Forever my lifeline

Chapitre 48

Ora

Le vent fouette mes cheveux tandis que les rayons du soleil réchauffent ma peau. Quant à Jake, il manie le voilier comme un dieu, il semble enfin libéré de ce poids qui encombrait ses épaules il y a encore quelques heures.

Une fois au large, nous nous arrêtons ; Jake et moi avons toujours aimé le calme et la sérénité qui règne lorsque l'horizon n'est plus qu'un fin trait bleu qui sépare le ciel et la mer. Je me lève et viens me blottir dans ses bras. Nous contemplons l'horizon durant ce qui paraît être une longue et douce éternité.

Nous finissons par nous allonger, j'ai ma tête contre son torse et je sens sa main tracer des cercles dans mon dos. Je sais qu'il est temps, on le sait tous les deux.

— J'ai bien réfléchi, et si les deux dernières années m'ont appris quelque chose, c'est que quand on trouve ce qui nous rend heureux, il faut se battre pour le préserver. Et tu me rends heureuse, tu m'as redonné le sourire quand j'étais au plus bas, tu m'as soutenu même dans les pires moments. Tu es celui qui me pousse à être meilleur, celui qui illumine ma vie quand l'obscurité m'engouffre. Alors je vais me battre, pour toi et pour nous. On ne peut pas baisser les bras maintenant. Il y a presque deux ans, ce fameux soir, celui où tout a basculé, tu m'as demandé jusqu'où j'étais prête à aller avec toi et je n'ai jamais pu te donner ma réponse. Je te la donne aujourd'hui -je me tourne vers lui, mon visage est à quelques centimètres du sien. Tellement près que je sens son souffle sur mon visage- je suis prête à aller jusqu'au bout du monde avec toi.

Un sourire se dessine sur son visage, il attrape ensuite mon menton du bout des doigts et vient poser ses lèvres contre les miennes. Nous échangeons un baiser passionné qui attise un plus à chaque instant le feu qui brûle dans mon cœur.

— Il n'existe aucun mot assez profond pour décrire l'intensité de mon amour pour toi. Alors je vais te le dire simplement : Je t'aime Ora. Et tu n'as même pas idée de tout ce que tu m'apportes au quotidien. Tu m'as sauvé de moi-même mais aussi des autres un nombre incalculable de fois. Quand tu as débarqué dans ma vie, je n'étais qu'un ado paumé qui en voulait à la terre entière. Avant toi, mon monde était terne, et ma vie était une histoire que je pensais écrite bien avant ma naissance et à laquelle je ne pourrais rien changer. Mais tu m'as montré que tout cela était faux. Ma vie est désormais un arc-en-ciel lorsque tu es à mes côtés et tu me donnes la force de me battre un peu plus chaque jour pour obtenir la vie dont je rêve. Et cette vie, je ne la vois qu'avec toi et personne d'autre. Ça va te paraître un peu fou mais est-ce que tu te rappelles le jour où nous étions allés manger une glace chez ce petit glacier en ville pour fêter mes 16 ans avec tout le monde ?

— Oui, pourquoi ?

— Ce jour-là, tu avais convaincu le serveur de mettre des bougies sur mon cône pour que je puisse les soufflées. Tu m'as ensuite dit de faire un vœu au moment de les éteindre.

— Je m'en souviens, tu avais fini par avoir de la cire partout dans ton cornet parce que tu avais attendu trop longtemps pour les souffler.

— Oui, c'est vrai, et tu me dois toujours une glace d'ailleurs. Mais ce n'est pas là que je voulais en venir. C'est ce jour-là que tu m'as fait découvrir ce qu'était réellement l'amour. Tu as été l'une des rares personnes qui se souciait de moi et pas juste dans leurs intérêts. Pour toi, le fait d'apporter des bougies pour mon anniversaires n'a été qu'une simple attention, tout ce qui a des plus banales, mais pour moi, ça a été bien plus. Tu m'as prouvé que les actes désintéressés existaient et que je n'étais pas seule, je t'avais toi. Et ce jour-là, en soufflant mes bougies, j'ai fait le vœu de ne plus jamais te perdre. Je me suis aussi promis à moi-même de toujours te protéger. Je ne saurais dire à quel moment exactement je suis tombé amoureux de toi, mais je sais une chose est sûre, je n'ai jamais aimé quelqu'un comme je t'aime toi. Alors, moi aussi je veux me battre pour toi et pour cet avenir que je vois chaque nuit quand je dors. Et je te promets de toujours t'aimer, quoi qu'il arrive, de toujours rester à tes côtés et d'être cette bouée de sauvetage pour t'empêcher de sombrer.

— Pour toujours ? lui dis-je en tendant mon petit doigt vers lui, comme nous le faisions quand nous étions adolescents.

— Quoi qu'il arrive. Il me répond en serrant mon petit doigt avec le sien afin de sceller cette promesse éternelle comme il se doit.

On reste collé l'un à l'autre durant une éternité, notre éternité. Mais le temps pour nous de rentrer arrive plus vite que prévu. On retourne à quai et en descendant du voilier, Jake me saisit par les hanches et vient coller mon corps contre le sien. Puis il m'embrasse de nouveau, comme pour sceller nos promesses une dernière fois.

— Quand tout sera fini, que nous aurons réglé tous nos problèmes, je t'emmènerais le faire ce tour du monde. Je te dirais "je t'aime" dans chaque pays et dans toutes les langues. Qu'est-ce que tu en penses ? Me dit-il avec son sourire irrésistible qui me fait craquer instantanément.

— C'est la meilleure idée que j'ai jamais entendue !