Et parce qu'il n'a jamais osé

Chapitre 6

  Deux semaines sont passées depuis la sortie que les deux amants ont faite. Deux semaines pendant lesquelles, ils n'ont cessé de se voir pour passer du temps ensemble.

  C'est avec le sourire sur les lèvres qu'Erawat se rend au centre ville. Remonté à bloc pour attaquer cette nouvelle journée.
  Il passe les portes de l'établissement faisant sonner la clochette. Il est assez tôt, il n'y a presque personne.

  L'asiatique entre dans les vestiaires pour revêtir l'uniforme de l'établissement qui se compose d'un polo blanc et rose avec le logo de café, d'un pantalon droit noir et des derbies de même couleur.
  La porte s'ouvre sur Tim, un collègue avec qui il s'entend assez bien mais qui est, à son avis, beaucoup trop fouineur et inquiet.

— Bonjour Era, le salut joyeusement le nouveau venu.

— Bonjour Tim, répond l'asiatique sur le même ton.

  Tim se retourne dramatique, l'expression exagérément choquée, une main sur sa poitrine.

— C'est la première que tu es autant jovial le matin, qu'est-ce qui te rend aussi heureux ?

  En repensant à l'objet de sa joie, il rougit. Nathan et lui ont passé la nuit ensemble et quelle nuit ? Ils n'ont quasiment pas dormi et il sait pourquoi. Il rougit encore plus rien qu'en y songeant.

— Vu comment tu rougis, ça doit avoir un rapport avec le petit copain mystère, chantonne-t-il.

  Tim est au courant qu'il entretient une relation mais il ne sait juste pas avec qui.
  Il faut savoir que l'autre brun a toujours tendance à poser des questions gênantes sur sa vie sexuelle. Situation qu'il évite le plus possible mais aujourd'hui, Dieu n'est pas de son côté. Il est coincé avec lui jusqu'à l'ouverture dans trente minutes.

— Alors comme ça hier soir on ne dormais pas hein ? commence-t-il. Pour réussir à te faire sourire comme ça il doit sûrement bien s'y prendre. Dis moi tout, comment c'était ?

— Tiiim, gémit Erawat la tête dans ses mains.

— Quoi ? Allez, il t'a fait grimper aux rideaux ?

Erawat rougit furieusement, fuyant les iris bleues de son vis-à-vis.

— C'était bien okay ?! Juste bien, il n'y a pas d'autres commentaires à faire la dessus !

  Avant que Tim ne puisse dire quoi que ce soit, la porte s'ouvre sur un autre de leur collègue.
  Le thaïlandais remercie le ciel et sort en vitesse. Il entend dire derrière lui que ce n'est que partie remise. Pourquoi est-ce qu'à chaque fois Tim soit aussi gênant ? Erawat, lui, n'a jamais eu l'impolitesse de se mêler de ses histoires avec sa copine.

  L'heure de l'ouverture arrive bien vite après ça. Étant lundi, un nombre impressionnant de personnes se présente au comptoir. Les employés du café sont débordés entre toutes les différentes commandes.

  Erawat finit de servir une table lorsqu'on l'interpeller à une autre. Il se dirige vers celle-ci et se fige en voyant la personne assise à celle-ci. Tamia Martins, l'épouse de son amant.

  L'asiatique déglutit difficilement avant de s'approcher de la table où les jeunes femmes discutent.

— Ça ce passe de mieux en mieux avec lui, dit Tamia à son interlocutrice. Il était assez distant mais maintenant, je sens qu'il commence à s'ouvrir peu à peu à moi. Et il m'a annoncé une magnifique nouvelle hier, c'est pour ça que je voulais qu'on se voit aussi tôt !

— Tu me mets l'eau à la bouche avec cette «magnifique nouvelle» depuis hier soir, commence la fausse rousse en face d'elle. Allez, annonce là moi !