Forever my lifeline

Chapitre 40

Ora

Quand nous arrivons devant le jet nous nous dépêchons de monter à bord mais un 4x4 déboule de nul part. Plusieurs hommes armés en sortent et commencent à nous tirer dessus. Je me cache derrière la voiture avec Jake. Ma mère et Jake sont déjà à bord. Grant et moi devons trouvé un moyen de regagner l'appareil sans nous faire descendre.

Même le bruit des balles qui fusent dans tous les sens, je peux entendre la voix de Jake qui m'appelle. Quand je me tourne vers lui et que je croise son regard, j'y découvre de la peur, une peur tellement intense qu'elle me contamine et me paralyse. Je suis sorti de mes pensées quand Grant me tire violemment en arrière me sauvant de justesse d'une balle.

— On ne doit pas rester ici. Observe le brun à mes côtés.

— Je sais mais comment peut-on faire pour rejoindre l'avion ?

— J'ai peut-être une idée mais c'est risqué.

— Si on reste ici on va mourir quoi qu'il arrive alors autant essayer. Dis-je en me rapprochant de plus en plus de Grant pour éviter les balles qui se rapprochent de plus en plus. Ils vont bientôt arriver, il faut faire vite !

— D'accord, ils sont trop nombreux et nous n'avons qu'une seule arme. On ne fait pas le poid, mais tu vois le liquide qui coule là bas. Reprit-il en indiquant du doigt la traînée de liquide qui s'échappe du petit avion à notre droite. Le réservoir d'essence de cet avion fuit, il suffit d'une simple étincelle pour faire exploser l'appareil ce qui créera une bonne diversion.

— Mais comment tu veux faire on est beaucoup trop loin ?!

— Il me suffit juste de tirer une balle dans le réservoir. L'impacte contre l'acier produira une étincelle qui fera tout exploser. Pendant ce temps, nous profiterons de la désorientation des tireurs pour rejoindre les autres à bord du jet et filer. C'est compris ?

— Oui ! Je réponds avec le plus de conviction possible. Son plan doit marcher pour notre survie, il le faut.

— Très bien, alors je compte jusqu'à trois et après on fonce ! 1 . . . 2 . . . 3.

Grant tire et l'avion explose. Le bruit de l'explosion est tellement intense que je me retrouve moi aussi déboussolée. Mais je me reprend vite, me relève et fonce à toutes jambes vers la porte du jet. Je ne me retourne pas, je ne dois pas perdre de temps. Les balles se mettent à fuser dans tous les sens mais j'y suis presque.

Je rentre dans l'appareil et ma mère me prend immédiatement dans ses bras. Ce n'est qu'une fois que la porte se referme que je me rends compte que Grant n'est pas à bord. Je vais près d'un des hublots. Et je le vois. Il est étendu sur le sol, entouré d'une mare de sang, son sang. Je hurle son nom, je martèle la vitre et l'implore de se relever mais il est trop tard. Sa poitrine est immobile, signe qu'il ne respire plus. L'appareil décolle et je reste tétanisée devant la vitre à regarder le corps de mon ami s'éloigner inexorablement de moi jusqu'à disparaître complètement derrière un écran de nuages.

Je suis assise dans le fauteuil près du hublot et mes larmes coulent le long de mes joues. Je ne bouge pas, j'en suis incapable. La douleur dans mon cœur me comprime la poitrine et m'empêche de retrouver une respiration normale. Sylvia vient s'asseoir à mes côtés et me prendre la main sans rien ajouter de plus. Je n'ai pas besoin de dire quoi que ce soit pour qu'elle comprenne que la seule chose dont j'ai besoin c'est de rester seule dans le silence.

En observant le ciel et les rayons du soleil couchant qui dansent sur les boules de coton qui peuplent le ciel je repense à Grant et à tous nos moments ensemble. Je souris pour cette fois où nous avons séché les cours pour aller manger une glace au bord de la mer, ou pour la fois où nous avons passé la soirée dans un parc d'attraction. Puis je pleure pour les choses qu'il ne fera jamais et les choses qu'il ne saura jamais. Pour tout ce que j'aurais voulu lui dire, comme le fait qu'Anna aille bien.

Je sens mes paupières se fermer, j'essaye de lutter mais la fatigue me gagne c'est certainement la fatigue mais aussi la douleur et les larmes qui m'ont épuisée. Alors je cesse de me battre et laisse les ténèbres m'emporter pour m'éloigner de cette dure réalité.