Nous En Parlerons Un Jour

Ma Fin, Peut-être

J'ai déjà écrit 54 histoires en 5 ans, et celle-là est la cinquante-cinquième. Je pensais avoir pu trouver des réponses depuis. Mais non. Pas une seule. Je n'ai récolté que des questions supplémentaires.

Le requin-tigre, c'est le plus agressif : quand il est immobilisé, il défonce tout ce qui passe.

Je suis vraiment en colère. Je suis abattue, et je suis fatiguée.
C'est comme si j'avais courru trop vite et pendant trop longtemps.
J'ai besoin de mettre un point final à tout ça, à tout ce qui me ronge et qui ne me quittera jamais réellement.

Ma vie n'a plus de sens. J'essaie, mais je n'arrive pas à trouver la moindre trace d'un indice qui me pousserait à croire que ça en vaut la peine.
Je crois que c'est ça la dépression. N'aller ni tout-à-fait bien, ni tout-à-fait mal ; exister seulement, pour faire plaisir aux autres, parce que les quitter définitivement leur ferait trop de mal.
Ma vie n'a plus de sens.
Je voudrais pouvoir crier à l'aide et que quelqu'un m'entende, je voudrais être sauvée. J'ai besoin d'être sauvée.

Je suis vidée. Je n'ai plus d'espoir. Je ne dors plus. Je ne mange plus non plus. Et je fume. Trop. Je souffre. De ton absence, sans doute. Je manque d'air. J'étouffe. La pression, ou le manque, peut-être. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je doute. Constamment. Je fatigue. Tout est flou. Je vais mal. La vie est devenue l'une de mes pires angoisses. Je passe des journées entières à me demander comment se passeront les prochaines. J'ai peur. Je panique. Mon cœur bat trop vite. Je le sens prêt à s'expulser de moi. Il n'en peut plus non plus. Il lâche. L'euphorie a disparu. Elle a laissé place à la folie constante et à la peur. J'angoisse.

Tu m'as dit un jour que tu serais toujours là. Alors je t'en supplie, aide-moi.
Je sais que tu pourrais penser que tu as plus besoin d'aide que moi, mais je me noie. Je suis en train de sombrer lentement.

Je voudrais que tu me dises comment arriver à me faire face. Comment m'affronter. Comment lutter. Comment gagner. Comment continuer à avancer.

Et pourtant, c'est comme s'il n'avait jamais pu en être autrement.
Je me noie, plongée dans un passé trop douloureux qui était en fait la seule issue envisageable.

C'est fou, quand même. Je reste accrochée à l'idée que le passé - bien que sordide que j'ai vécu - était écrit.
Je tente aujourd'hui encore d'imaginer ce qu'il aurait pu être dans une autre réalité, mais rien n'y fait ; le vide. Pas d'autre issue possible. Le néant. La page blanche. Ça et rien d'autre.

Je pense que le futur est plus incertain, ce qui permet d'imaginer des scénarios plus variés. La réponse étant un jet de dé. Mais l'imagination est là, et elle y reste.

Pitié, délivre-moi de ce passé troublé qui me bouffe de l'intérieur. Je t'en supplie, il est en train de me tabasser. Peut-être même à mort.

Je me sens impuissante. C'est comme si tout ce qui m'entourait avait fini par me dépasser, devenir plus grand et plus fort que moi.

J'ai peur. J'ai besoin d'entendre que ça va aller. Et peu importe si ce n'est pas la vérité. J'ai besoin de retrouver une raison de me réveiller le matin. J'ai besoin de savoir que je compte pour quelqu'un.
Je me sens mourir un peu plus de l'intérieur.
Je suis en train d'étouffer.