Prologue

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Cinq années plus tôt

S'il y a bien une chose que le général Copeland n'apprécie pas, c'est être rappelé d'urgence en plein milieu de ses vacances.

Après de longs mois de travail, de longues nuits parfois sans sommeil, de nombreuses tâches et énormément de subordination, il avait enfin eu droit à un congé de quelques semaines pour se reposer avec sa famille. Tout était organisé : des vacances à la plage avec sa femme et ses deux enfants, se relaxer en construisant des châteaux de sable, des jeux avec les vagues salées...

Son congé n'avait duré que trois jours : ayant été rappelé d'urgence, il s'était vu forcé de mettre fin à ses vacances immédiatement. Bien sûr, une telle chose n'aurait pas été exigée s'il ne s'agissait pas d'une urgence : chose qu'il comprend. Cela dit, le fait de saisir la gravité de la situation ne l'empêche pas d'être énervé. Il est même de très mauvaise humeur, à l'heure qu'il est. Il continue de marcher d'un pas pressé tout en gardant les poings serrés. Les personnes qu'il croise n'osent même pas l'interpeller de peur d'être injustement réprimandées.

Il scanne sa carte d'accès pour débloquer la porte menant au centre de commandes et s'avance vite. Toutes les têtes se tournent immédiatement vers lui.

— Mon général.

Copeland les dévisage rapidement un à un, sans prendre la peine de les saluer et en conservant le même air sévère qu'il avait à son arrivée.

— Rapport de la situation, exige-t-il sans perdre de temps.

— Je pense qu'il serait mieux que vous veniez voir par vous-même, monsieur.

Le général soupire, mais s'approche tout de même du moniteur pour y voir un point clignoter sur l'écran. Celui-ci continue de bouger, il s'avance. Copeland fronce les sourcils.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Une météorite. Ou quelque chose de similaire. Elle est apparue de nulle part. Ce sont des astronautes français qui se trouvent à bord de la station spatiale internationale qui l'ont remarquée. Ils ont calculé sa trajectoire et... L'objet se dirige tout droit vers la Terre. À cet endroit, précisément.

La technicienne lui tend une feuille et le général lui prend des mains, examinant les coordonnées indiquées. Il pousse un grognement.

— Je vois. Aucune chance que la météorite soit vaporisée en entrant dans notre atmosphère ?

— Pas dans son entièreté. L'objet aura un impact clair avec la Terre. Nous avons estimé que l'onde de choc causera fort probablement un séisme ayant pour magnitude minimale six sur l'échelle de Richter. Il pourrait en revanche se rendre jusqu'à neuf, tout dépendra de la grosseur de l'objet et de la vitesse qu'il prend. La zone d'arrivée, nous avons déjà pris la peine de vérifier le temps que vous arriviez, se trouve dans un champ de maïs. Il y a quelques bâtiments, dont des maisons, mais aussi des granges avec des animaux.

— Une métropole proche ?

— Non. La plus proche se situe à environ 400 kilomètres au moins. S'ils sentent un peu de secousses, ce ne sera tout de même pas aussi catastrophique que dans son épicentre. Les habitants pourront s'en remettre avec facilité.

— Combien de temps avant l'impact ?

— Une journée, tout au plus.

Le général hoche la tête, pensant déjà à ce qu'il faut faire. Le plan articulé, il donne les ordres.

— Il faut faire vite. Nous allons commencer par évacuer toutes les personnes se trouvant dans le périmètre. Aucun civil ne doit se trouver dans un rayon de 200 kilomètres depuis la zone où l'objet doit faire son impact. Pour le moment, je ne veux aucune information livrée aux médias. Je veux deux unités pour l'évacuation, quatre pour la limitation du périmètre et deux autres prêtes à agir sur le terrain au cas où la situation le requiert. Appelez le président, je veux être mis en ligne directe avec lui. Allez, au travail !

Étrangère (Universelle - Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant