Chapitre 13

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  Le trajet se déroule dans les rires et la bonne humeur. Plus le temps passe, plus les deux jeunes hommes sont à l'aise ensemble. Aleksei est moins timide et renfermé tandis qu'Erawat est moins méfiant envers ses actes.
  Ils dépassent l'épicerie dans lequel le bouclé travail à mi-temps, tournent au coin de la rue et en quelques enjambées se retrouvent devant l'immeuble de l'asiatique.

— Bon, on y est, lance Erawat hésitant le regard rivé sur le bâtiment.

— Oui... J-je crois que je vais rentrer aussi, lance le bouclé sans pour autant bouger.

  Un silence s'installe entre les deux hommes. Erawat se triture les doigts nerveux, il ouvre la bouche pour la refermer aussitôt hésitant à proposer.

— Tu veux monter ? finit-il par demander d'une petite voix.

  Aleksei tout d'abord surpris acquiesce heureux d'un peu plus découvrir le monde du thaïlandais et ils pénètrent dans l'immeuble. Aleksei est un peu nerveux et ne cesse d'observer les alentours, ses yeux s'attardant quelques secondes sur une voiture de brillante stationnée non loin de l'immeuble qui sort complètement du cadre presque insalubre du quartier.

  Ils montent lentement les escaliers discutant de tout et n'importe quoi, rigolant de divers mésaventures comique qui leurs sont arrivées ses derniers jours. Lancés dans un débat sans queue ni tête, ils ne remarquent ni la porte d'entrée de laquelle ils se rapprochent ni la personne qui se trouve devant.
  Erawat, totalement pris dans la conversation sans sens, s'arrête nette lorsqu'il l'aperçoit.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? demande Erawat sur la défensive.

— Qui est-ce ? interroge froidement le châtain son regarder émeraude fixant durement Aleksei.

— Écoute, je ne veux pas de scène aujourd'hui alors rentre chez toi s'il-te-plaît, soupire l'asiatique lasse.

— Pourquoi ? J'interrompt quelque chose ? demande-t-il avec un ton moqueur et une moue dégouté. Ça te manquait tant que tu t'es jetter sur le premier venu ? Pathétique.

— Putain... souffle Erawat à bout. Pourquoi est-ce que tu- Qu'est-ce que tu veux ?

  Erawat hurle et tape du pied faisant sursauter le brun à ses côtés, quand un râle se fait entendre derrière une porte à proximité le faisant baisser d'un ton. Il est emplie d'une soudaine colère, son visage rouge étonne Aleksei qui ne l'a jamais vu comme ça.
  Erawat se sens plus qu'agacé, il ne veut même pas réfléchir à ce que Nathan insinue par "ça". Il n'est pas ce genre de personne, il ne passe pas d'un type à l'autre pour "ça". Il sait que la raison qui l'a poussé vers Aleksei est peu honorable mais maintenant il s'intéresse vraiment à lui et veut construire quelque chose avec lui. Mais c'est dure de construire quelque chose de solide avec des fondations aussi pourries.
  Nathan grimace, il ne s'attendait pas à cette réaction. Il est conscient qu'il a blessé l'homme qu'il aime, mais c'est plus fort que lui. Se sentant trahi de le voir avec quelqu'un d'autre, il a parlé sans réfléchir.

Aleksei hausse un sourcil inquiet, son regard passant de l'asiatique à l'inconnu. Il hésite à faire ou dire quelque chose, mais finalement choisit de rester le plus immobile possible de peur de se mêler de choses qui ne le concernent certainement pas et de causer plus de problème au thaïlandais.

— Era... je crois que je vais m'en aller, balbutie le bouclé au creux de son oreille.

  Le thaïlandais se retourne alors vers lui, prend ses mains, approche son visage du sien et pose délicatement ses lèvres sur sienne comme une douce vengeance. Aleksei, abasourdi, tangue sur ses jambes des rivières de papillons dansant dans son estomac. Il rougit et glousse bêtement comme une collégienne devant son amoureux. Un raclement de gorge les font se séparer. Erawat lui sourit.

Et parce qu'il n'a jamais oséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant