Chapitre 12

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  Le grincement presque sinistre de la porte arrière de la pâtisserie annonce son arrivée. Rapidement, comme un commando surentraîné, il se change troquant ses vêtements de ville contre l'uniforme noir et jaune de l'entreprise.

  Comme chaque jour de semaine, la salle est pleine d'étudiants, de lycéens, de collégiens venus pour s'offrir une pause sucrée. Erawat met bien en place son tablier et ce petit sourire qu'il arbore toujours face aux clients. Son regard sombre scrute la salle, rien d'intéressant juste quelques fillettes qui parlent trop fort en jouant les belles et quelques garçons un peu trop excités qui rient à gorge déployée en jouant les beaux. La journée est bien loin d'être finie hélas.

  Vers 22 heures, la porte vitrée s'ouvre bruyamment faisant se retourner les employés et les quelques clients encore présents. Une jeune femme entre les joues rougies par le froid, le regard hautain pas le moins du mon inquiétée par la gêne occasionnée. Ses yeux clairs parcourant l'ensemble de la salle, elle se dirige droit vers le comptoir portant un regard méprisant  l'asiatique. Elle reste silencieuse pendant de longues minutes et semble chercher quelque chose en se balançant impatiemment d'un pied à l'autre.

— Puis-je faire quelque chose pour vous ? demande l'asiatique commençant à se sentir mal à l'aise par son silence.

  Aucune réponse.

— Avez-vous besoin d'aide ? questionne encore une fois le thaïlandais les joues rouges d'attirer une telle attention curieuse du reste de la salle.

  Toujours rien. Le manque de réponse fait converger les regards curieux vers eux, rendant l'asiatique encore plus rouge qu'il ne l'est déjà.
  Finalement, Daniel voyant l'embarras de son ami, s'approche pour tenter de comprendre la situation. À sa vue, le regard de la jeune femme s'illumine tandis que celui de Daniel s'assombrit. L'asiatique tique immédiatement devant la ressemblance entre son ami et la jeune femme devant lui.

— Qu'est-ce que tu veux ? demande froidement le blond à la jeune femme qui sourit sournoisement.

— Ouais, bonsoir... C'est pas mal ici, s'exclame-t-elle en parcourant la pièce du regard. Tu dois gagner assez d'argent avec tes gâteaux.

— Gabrielle, ne tourne pas autour du pot, qu'est-ce que tu me veux ?

— Frangin, tu me connais si bien, exagère-t-elle en papillonnant des yeux. J'aurais besoin d'un peu d'argent, mais je te rembourserai !

— Tu dis la même chose à chaque-

— Mais aujourd'hui c'est différent, le coupe-t-elle. Je me suis trouve un petit boulot bien payé tu vas voir, je te rembourserai tout ce que je te dois en un clin d'œil !

  Daniel soupire, excédé et résigné. Il lui fait un léger signe de tête, lui indiquant de le suivre dans la petite salle de repos à l'arrière.

— Je reviens tout de suite, souffle-t-il à l'oreille de l'asiatique confus.

  Ne comprenant ce qu'il se passe, Erawat se contente d'hocher la tête perdu.
  Il est sorti de ses réflexions par un raclement de gorge et un grand sourire, sourire qui devient contagieux et lui maltraite la mâchoire.

— Aleksei, qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ? le questionne-t-il souriant. Tu viens plus tôt d'habitude, je pensais que tu n'allais plus passer.

— Je voulais te surprendre. Tu es surpris ?

— Pendant quelques secondes à peine.

— Dommage, marmonne-t-il en faisant la moue. je t'aurais  la prochaine fois.

— Tu es adorable.

  Le plus jeune rougit en grattant nerveusement ses boucles noir, un sourire timide sur les lèvres.

Et parce qu'il n'a jamais oséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant