Chapitre 5

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Le trajet se fit dans un silence de mort ne traduisant pas les différentes émotions qui traversaient les membres de la noble famille.

La mère était épuisée, le père comblé, le fils était perdu et la fille sévèrement tendu. Chaque humain présent dans ce transport était enfermé dans sa bulle individuelle permettant à aucun fauteur de troubles de venir perturbé leurs profondes divagations, les plongeant ainsi dans un silence reposant.

Une fois arrivés dans leur habitat, l'adolescente souhaita une bonne nuit à sa mère et à son frère en prenant bien soin d'éviter son père et de monter d'un pas rapide dans sa chambre. Elle s'allongea dans son grand lit avant de rependre la lecture de son livre commencé pour la quatrième fois sous le grand arbre du jardin un peu plus tôt dans la journée.

C'était l'histoire d'une femme de son époque qui avait réussit à vivre la vie qu'elle rêvait de mener, elle était une médecin, célibataire et très heureuse ainsi. Elle vivait de ses propres moyens sans avoir d'aide de sa famille, elle préférait se débrouiller seule et avoir le mérite de sa propre réussite.

Elle admirait beaucoup cette femme de par sa détermination, son courage et son intelligence, elle voulait devenir comme elle, mais jamais ses parents ne l'avaient laissé faire les études requises, ce qui était de toute manière interdit pour les femmes. Même les livres qui parlaient de ses sujets avaient été interdis d'accès à cette pauvre enfant curieuse.

L'heure tournait et la fatigue commençait à peser sur les paupières de la jeune adolescente qui ferma soigneusement le livre qu'elle tenait dans ses fines mains. Elle était plus épanouie qu'il y a maintenant quelques heures, lire ce livre l'avait profondément apaiser, elle pouvait maintenant s'allonger dans son lit, sereine et passer une bonne nuit reposante.

Le lendemain matin, les oiseaux chantonnaient de bon matin et les rayons timides du soleil matinale pénétrèrent dans la chambre de la jeune encore somnolente. Elle parvint avec une grande difficultée à quitter ses draps blancs pour venir ouvrir sa fenêtre et contempler le monde en éveil.

Elle se délectait de la brise fraîche du matin qui lui effleurait avec douceur le visage, elle souriait au monde avant de s'écarter et de commencer sa toilette puis de s'habiller, seule.

Elle avait libéré la dame de chambre de ses fonctions car elle n'aimait pas se faire aider dans les différentes tâches de la vie quotidienne, puis de toute manière, elle aimait être tranquille de bon matin. Elle se vêtit d'une fine robe d'un beau vert pastel uniforme qui lui allait à ravir.

Une fois prête, elle descendit rejoindre sa famille pour le petit déjeuner, elle s'était préparée mentalement à cette journée qui serait pour elle bien trop éprouvante, mais désormais personne ne pouvait la contrarier à ce sujet. Elle était habituée et elle savait pertinemment que son père lui ferait des remarques, mais elle ne rentrerait pas dans son jeu et elle ne s'énerverait pas.

Elle s'installa à table avant de se servir un jus de fruit frais et du pain vêtu d'une confiture de son fruit préféré sous le regard insistant de sa famille qui épiaient ses faits et gestes.

Père- Très jolie robe, tu t'es faite belle pour allez voir ton futur époux ? De ta part je m'attendais à ce que tu t'enlaidisse pour l'occasion.

Le père semblait fier de sa remarque tandis que son grand frère secouait sa tête de gauche à droite, en désapprobation du comportement nocif qu'avait son géniteur. La fille n'y prêta aucune attention et répondit d'un simple sourire. Le patriarche fut étonné et déçu de la réponse de sa fille mais il se tut au plus grand bonheur des deux adolescents.

Mère- Ma tendre enfant, ton entrevue avec ton fiancé se fera de 14h à 16h cette après- midi dans sa demeure, cela te convient-il ?

La voix de la femme était douce l'oreille avec un soupçon de bienveillance qui ne passa inaperçu aux oreilles de la jeune fille. (T/p) regarda sa mère avec un petit sourire rassurant.

(T/p)- Oui mère, cela me convient, merci de vous en inquiéter.

La concernée inclina sa tête vers le bas en guise de réponse. Suite à ça, le petit déjeuner se termina dans le silence et la fille monta dans sa chambre pour passer le peu de temps qui lui restait tranquillement.

Les minutes passaient bien trop rapidement quand l'heure fatidique sonna. Elle descendit et rejoint sa calèche avant de monter dedans. Elle n'était pas stressée mais elle n'était pas non plus sereine, elle voulais juste disparaitre de cette endroit, de ce monde, le temps de ces deux infernales heures. Le trajet était rapide car leur domaine respectif était presque voisin. La calèche s'arrêta devant la demeure et la fille vit l'homme de ses cauchemars l'attendre d'un air nonchalant.

Elle descendit du transport et se planta devant la carrure de l'homme qui la toisait de haut comme à son habitude, ce qui agaça d'emblée la femme.

(T/p)- Dois-je vous envoyer une demande par lettre pour que vous daignez commencer à réagir ?

Kotarou- Tch, suivez moi.

L'homme avait l'air particulièrement en colère aujourd'hui, mais la femme ne prêtait en aucun cas attention aux humeurs de celui-ci, faisant cette rencontre seulement par obligation.

L'homme se dirigea vers l'intérieur de la maison et la jeune femme le suivait calmement, ses yeux inspectant la beauté des lieux, ce qui ne passait pas inaperçu aux yeux du comte qui la gardait à l'oeil.

Les deux fiancés arrivaient dans le luxueux salon, peint d'un doux bleu pastel. Personne ne se trouvait dans la pièce, seul eux deux et le silence régnaient dans cette spacieuse pièce.

Le jeune homme s'installa dans un des fauteuils en cuir blanc en indiquant à la jeune fille d'en faire de même, c'est réticente qu'elle prit place sur le siège confortable. Elle se confronta aux yeux sévères de l'homme qui contrastaient avec la pureté de la couleur de ceux-ci. La tension augmenta d'un cran avant que l'homme n'y mettes un terme en prenant la parole de sa voix grave et charismatique.

Kotaro- Je vais être clair, vous deviendrez ma femme, mais pour que notre relation se déroule sans perte, je vais instaurer des règles, et vous serez contrainte de vous y soumettre.

(T/p)- Je vais également être clair, je ne suis jamais les règles et encore moins venant de vous.

Kotaro- Nous verrons cela, en attendant, essayons de trouver un compromis.

Kotaro aimait les défis, bien que celui-ci l'irritait plus qu'autre chose, lui faisant découvrir la sensation de ne pas avoir ce qu'il voulait quand il le voulait. Il détestait ce ressenti mais il ne pouvait s' empêcher de se sentir intrigué par le bonheur qu'il éprouverait quand il l'aura obtenu, ce qui le fit frémir rien qu'a l'idée.

Peut-être avait-il enfin trouver le défi qui animerait ses tristes jours ennuyeux, obtenir la fille qu'il haïssait pourrait s'avérer être un jeu amusant pour rendre ce mariage plus divertissant.

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~•Avant que tu partes•~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant