-Stage 41.1-

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Ça y est, le choix est fait, son choix est fait. Même si vous éprouvez un sentiment de joie face à la vue du corps au sol, ce n'est pas la même pour ce fameux garçon encore plus seul qu'il ne l'avait jamais été. Il le savait, plus rien ne se tiendrait à côté de lui, mais il ne pouvait se résigner à partir...

Ses yeux noyés par les larmes, il ferma les yeux quand un frisson parcourut son échine. Les sirènes se rapprochant, il sentait la chaleur, elle, s'éloigner. Comment pouvait-il lui en vouloir ? Elle avait voulu toute sa vie être libre, mais aujourd'hui, le gardien de sa liberté était incapable de mener sa mission à bien et la mettait même en danger.

-Shûji, je t'en prie... Chuchota cette voix cassante derrière elle.

-Je ne peux pas.

-S'il te plaît...

Les mots, seule leur promesse d'adolescents puérils les laissaient encore douter de l'issue ridicule qu'allait prendre leur histoire. Mais l'illusion ne pouvait durer qu'un temps. Les pas de la jeune fille s'éloignent au rythme des alarmes. Elle ne pouvait se résoudre à perdre cette liberté qu'elle avait mis tant de temps à acquérir, elle ne pouvait passer de la prison parentale à une prison carcérale sans le moindre semblant de vie heureuse. Elle ne le pouvait tout simplement pas et personne ne pourrait la blâmer, encore moins le bicolore. Serrant ses poings, il ne pouvait lui demander de rester, car c'était l'unique responsable de ce qui se passait. Il lui avait fait goûter à cette addiction du vent fouettant avec douceur son cœur meurtri, il ne pouvait l'obliger à s'enfermer à nouveau dans cette cage l'empêchant de voler.

-Pars Heiwa. Lui demande-t-il, voulant pourtant qu'elle reste avec lui jusqu'à la fin, comme ils se l'avaient promis.

Les mouvements de cette jeune femme se figèrent alors, ces mots ayant la violence d'un poignant en pleins cœur. Les larmes coulant à flots sur ses joues rougies par la honte, elle se rapprochant d'un pas vers lui, tendant le bras tremblant comme dans l'espoir qu'il accepte son aide. Se retournant pour lui faire face, il ancre une dernière fois ses yeux d'une richesse meurtriers pour admirer celle qu'il a toujours admirée.

-Je t'en supplie...Dit-il son timbre inaudible, sa voix ne pouvant sortir sans se briser par l'amertume.

-Je suis désolée. Pleure-t-elle, son corps refusant de se rapprocher bien qu'elle voulait de toute son âme le toucher une dernière fois.

-Je t'aime.

Ses yeux se fermant, aucune once de sérénité ne se dessina dans la lueur étroite de ses yeux bleus se cachant. Honte, amertume, tristesse, tout était là. Elle allait sûrement regretter son choix, mais après tout, nous, ne sommes personne pour juger un humain courant derrière ce qu'il pense être la liberté...

-Pardonne-moi.

-C'est déjà fait. Avoue-t-il doucement, le visage affrontant les lumières colorées se rapprochant de lui alors que son esprit se brouille, le bruit de pas devenant muet.

Le silence.

Jamais il n'eut été si serein qu'en ce moment, en comprenant enfin ce que c'était, même si pourtant cela était contradictoire. Il s'avait ce qui allait lui arriver et ne voulait plus fuir. Ce silence était simplement l'acceptation des conséquences de son jeu. S'il résistait, il ne laisserait pas assez de temps à sa princesse pour fuir ce destin funèbre qu'il aurait pu lui dicter ce jeu du destin qu'il avait involontairement commencé le jour où ils se sont rencontrés pendant cette cérémonie des plus barbares.

Le bruit de freins glissant sur le goudron ensanglanté, il entendit le bourdonnement de voix s'excitant autour de lui. Ne jetant ne serait-ce qu'un regard dans la ruelle où elle s'était enfuie, il ferma les yeux, un dernier sourire narquois se dessinant sur ses lèvres bleuté. Levant les mains pour se faire plaquer violemment dans la flaque de sang près de son frère d'armes inerte, il savait qu'au moins une de ses deux raisons de vivre allait survivre parce qu'il avait enfin fait le bon choix...

Entendant les cris des militaires, la noiraude à court de souffle, se retournant ses yeux noyés par les larmes, fusillant la lumière s'éteignant à l'entrée de la rue. Sa lèvre saignant par les morsures de disgrâce, elle se haïssait de l'avoir laissé au nom d'un terme vide de sens pour l'être humain condamné dès son origine par son essence.

-Je suis tellement désolée. Fut les derniers mots qu'elle dit avant de s'enfoncer dans les ténèbres pour que plus personne ne la retrouve...

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La liberté est ce que cherche l'homme et sera prêt à tout pour la trouver. Nous ne pouvons pas la blâmer pour quelque chose que nous aurions tous fait sans le moindre regret. Heiwa n'est pas une héroïne pouvant surmonter tous les obstacles, non, elle est une jeune adolescente meurtrie et cumulant les vices, jours après jour à cause de sa condition.

De plus, comment pouvez-vous la regarder de haut alors que c'est vous qui aviez fait ces choix égoïstes?

Vous avez aimé la voir se transformer en une jeune femme détestable n'est-ce pas ? Nous avons eu l'envie perverse de contrôler une vie qui n'est pas la vôtre pour soi-disant "l'aider". Le seul qui essayait de l'aider avec de véritables attentions est celui qui vivait la même vie de paria, vous, vous n'avez fait que vous divertir en espérant une fin convenable où tout le monde est heureux.

Je suis dès lors au regret de vous dire...

GAME OVER.

GAME OVER

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Destiny Game / HANMA SHUJI FF /Où les histoires vivent. Découvrez maintenant