Chapitre Un

503 25 3
                                    

PDV Jimin

Encore un jour, toujours la même routine qui consistait à se lever, ne pas prendre de petit-déjeuner, aller s'habiller, partir travailler, déjeuner un plat du menu en cachette, reprendre le travail, rentrer tard le soir, dîner peu voire ne pas dîner puis aller se coucher. Et cela encore et encore, jour après jour.

Et celui-ci ne fit pas exception à la règle.

Je venais de rentrer chez moi, j'habitais un petit appartement dans un quartier peu fréquenté de Séoul. Je posai mes quelques affaires et retirai mes chaussures. J'avançai lentement, sachant pertinemment que je ne pourrai pas manger ce soir. Pourtant j'y était habitué, mon corps aussi, mais j'appréhendais toujours ce moment de la journée.

Je pénétrai alors dans cet endroit que je n'aimais pas vraiment : la cuisine, qui faisait aussi office de salle à manger. Je me dirigeai vers le frigo, mes mains tremblantes par la crainte de voir l'intérieur vide.

Mais la malchance était de mon côté, non ?

Je déposai l'une de mes mains sur la poignée du frigo avant de tirer doucement dessus pour l'ouvrir. Ma crainte ce confirma, le frigo était vide. Vide de nourriture, vide de boisson. Il n'y avait rien, pas même un reste de la veille. Je me contentai donc de boire un peu d'eau pour essayer de satisfaire ma faim, puis je traînai des pieds jusque dans ma chambre afin de m'affaler sur mon lit.

Mais ce ne serais qu'une douce illusion créée de toutes pièces, car mon lit n'était autre que le canapé et ma chambre le salon.

Je n'avais pas de chambre. Cet appartement ne possédait que deux pièces : l'une était la salle de bain et l'autre servait de salon, de cuisine, de salle à manger, et de chambre par la même occasion. Alors je ne voulais pas m'attacher au rêve d'un salon chaleureux, d'une cuisine moderne, d'une chambre agréable, car comme beaucoup le disait : seule la vérité blesse.

Je pris alors la petite couverture pliée sur le sol, proche du canapé et, du bout des doigts, je la dépliai pour la positionner sur mon corps. Comme toute évidence, cela ne servait pas à grand chose, la couverture ne protégeant pas même la moitié de mon être, mais je ne pouvait pas m'en plaindre.

Je posai mon portable fissuré sur la petite table basse située devant le canapé et je programmai l'alarme pour cinq heure du matin. Étant chargé de l'ouverture pendant les prochains jours à venir, je ne pouvais pas me permettre d'arriver en retard d'une petite minute.

Je m'installai de côté, les jambes repliées, et observai mon appartement comme je le faisais tous les soirs. Tournant mon regard de gauche à droite, je finis par tomber sur cette photo, celle qui, chaque soir, me replongeait dans des souvenirs douloureux.

Elle me fit mal au cœur et les larmes me montèrent aux yeux juste en la regardant. Ma respiration s'accéléra et je peinais à respirer calmement. Peut-être était-ce exagéré comme réaction à une simple photo ? Mais je me fichais des jugements. Cette photo était chère à mes yeux et comptait bien plus que toute chose sur Terre.

Cette photo représentait deux petits garçons, souriants, et entourés des bras de leurs parents qui ,eux même, riaient aux éclats.

Cette photo était une photo de famille, un bijou à chérir bien au fond de son cœur.

Cette photo était un souvenir de famille, heureux et déchirant à la fois.

Mais plus que tout, cette photo représentait le seul souvenir de ma famille.

Miracle •Jikook•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant