Chapitre 38

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Jake

Après avoir fait déguerpir Vicky d'ici, en me retenant de la tuer jusqu'à ce que sa voiture disparaisse dans l'allée boisée, je retourne à l'intérieur et averti Grant et Sylvia que nous devons partir au plus vite. Ils savent où nous sommes et ce que nous prévoyons de faire alors nous devons quitter le territoire au plus vite afin d'aller en Allemagne. Avec un peu de chance, nous arriverons sains et sauves à l'aéroport et nous n'aurons plus qu'à retrouver notre contacte en Allemagne. Il devrait nous conduire jusqu'à Ora et une fois que nous l'aurons récupérée, seulement à ce moment-là, nous pourrons souffler une seconde.

— Elle est partie ? Me demande Grant.

— Oui mais on a un problème. Il faut qu'on se tire d'ici et au plus vite !

— Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe mon grand ? M'interroge ma mère tandis que la panique gagne peu à peu son être.

— C'est Vicky, c'était elle depuis le début ! La pression vient d'exploser à l'intérieur de moi et je suis obligé de m'asseoir quelques secondes dans le canapé le temps de reprendre mes esprits.

— Comment ça ? Dit ma mère et venant se placer accroupie devant moi.

Elle me relève la tête pour me forcer à la regarder. Ses yeux me supplient de lui donner une explication, elle a bien compris que cela concernait Ora. Et la tendresse dont elle fait preuve dans ses gestes me rassure, savoir qu'elle est toujours là malgré tout ce qu'elle sait sur moi et Ora me redonne le courage de me battre pour celle que j'aime.

— C'est elle qui a prévenu papa et grand-père pour notre relation à Ora et moi l'an dernier. Et maintenant elle est de mèche avec eux pour nous empêcher de sauver Ora. Et je suis presque sûre qu'elle serait capable de la tuer juste par jalousie.

Les bras de ma mère s'enveloppent autour de moi et mon rythme cardiaque s'apaise. Je peux alors reprendre le fil de mes pensées. Mon cerveau se remet à fonctionner correctement. Je bondit du canapé, saisit mon sac et fait signe aux autres que nous devons y aller maintenant. Je n'ai pas besoin de prononcer le moindre mot; ils savent qu'il est temps pour nous d'agir.

Une fois arrivés sur la piste de décollage, devant le jet privé, nous sommes arrêtés par un des agents de sécurité de l'aéroport. Il se poste devant nous et nous interdit l'accès à l'appareil.

— Je peux savoir quel est le problème monsieur l'agent ?

— Nous avons été prévenus par les autorités que ce jet ne devait pas décoller.

La rage croît en moi, j'aurais dû m'y attendre, mon père contrôle aussi la police !

— Écoutez moi . . . - je scrute le petit badge sur sa poitrine - . . . Mike, si vous ne voulez pas vous retrouver avec une balle entre les deux yeux vous feriez mieux de nous laisser passer ! Dis-je en sortant mon flingue et en le pointant directement sur la tête de cet abruti.

La peur le gagne immédiatement et il détale de la piste en courant. On dirait une gazelle ce qui en d'autres circonstances m'aurait bien fait marrer. On monte alors à bord de l'appareil et en un rien de temps Grant fait décoller l'appareil. Heureusement qu'il sait piloter sinon on aurait eu beaucoup de mal vu que nous n'avons pas de pilote. Une fois le pilote automatique réglé sur l'aérodrome de Berlin, Grant nous rejoint ma mère et moi pour que nous revoyons une dernière fois le plan.

— Le contact de Sylvia nous as dit que Knight serait présent demain au gala et qu'il serait accompagné. D'après ce que nous savons, il veut se lancer sur le marché du jeu et il va profiter de la présence de tous ces investisseurs potentiels pour se faire de la pub. Donc, en y réfléchissant un peu, on peut supposer que c'est Ora qu'il va amener avec lui. Elle est reconnue dans ce milieu et s'il se fait voir à ses côtés, ça lui permettrait d'asseoir sa notoriété et de montrer aux autres que son projet est solide.

— Ça paraît plutôt logique. Mais comment on fait pour la récupérer ? Demande Grant.

— Il y aura des dizaines et des dizaines d'invités à ce gala. Il nous suffira d'occuper Knight quelques minutes et de faire sortir Ora discrètement par la sortie de derrière juste là, dis-je en montrant une petite sortie de service sur les plan de la salle que nous avons récupéré. De là, on prend la voiture et on rejoint l'aérodrome le plus vite possible et on se tire. On s'occupera du plan pour rentrer une fois qu'Ora sera avec nous. Des questions ?

Ma mère tourne la tête vers moi, elle est en train de réfléchir, je le vois dans ses yeux. Je suis persuadé qu'elle est en train de revoir tout le plan dans sa tête pour s'assurer que nous n'oublions rien. Elle veut vraiment que ça réussisse. Elle en a besoin. Après avoir perdu sa fille puis avoir vu sa famille imploser, elle ne pourra pas supporter un autre échec.

— Et si ce n'est pas elle qui l'accompagne demain soir ? Si elle n'est même pas en Allemagne mais plutôt enfermée je ne sais où ? Et si ton père et George se pointent et bousillent notre plan ainsi que toutes nos chances de la récupérer ?

Je m'approche directement d'elle et la serre dans mes bras. Elle est à bout, elle a vraiment besoin d'être rassurée. Mon père n'est plus là pour le faire alors c'est à moi.

— Calme toi d'accord. Tout va se dérouler comme prévu et dans 48h au plus tard, tu pourras la prendre dans tes bras, je te le promets.

Elle me regarde et hoche la tête, c'est comme si elle me donnait son approbation, son soutien. Il ne nous reste plus qu'à aller la sauver.

Forever my lifelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant