kid Love

Chapitre 25

Passer toute la journée à marcher, je vois qu'elle est déjà à bout de force.

- Je crois qu'on devrait se reposer un peu, on continuera une fois le soleil levé. Je lui propose.

- D'accord. Acquiesce t-elle en déposant son sac à terre.

Où allons nous ?

Je ne sais pas vraiment, je sais juste que je veux aller le plus loin possible de cette ville.

- Ça va ? Ta froid ! Vas-y serre toi contre moi. Dis-je en la couvrant avec mon pull.

Nous nous trouvons juste en dessous d'un pont, on entend les chats qui se battent et des gens bourrés qui se disputent.

Avec tout ce bruit impossible de fermer les yeux.

On est bien loin de nôtre confort.

Il faisait tellement froid que je voyais Maï trembler et là j'essaie de la maintenir au chaud à l'aide de mon corps.

Je me sens coupable.

L'idée de faire marche en arrière, me traverse plusieurs fois l'esprit en la voyant dans cet état.

Je crois que j'ai pensé trop fort, elle se réveille et lève ses yeux vers moi et me fait un sourire.

- Je suis sûr que ça ira. Dit-elle en fermant les yeux.

- Comment peux tu en être sûr ?

- Tant qu'on est tous les deux, ça ira. Ensemble on va surmonter le froid, la faim, la chaleur, la tristesse, la colère,...

Quoi répondre ?

J'ai envie de croire, j'ai envie, non je veux croire qu'on sera là l'un pour l'autre.

J'ai besoin.

- Arrête tu devrais dormir un peu. Elle me dépose un bisous sur la joue avant de s'endormir en me serrant contre elle.

Bercé par l'odeur de ses cheveux, je ferme les yeux et je m'endors à mon tour.

***

À l'aide des dernières économies de Maï nous avions pris le bus et nous nous sommes dirigés vers une ville au sud.

Une ville où personne ne nous connais.

Une nouvelle vie.

Mais avant ça, nous devons nous mettre au travail. Je fais des petits jobs à droite et gauche.

Maï a réussi à trouver un job dans une épicerie. Je dois dire qu'elle a du talent pour convaincre les gens, chose qui n'était pas facile avec monsieur Adama le propriétaire de la boutique.

Et c'est aussi monsieur Adama qui nous loue, le mot correct serait éberge, un petit appart juste au dessus de la boutique.

Je ne peux me contenter de sa.

Je sais qu'avec ces petits jobs, j'irai pas bien loin. En tout cas pas aussi loin que là où je veux aller.

J'essaie d'apprendre le max de truc possible sur comment gagner de l'argent.

Le soir avant de dormir, le matin avant de sortir et au travail pendant les pauses.

Je dois dire que ça m'obsède.

- Jeune homme, tu pourrais nettoyer ma voiture s'il te plaît !? Dit un monsieur se tenant devant moi.

- Oui bien-sûr ! Je dépose le livre sur le banc.

Après cinq ou sept minutes je finis le nettoyage de la voiture.

- L'Art de vendre hein ? T'es un étudiant en commerce ? Me demande le monsieur.

- Non monsieur, j'aurai besoin d'argent pour une école de commerce...et...si j'avais de l'argent, je ne serai pas là. Me rappeler que je suis dans cette situation me rend tellement...

- Finis de lire ton livre et dis moi après ce que t'as compris !

- Je ne sais même plus si je vais le lire...

- Pourquoi ?

- Vous voyez des fois j'ai l'impression que les mecs qui écrivent ces livres ne nous disent pas tous et qu'ils ont eu une chance de fou de réussir...

- As-tu déjà au moins essayé d'appliquer les conseils du livre ?

- Comment voulez vous que je le fasse, j'ai à peine de quoi me nourrir.

Son téléphone se met à sonner.

- Désolé je dois répondre ! J'espère qu'on aura la chance de se revoir.

- Je ne risque pas de bouger de là. Je lui répond en passant un dernier coup d'éponge sur la carrosserie.

- Oui Alex qu'est ce qui se passe ? Dit-il en parlant au téléphone.

Il monte dans son véhicule, baisse les vitres et me paie avant de s'en aller.

Il avait l'air pressé.

Je baisse mes yeux pour compter l'argent, mais il y a beaucoup plus que ce qu'il devait me payer.

J'essaye de rattraper le monsieur mais sans résultat.

Depuis que je travaille c'est la plus grosse paye qu'on m'ait faite.

...

Je me remet au travail.

***

- Maï je suis rentré ! Dis-je en ouvrant la porte de l'appart.

Merde j'ai oublié l'heure, il est déjà 10h du soir.

Mais je la vois qui est assise la tête dans les pensées.

- Hey...Lui dis-je.

- Hey...Dit-elle d'un ton inquiétant.

- Est-ce que tout va bien ?

-... Dylan ça ne va pas bien, on a peine de quoi survivre et ça encore avec l'aide de monsieur Adama. Et je viens de parler à ta mère...

Je savais déjà qu'elle parlait avec sa sœur et son père des fois, mais depuis quand ma mère.

- De quoi avez-vous parlé ?

- Elle veut que tu rentres, tu lui manques...

- Toi qu'est ce que tu veux ?

-... Moi je veux être là où tu es !

Je m'allonge sur le lit.

Plusieurs secondes passent avant que je ne réponde.

- Je ne suis plus un enfant, il est temps qu'ils comprennent que j'ai des ambitions et que je suis prêt à tomber, à me casser la gueule, je suis prêt à tout pour obtenir ce que je veux. Je ne rentrerai pas, pas avant d'avoir atteint mon objectif. Je sais que ce n'est pas facile mais regarde la route qu'on a faite. Hier on était SDF, aujourd'hui on est là mais demain on sera encore plus loin. Personne ne crois en moi, en nous. J'ai besoin que tu crois en moi, en nous !

J'attends d'entendre sa réponse.

Je la vois qui s'approche et se met à côté de moi.

- Je crois en toi !

Elle me regarde, les yeux droit dans les yeux.

- Toi et moi contre le monde. Dit-elle en m'enlaçant.

- Toi et moi contre le monde...

C'est l'un dans les bras de l'autre que nous nous endormons.