Destiny Game / HANMA SHUJI FF /

-Stage 39-

Se relevant de sa chaise, la noiraude n'ose pas parler, le laissant se figer, la main sur son bras encore entaillé dans toute sa longueur. Se postant derrière lui, elle posa alors ses mains chaudes sur ses épaules, lui caressant ensuite les cheveux d'un faible geste, posant un baiser d'une douceur infinie sur son front. Se redressant lentement, elle incite son copain à faire de même avant qu'il passe avec amertume noyant son regard, sa main caresser la joue de celle qu'il aime.

-On sort ?

-Où veux-tu aller princesse ?

Entendant enfin ce fameux surnom qui l'avait toujours émoustillé, elle sourit avant de prendre la porte d'entrée, lui demandant de la suivre alors que le soleil ne faisait plus partie du paysage. La suivant donc intrigué par ce qu'elle pourrait lui donner, il enfouit ses mains dans les poches de son jean avant de s'asseoir derrière elle, allumant le moteur de sa moto.

-Tu comptes rien me dire alors...

-C'est un secret. Répond-elle joueuse, mettant son casque avant de démarrer, les lumières fuyant derrière eux par l'allure indécente du moteur.
Puis, finalement arrivée, elle pose pied à terre même si celui de derrière se retrouve à admirer le bâtiment, un air surpris et excité au visage. Se postant à côté d'elle, Heiwa lève les yeux vers lui, son sourire taquin et fier s'élargissant à la vue de la réaction du bicolore.

-Content ?

-Ça dépend, on compte rester dehors ou rentrer ?

Laissant passer un rire par l'ironie de sa réponse, elle le devance pour s'approcher du bâtiment sombre et fermé. Sortant une épingle de ses cheveux, la jeune lycéenne s'abaisse pour trafiquer la serrure de la sortie de secours. Celui finissant sa cigarette derrière l'autre, fini par hausser les sourcils, amusé par la situation tout en écrasant sa cigarette sur le mur blanc, la remarquant s'engouffrer dans l'obscurité.

-Je devrais sérieusement me laisser pousser les cheveux pour y cacher des barrettes moi aussi, ça serait plus pratique.

-Je suis sûr que ça t'irait à ravir.

-J'en suis touché.

Rentrant à son tour dans le bâtiment, n'oubliant point de fermer la porte, il grimace quand une légère lumière vient tamiser l'endroit clos de par les fenêtres couvertes par l'obscurité.

-Eh ben, de mieux en mieux... Constate-t-il en se retournant vers la noiraude, s'appuyant sur le mur pour l'admirer.

Le remarquant, elle ancre son regard dans le sien, une lueur si particulière calcinant les alentours. Finissant par enlever son jean de manière à faire réagir celui ne pouvant la lâcher du regard, elle se rapproche de l'eau avant de pénétrer dans le bassin en sous-vêtement. Y plongeant la tête, quelques instants, un sursaut la prit d'assaut. Le bicolore étant en face d'elle, lui aussi à moitié nu, il se rapproche de l'adolescente. D'une sensualité infinie, il laisse ses doigts fins refaire les contours du corps dont il aimait tant les formes avant de les ancrer dans le bas de son dos. Se baissant légèrement pour atteindre ses lèvres, il se figea quelques millimètres avant qu'elles ne se rencontrent, un sentiment d'amertume reprenant le dessus sur leurs envies.

-C'est bientôt la fin, n'est-ce pas ?

La jeune lycéenne ne pouvant répondre, baissa les yeux, l'air pensif et coupable avant de l'enlacer avec amour.

-Quel que soit ce qui nous arrive Shûji, on ne peut pas laisser les autres nous dicter ce que l'on doit faire.

-Je préfère mourir que de voir notre histoire prendre lamentablement fin. Dit-il honnêtement, la faible lumière de la piscine municipale reflétant cette peur dans son regard.

Cette peur qui n'avait jamais été si forte pour quelqu'un depuis aujourd'hui, comprenant que tout cela ne serait bientôt qu'un amer souvenir.

-Je préfère partir que te laisser mourir, Shûji.

Les mains mouillées de la jeune femme devenue resplendissante, forte, mais pourtant brisée se posèrent sur les joues du jeune homme meurtri. Elle ancra ses yeux durs dans les siens avant qu'il n'y coupe court par un baiser. Ses mains la serrant comme pour la dernière fois, elle laissa une larme couler le long de sa joue, laissant un goût salé dans leur bouche qu'ils voulaient tous deux ignorer.

Ayant brisé le quatrième mur, quelques instants, pour prévenir les lecteurs de ce qu'ils pourraient se passer, ce n'était malheureusement pas de misérables êtres fictifs qui allaient choisir. Le choix résidait alors dans la main d'un être plus puissant, s'amusant de la tristesse de ses personnages pour les regarder avec perversité se détruire pour arriver à leur fin soit disant heureuse. Pathétique...

Se retrouvant le lendemain, le lecteur se demande ce qui pourrait se passer après cela, n'est-ce pas ? Oh oui, la curiosité malsaine sera toujours là pour nous pousser à choisir les choix les plus extrêmes pour gagner. Mais gagner quoi au juste ?

Courant à pleine bouffer pour retrouver l'ancien lycéen, elle en perdait haleine, s'imaginant le pire... Néanmoins, elle fut loin de ce qu'elle aurait pu imaginer. Brisant son rythme lent, elle s'avança d'un pas lourd mais lent vers celui étant debout, figé, seul les épaules s'abaissant et remontant.

-Shûji ? Demanda-t-elle, la voix tremblante, s'arrêtant.

Ce dernier ne daignant se retourner, laissa un faible son rempli de souffrance résonner dans le cœur brisé de celle qui l'aime.

-Shûji...Chuchota-t-elle, essayant de se rapprocher de lui, même si sa conscience lui disait de le laisser.

Mais son cœur ne pouvait. Se postant à côté de lui, elle ferma les yeux quand ces derniers se posèrent sur le sol inondé de sang. Se mordant les lèvres, elle ne put se résoudre à poser ses yeux sur le visage déformé de son copain. C'était trop dur, trop dur d'avouer que lui aussi n'avait plus rien à présent... Les larmes coulant à flots sur son visage ensanglanté par les coups du vice-président du Toman, il ne sentait la douleur que dans son intérieur, ce vide revenant toujours auprès de lui comme un amour à sens unique qui voulait le forcer à aimer quelque chose qu'il détestait. Passant sa main sur son visage pour espérer calmer ses larmes, il finit par empoigner ses cheveux, se demandant ce qu'il avait fait pour mériter une telle vie.

Les sirènes résonnant dans leurs oreilles, elle prit sa main avec délicatesse, priant pour qu'il ne se brise pas à son toucher.

-On doit y aller.