Chapitre Vingt-Huit

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Le réveil suivant la mission de sauvetage de Nova est plutôt heureux. Ses amis l'ont retrouvée la veille, mais devant la fatigue et toute l'émotion vécue peu de temps avant, ont préféré la laisser se reposer, elle ainsi que ceux qui ont mené cette « opération. »

Aujourd'hui cependant, c'est un nouveau jour et Nova s'est réveillée avec un confort nouveau. Cette fois, elle est prête à aller en classe, prête à retrouver ses amis et prête à apprendre de nouvelles notions.

— Comment va ton dos ? demande Nova en allant s'asseoir pour manger son petit déjeuner.

— Mis à part la nouvelle cicatrice que je me suis gagnée, très bien. La zone est encore un peu sensible, mais rien dont je ne vais pas me remettre. Tu ne devrais pas t'en soucier, je vais bien.

— Mais bien sûr que je m'en soucie ! C'est de ma faute, si tu t'es pris ce truc...

— Tu n'as absolument rien à te reprocher, tu m'entends ? J'ai fait mon choix. Et en plus, j'ai déjà vécu nettement pire.

— Si tu le dis...

— Je le dis. Tu sais, je suis beaucoup plus solide qu'il ne le paraît. Tu ne pourras pas te débarrasser de moi aussi facilement, ajoute-t-il avec un clin d'œil.

Nova sourit et déguste son petit déjeuner. Quand elle a terminé, elle reprend ses affaires et se met en route vers l'école. Le fait d'attraper un autobus lui permet d'arriver sur place avec une dizaine de minutes en avance. Jusqu'à maintenant, tout s'enchaîne bien : elle a à présent l'impression qu'elle passera une bonne journée.

Du moins... C'est le cas jusqu'à ce qu'elle voit que des gens lui bloquent l'accès à l'intérieur. Un attroupement de quelques garçons. Cherchant à demeurer patiente, elle lève les yeux vers eux.

— Pardon, j'aimerais passer.

— Après ce que tu as fait à Élie ? Compte pas là-dessus.

— Je ne pense pas que ça soit à vous d'en décider.

— On s'en fout, tu rentres pas. Et ça sert à rien d'essayer avec une autre porte parce que personne veut de toi.

Ses mains viennent se resserrer autour des bretelles de son sac à dos. Leur attitude la dérange profondément, mais elle reste un peu justifiée : après tout, elle n'a pas exactement eu un comportement exemplaire. Il est normal qu'ils aient peur de ce qu'elle pourrait faire. Elle prend une bonne inspiration.

— J'irai m'excuser auprès de votre ami dès que je le verrai.

— Comme si c'était suffisant. Tu restes dehors.

— Non, elle rentre avec moi.

Nova se retourne pour voir Wen s'avancer vers eux.

— Si vous ne bougez pas, je vous fais bouger. C'est compris ?

— Tu prends son camp ? Même en sachant ce qu'elle peut faire ?

— Oui, je prends son camp. Qu'est-ce que vous allez faire ?

— Eh bien tu ne rentres pas non plus.

Wen pouffe et secoue la tête.

— C'est beau, la ségrégation, les gars. Totalement nouveau, pour moi ! Mais malheureusement pour vous, ce n'est pas à vous d'en décider, ni pour moi ni pour Nova. Peu importe vos raisons, c'est à elle de rendre ses comptes avec les personnes appropriées. Alors je ne me répéterai pas.

Il s'avance d'un pas, pour se trouver nez à nez avec le porte-parole des piqueteurs.

— Vous bougez. Ou je vous fais bouger.

Étrangère (Universelle - Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant