Chapitre 9

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Tw: sang/ blessure/ aiguilles

Les mains de Kotaro étaient transis de tremblements incessants, le frustrant au plus haut point. Il était incapable de calmer les palpitations de son cur, il paniquait bien plus que d'ordinaire car il n'était plus habitué à cette vision cauchemardesque.

Il stoppa tout mouvement et se concentra uniquement sur son souffle, fermant les yeux, respirant profondément et prenant conscience de toutes les choses qui l'entouraient. Il dompta toutes émotions parasites à son calme et il se recentra lui-même et sur son frère. Il n'avait ni le temps, ni le droit de paniquer, la plaie saignait bien trop vite.

Ses tremblements prirent alors fin mais il ne perdit pas son souffle et sa concentration pour autant. Il ouvra lentement les yeux et prit un bout de tissue propre avant de le placer délicatement dans la bouche entre ouverte du jeûne adolescent agonisant.

Après le décès de leur tendre mère, l'ainé de la famille apprit tout ce qu'il pouvait apprendre sur la médecine, il était à la recherche de toujours plus de connaissances sur le sujet, avide de plus de ressources. Il ne voulait plus laisser la vie d'autrui filer entre ses mains en restant impuissant face à la situation.

Kotaro- Je suis désolé, tu vas devoir souffrir encore, mais tu devrais t'évanouir rapidement. Je ne sais pas si tu m'entends mais tout ira bien, promis, je vais te soigner.

Le jeune adolescent ne réagit pas, n'entendant malheureusement pas un seul mots que prononçait son frère à son égard.

Kotaro versa le liquide alcoolisé sur la plaie bien ouverte qui se trouvait sur le ventre du plus jeûne qui cria sa douleur à travers le tissu, étouffant celui-ci. Il se tordait de douleur, ses larmes roulant abondamment sur ses joues rougies.

Kotaro- Je suis désolé Keiji, pardonnes moi.

Il prononçait ses paroles en prenant en main une éguille chauffée à blanc et un fil désinfecté. Il entreprit de recoudre la plaie de son frère agonisant et hurlant d'un cri étouffer. Keiji transpirait, son souffle saccadé, sa gorge nouée et son corps transit d'une douleur sans pareil.

Son ainé marmonnait en même temps de continuer sa tâche, il répétait cette même phrase espérant que son frère s'exécute rapidement.

Kotaro- Perds connaissances, je t'en supplie.

Ce qui ne traina pas et puisqu'il s'évanoui quelques secondes après, son corps ne supportant plus la souffrance à un tel degrés. Cela permettait donc au plus vieux de pouvoir recoudre la blessure plus tranquillement, sans risque de manquer son action à cause de l'agitation de Keiji.

Une fois la plus grosse blessure traitée et bandée, Kotaro s'attaqua aux lèvres du plus jeune, qui heureusement, n'avaient pas besoin de points de suture. Il essuya alors le sang de trop et nettoya avec douceur la fissure crée avant de la désinfecter.

Il porta son frère aussi délicatement qu'il le pu, évitant de trop faire bouger la blessure fraîchement recousue. Il posa le plus jeune dans son propre lit et alla chercher une poche de glace.

Kotaro posa doucement celle-ci sur l'oeil violacé de Keiji afin d'atténué la douleur et de permettre à celui-ci de dégonflé et par la suite de cicatrisé. Le plus vieux posa également un gant frais sur le front du brun, réduisant la pesante fièvre.

Quelques heures plus tard, le plus jeune reprit gentiment conscience, émergeant douloureusement. Son frère n'avait pas quitté son chevet et avait veillé sur lui toute la nuit, faisant passer encore une fois les soins de sa famille avant les siens.

Le petit frère essaya de se relever difficilement avant de se faire bloquer par deux mains puissantes sur ses frêles épaules.

Kotaro- Ne bouges pas, tu t'es fais salement amocher cette nuit, tu vas avoir besoin de beaucoup de repos.

Le grand frère avait la voix rauque et calme, parlant doucement pour ne pas brusquer son cadet. Il se rassit alors sur le siège sur lequel il avait passé sa nuit.

Keiji se recoucha douloureusement sur le moelleux matelas en grognant faiblement, exprimant sa souffrance.

Kotaro- Pourquoi ? Pourquoi tu as recommencé ?

L'adolescent réfléchit à la question, les yeux clos, ne voulant pas affronter le regard déçu de son ainé.

Keiji- Père, il avait encore bu à s'en rendre malade, il m'a répété que c'était de ma faute en me lançant sa bouteille dessus.

Kotaro- Je vais le tuer celui-là.

Keiji- Ne dis pas n'importe quoi, c'est de ma faute si il est dans cet état, par ma faute sa femme n'est plus. Ta mère, notre mère est décédée par ma faute.

Le brun peinait à articuler, ses mots comme arrachés de force de sa gorge, les larmes nouant celle-ci.

Kotaro- Mère nous a quitté à cause des endettements de père, des mercenaires ont été envoyés pour s'en prendre à toi, son plus jeune fils. Elle s'est interposée, c'est le rôle d'une mère de se sacrifie pour son enfant et ce n'est pas en allant provoquer des hommes dans les bars la nuit pour te faire battre que cela va la ramener. Rien de tout ça n'est de ta faute, et père le sait très bien, il est juste trop lâche pour l'assumer.

Un silence pesant régna dans la chambre, le plus petit réalisant à quel point il gâchait la vie que sa mère lui avait offerte au prix de la sienne. Il se mit alors à sangloter, cette vérité lui faisant l'effet d'une violente gifle. Ses pleures douloureux physiquement à cause de ses blessures lui faisait en réalité le plus grand bien, lui permettant de relâcher toute la pression accumulé et de commencer petit à petit à doucement se pardonner .

Le plus grand restait silencieux, rassurant son cadet par sa simple présence, il n'osait le toucher par peur de lui faire du mal ou de l'interrompre. Il restait au bord du lit, montrant ainsi au brun qu'il était présent en cas de besoin.

Ses pleures cessèrent, laissant la fatigue reprendre doucement possession de son corps meurtri, il sombrait alors de nouveau dans ce sommeil réparateur dont il avait bien besoin.

Kotaro quitta alors à contre-coeur la chambre, prenant soin de choisir une personne de confiance afin de veiller et prendre soin de son petit pendant que celui-ci retournait, sans réel envie à son devoir d'ainé de la famille.

Le gris avait réussit à soigner son petit frère du poids dévastateur qui pesait sur son coeur, permettant de se soulager de cette culpabilité malsaine qui le rongeait, créant en lui cette carapace d'animosité.

~•Avant que tu partes•~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant