pour attraper ma couette. Mais je ne la trouve pas. J'ouvre alors les yeux et je reste sans voix. Je ne suis pas dans mon lit. Soudain, tout me revient en mémoire : ma visite chez Henry, l'arrivée de George et la seringue. Je me masse l'épaule à l'endroit de l'injection. C'est encore un peu douloureux.

Je regarde dans chaque recoins de la pièce humide et froide où je me trouve mais rien, non rien ne m 'offre le moindre indice sur ma localisation. Je ne sais même pas combien de temps j'ai été inconsciente. Ça pourrait faire quelques heures comme plusieurs jours et je n'ai aucun moyen de le savoir.

La peur et l'angoisse me gagnent et sans que je ne puisse me retenir, je m'effondre.

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J'ai fini par me ressaisir pour tenter de trouver une échappatoire. J'inspecte chaque petit recoin de ma cellule mais en vain. Il n'y a pas de sortie possible.

J'ai de plus en plus froid et les heures qui passent n'arrangent rien. La faim commence à montrer le bout de son nez.

Je suis prisonnière de cet endroit et l'idée qu'Anna ait vécu la même chose me mine encore plus le moral. Je ne suis là que depuis quelques heures et je commence déjà à me sentir mal et à avoir les nerfs qui lâchent alors je n'ose pas imaginer ce qu'elle a pu ressentir si elle est restée là plusieurs jours.

Pitié, si quelqu'un m'entend, aidez-moi . . .


Forever my lifelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant