Chapitre 10

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   La porte s'ouvre et claque violemment laissant apparaître un jeune homme. Il s'empresse d'enlever ses chaussures avec une certaine rage et jette presque sa veste sur le porte manteau dans un vacarme à la hauteur de sa colère.
  Aussitôt des bruits de pas se font entendre et une jeune femme accoure vers lui inquiète. Elle propose de le débarrasser de son sac mais celui-ci refuse déclarant ne pas vouloir qu'elle se dérange pour si peu.
  Le jeune homme s'avance dans le salon et s'assoit lourdement dans le canapé. La jeune femme toujours inquiète, vient se mettre à ses côtés.

— Annie est couchée ?

  Pour toute réponse, la jeune femme se contente de hocher la tête plongeant le grand appartement dans le silence. Le jeune homme, les sourcils froncés, ne cesse de pianoter énergétiquement sur son téléphone en lâchant des jurons sous le regard inquiet de sa compagne.

— Nathan, tu m'inquiètes, commence-t-elle. Il y a quelque chose qui ne va pas ?

— La journée a été rude, souffle-t-il en tapotant frénétiquement sur son écran. Je m'excuse de t'inquiéter pour des futilités.

— Oh, mais il ne faut pas ! Je pourrais te faire couler un bain pour que tu puisses te détendre, ajoute-t-elle d'une voix plus sensuelle.

— Je dois avouer que la proposition est plutôt tentante, mais ne te fatigue pas, je vais ressortir...

— Déjà ? Mais il se fait tard !

— Je sais, ce ne sera pas long. Je dois rapidement visiter un amis, depuis ce matin il ne répond ni à mes appels ni à mes messages et ça m'inquiète. Je serai de retour avant vingt-trois heures promis.

— De quel ami s'agit-il ? demande-t-elle légèrement irritée. Je le connais ?

— Pas vraiment, il me semble que tu ne l'as aperçu qu'une fois.

— Et vous êtes assez proche pour que tu ailles le voir à cet heure ?

— Tam-

— C'est à se questionner ! s'exclame-t-elle en se levant. Personne ne te ferais jamais te déplacer, encore moin à cette heure, juste parce qu'elle ne répond pas à tes messages, même tes propres parents !

— Ma chérie calme toi, tu ne dois pas t'agiter comme ça, pense au bébé.

— Mais comment me calmer quand tu n'es jamais là ? Comment me calmer quand je sais que demain ça recommencera ? Que tu sortiras tôt pour rentrer tard ?

— Je sais que je ne suis pas très souvent à la maison et je m'en excuse mais avec les responsabilités qui m'ont été données, je ne peux pas me permettre-

— Mais pourtant ça ne t'empêche pas de sortir avec tes amis, de perdre le peu de temps que tu as avec d'autres dehors alors que ta fille te réclame !

  Nathan soupire et se passe une mains sur le visage, fatigué.

— Je passerai la journée de demain avec vous d'accord ? Je ferais en sorte d'avoir plus de temps libre pour vous et pour moi aussi. Mais là je dois vraiment y aller, ce sera rapide.

   La jeune femme ne répond pas alors qu'il se dirige rapidement vers la douche, se toiletter et se changer pour ensuite s'engouffrer dans sa voiture et disparaître au coin de la rue.

  Il se gare rapidement en bas de l'immeuble et se dépêche à l'intérieur ne supportant pas la fraîcheur qui lui mort la peau. Il regrette déjà d'être sortit en ne portant qu'un simple tee-shirt et un jean.

  Il monte rapidement au deuxième étage et frappe à la deuxième porte à gauche, aucune réponse. Il répète l'action une nouvelle fois mais toujours aucune réponse. Perdant patience, il tend sa main qu'il passe au dessus du cadre de la porte qui ressort afin de récupérer le double des clefs.
  Il ouvre la porte et pénètre dans l'appartement, verrouillant derrière lui. Aucune lumière n'est allumée exceptée celle de la cuisine que l'asiatique laisse tout le temps ouverte parce qu'il dit ne pas vouloir de démons dans sa cuisine, et c'est bien connu que les démons craignent la lumière. Nathan sourit légèrement en repensant au visage sérieux de son amant lorsqu'il lui avait confié cette superstition.

Et parce qu'il n'a jamais oséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant