Étrangère (Universelle - Tome 1)

Chapitre Trente

Après le passage de la sentinelle chez elle, Nova a vite fait d'aller en parler aux autres, les convoquant sur place dès la première heure. Bien que vraiment anxieuse et énervée au point d'emmêler ses paroles les trois premières fois, elle a finalement réussi à raconter tout ce qui s'est passé à ses amis, qui sont à présent tous aussi inquiets qu'elle.

— Bien sûr... Elle savait que j'allais doubler de surveillance autour de toi, alors elle en a profité pour s'en prendre à un autre...

Seraxa abat son poing dans le fauteuil, grognant de frustration, mais Nova n'a même pas la force de la contredire.

— Tout ça, c'est ma faute...

— Pas du tout ! La seule responsable ici, c'est Calam ! s'exclame Nav.

— Elle est responsable de l'enlèvement, oui... Mais le fait que vous me connaissiez et qu'on soit proches vous expose au risque... Si nous n'étions pas amis, ce serait...

— Nova, ce n'est pas le moment d'être défaitiste. Nous avons tous fait le choix d'être dans ton camp et nous sommes restés en apprenant qu'on en avait après toi. Ian le savait aussi. Nous savons tous à quoi nous nous exposons. En plus... Il est militaire, il a peut-être déjà subi pire.

— Ce n'est pas en sachant cela que je me sentirai mieux... bougonne-t-elle.

— Mais... Tu n'y penses pas pour de vrai, non ? demande cette fois Vivianne.

— Je ne vois pas d'autre option... Il fallait bien que je revienne sur Pamia un jour ou l'autre, de toute façon.

— Attends, non, je ne suis pas d'accord, moi. Princesse, il est absolument hors de question que tu fasses ce que te dit cette extrémiste, dit Seraxa sévèrement.

— Mais elle va le tuer si je ne viens pas ! Je ne peux pas le laisser mourir ! On ne peut pas l'abandonner !

— Je n'ai pas dit que nous allions l'abandonner. Au contraire. Pour avoir pris soin de toi à ma place durant plusieurs années, je le lui dois bien. S'il est important pour toi... Nous le sauverons, c'est promis.

Nova se détend à l'entente de ces paroles. Il a déjà suffisamment souffert pour elle et la dernière chose qu'elle souhaiterait, ce serait qu'il souffre davantage en son nom.

— Pour commencer... Où t'a-t-elle donné rendez-vous ? demande Hereli.

— À ces coordonnées, juste ici, répond-elle en désignant un papier.

— Je viens de les chercher... C'est le stationnement de l'ancien Méga Marché sur la rue de l'Escapade, affirme Vivianne en tournant l'écran de son téléphone vers le reste du groupe.

— Pourquoi me donner rendez-vous là ? Il n'y a absolument rien, à cet endroit.

— C'est justement pour cette raison. Il ne risque d'y avoir ni interruption ni intervention. Ce ne sera qu'elle et toi. Et le fait que l'endroit soit plutôt vide lui permet de s'assurer que personne ne vienne tenter de t'aider même si tu n'en savais rien, explique Beckett.

— Dans ce cas... Je ne vois vraiment pas quelles autres options j'ai... Je sais que je ne suis pas prête, mais je dois me rendre.

— Si toi t'abandonnes, c'est ce que c'est vraiment la fin. Bon, contente de vous avoir connus, vous tous... dit Helena.

— Hele, ce n'est vraiment pas le moment ! la sermonne Calypso.

— Désolée de casser l'ambiance, blondie. Mais moi aussi, en considérant tous les facteurs en jeu et les paramètres... Je vois pas ce qu'on peut faire. L'autre s'est donné tous les moyens possibles pour avoir le dessus. Un otage menacé de mort, des conditions de rencontre très claires... Et elle a sans doute pensé que tu viendrais nous le dire, alors...