Chapitre 11-|Ora|

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Discuter avec Jake m'a fait du bien. Je ne suis plus seule maintenant, je sais qu'il est là. Même s'il m'a déjà menti par le passé, la petite voix dans ma tête me pousse à le croire aujourd'hui.

Je remonte l'allée en laissant sur cette plage toutes mes larmes et ma douleur en espérant que la mer les emporte comme elle le faisait avec les châteaux de sable de mon enfance.

J'arrive sur le parking et aperçois la petite voiture rouge de Marie. Elle en sort et s'avance vers moi d'un pas pressé. L'inquiétude imprègne ses traits. Je n'ai même pas le temps de prononcer un seul mot qu'elle me prend dans ses bras. Elle me serre de toutes ses forces, comme si je risquais de m'envoler à tout instant.

Quand elle relève enfin la tête pour plonger ses iris azurs dans le mien, je remarque immédiatement les nuances rougeâtres qui imprègnent son regard. Elle a pleuré. Une vague de culpabilité me traverse aussitôt.

— Ne me refais plus jamais ça. Me murmure-t-elle. J'ai eu si peur, j'ai cru te perdre une nouvelle fois. Alors je t'en supplie, quel que soit le problème à l'avenir, parle-moi. Je suis là, avec toi quoi qu'il arrive.

Elle prit mes mains dans les siennes puis passe son pouce sur ma joue. C'est à ce moment précis que je compris qu'elle était en train d'essuyer une énième larme qui perlait sur ma joue.

— Alors ne me mentez plus. Articulais-je péniblement essayant d'atténuer le tremblement de ma voix.

Je monte dans la voiture sachant pertinemment qu'ils ne me laisseront pas reprendre la moto et m'assois sans rien dire.

Marie finit, elle aussi, par regagner la voiture et un silence de plomb s'abat dans l'habitacle. Elle me jette quelques regards furtifs tandis que je laisse mon regard se perdre dans l'horizon. Un sentiment de déjà vu m'envahis. Je me revois, tel que j'étais il y a une semaine, dans ce taxi, en route pour rentrer chez moi. J'avais tellement hâte de les retrouver mais aujourd'hui tout est différent ; je voudrais les fuir, partir le plus loin possible pour pouvoir être seule et chasser les ombres qui planent dans mon esprit sans que l'on m'en empêche.

En franchissant le portail, je remarque directement la présence de Victoire sous le porche. Elle attend le retour de Jake et grimace lorsque nos regards se croisent. La revoir me donne envie de lui mettre mon poing dans la figure histoire d'effacer ce sourire suffisant qu'elle arbore chaque fois qu'elle me voit mais je me contient.

Je regagne ma chambre sans un regard de plus pour Marie ou Jake. Demain j'irais parler avec Sylvia pour récupérer ma véritable chambre et à retrouver l'ensemble de mes affaires ; que ça leur plaise ou non.

Je suis réveillée brusquement par des bruits provenant du couloir. Jake et Victoire se disputent. Je n'entends pas très bien leur propos alors, succombant à ma curiosité, je me lève et viens coller ma tête contre ma porte. Ma curiosité s'accentue lorsque j'entends mon prénom dans leur conversation.

Victoire reproche à Jake d'être partit me chercher et lui il hurle que ce n'est pas ça le problème mais plutôt son comportement à elle.

Il s'est rendu compte que c'était une garce c'est déjà bien ! Me dis-je à moi-même en souriant.

J'espère juste qu'elle va se barrer et que je n'aurais pas à supporter sa présence pour le dîner. Mais pour le moment si elle n'arrête pas de crier avec sa voix stridente je vais perdre patience et ils vont m'entendre. Je leur laisse 3 minutes pour aller se disputer ailleurs après ça je prendrais les choses en main.

Au bout de quelques minutes, je sature. Ils ne savent pas s'arrêter et le pire c'est qu'ils se croient seuls.

Je me dirige vers le couloir, un oreiller à la main. Une fois face à eux je le leur balance dessus ce qui les surprend.

— C'est pas bientôt fini oui !!! Si t'es pas contente Victoire t'as qu'à rentrer chez toi. Merde !

Ils me dévisagent tous les deux mais je les ignore.

— Si j'entends encore l'un de vous crier, je vous jure que ce ne sera pas un oreiller que je vous balancerais mais quelque chose de bien plus gros et vous savez que je ne plaisante pas !

Je n'attends aucune réponse de leur part et regagne ma chambre en claquant la porte.

Plus aucun cris ne résonne dans le couloir. Le silence règne de nouveau en maître dans cette maison.











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