Javier
Après que j'ai vidé mon sac avec Léonard, nous n'en avons plus parlé, retrouvant notre entente des premiers jours, nos câlins, sans jamais parler d'avenir, ce qui nous convient à tous les deux.
Il a enfin compris que la mention de mes parents me donne de sueurs froides nous n'avons plus évoqué sa visite chez moi.
Le week-end de l'anniversaire de mariage est arrivé et j'y vais seul. Il ira chez Benoit comme à son habitude.
Je lis dans le train, admirant les paysages qui défilent et la campagne verdoyante. Plus tard, le taxi me dépose devant la caserne, lui aussi a levé un sourcil surpris quand je lui ai donné l'adresse. Il y a nombre de gens que cela dérange.
Je souris, amusé à l'idée que Léonard ait failli venir, je ne veux pas lui montrer cet endroit minable, qui ne me ressemble pas et où pourtant j'ai passé toute mon enfance.
La caserne est fleurie. Les épouses tentent de donner un peu d'allure aux lieux.
Sur le parking de la gendarmerie, je remarque une voiture luxueuse qui ressemble à un des bolides de Léonard.
Je ne connais pas les immatriculations de ses voitures, mais la mention de l'Isère, son ancien département, me laisse perplexe. Une inquiétude sourde m'assaille. Il n'aurait pas osé quand même !
Je croise le brigadier Moreau et le caporal Danieu qui rentrent d'une patrouille. Ils sont déterminés à bavarder et eux aussi admirent la voiture.
─ Bonjour, mon garçon, tu viens pour la fête ? Tes parents vont être contents, approuve le caporal Danieu.
Je réussis enfin à leur fausser compagnie avant de monter quatre à quatre les marches qui mènent à l'appartement. Les mosaïques du sol dans lesquelles je voyais des formes animales ont accompagnées toute mon enfance, une petite vague de nostalgie m'envahit.
Quand j'ouvre la porte, c'est pour découvrir stupéfait, Léonard assis dans notre salon qui discute avec mes parents.
─ Mais qu'est-ce qu'il fait là ?
Mon père tonne :
─ Qu'est-ce que tu crois ? Je l'ai invité ! Idiot arrête de faire des histoires, viens t'assoir !
Je m'installe à côté de mon mec secoué. C'est rare quand je m'oppose encore à mon père au point de le faire gueuler. J'ai encore les mains qui tremblent. Je me tourne vers mon père, déterminé à faire passer à ma famille un message.
─ Tu n'aurais pas dû l'inviter, nous deux ça ne va pas forcément durer !
─ Arrange-toi pour que ça dure ! rétorque mon père.
Ma mère, pendant ce temps, est partie chercher des bières, des petits fours, mais n'importe quoi !
Léonard éclate de rire.
─ Paul avec tout votre respect, plus vous me soutenez et plus Javier risque de me larguer.
─ Bon je me tais alors, rigole mon père qui lui tend une bière et trinque avec lui.
Non, mais n'importe quoi, c'est un cauchemar.
─ Tu n'as rien à faire là, je murmure à Léonard.
─ Javier, désolé de ne pas l'avoir dit avant, mais j'étais invité et Paul et Marie ont insisté.
Je ne voulais pas qu'il découvre ces lieux. Lui et la caserne, ça ne va pas !
En plus, c'est comme une reconnaissance de notre couple, c'est ridicule. Nous baisons, j'aime son corps et il aime le mien. J'aime son esprit, sa mentalité et son caractère et il a l'air de me supporter, mais nous ne nous sommes rien promis.
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J & L [M*M]
RomanceJavier rencontre un inconnu dans un train et le perd de vue. Une année plus tard son entreprise est rachetée et il se retrouve en concurrence avec le directeur informatique de la Société concurrente. C'est le L qu'il avait rencontré dans un train. Q...