Chapitre 15

91 9 3
                                    

- Hey Erawat, ton ami est là, annonce Léna de façon enjouée.

L'asiatique occupé à expliquer à un homme un peu éméché que c'est la fermeture, se retourne vers l'entrée principale. Devant se trouve un Aleksei les joues rouges emmitouflé dans une énorme veste et une grande écharpe. Quand leurs regards se croisent, il sourit et agite la main de façon enfantine. Erawat lui fait signe d'entrer, ce qu'il se dépêcher de faire fuyant les morsures agressives de l'air froid dehors.

- Bonsoir, lance-t-il timidement au personnel de la petite pâtisserie avant de filer droit sans même attendre les réponses.

Il s'arrête à quelques mètres de l'asiatique qui tente tant bien que mal de mettre l'homme ivre à la porte.

- Prend une place je n'en ai pas pour longtemps, lui informe le thaïlandais qui accompagne l'homme jusqu'à la porte.

Le monsieur proteste en hurlant à qui veut l'entendre que si la guerre ne l'a pas tué, rien ne le peut. L'asiatique ne fait qu'acquiescer se demandant encore comment il avait pû rentrer dans l'établissement.
Une fois le vétéran de guerre à la porte l'asiatique s'étire le dos grimaçant, fait un signe à Aleksei et s'en va dans les vestiaires.

Le bouclé contemple ses doigts quand une assiette se pose devant lui, un magnifique gâteau au citron à l'intérieur.

- Salut ! Tu n'as aucune allergie j'espère ? demande Daniel enjoué.

Le plus jeune se contente de secouer la tête de gauche à droite, le regard fixé dans l'assiette devant lui.
Daniel prend place sur la chaise en face du bouclé, celui-ci se tasse un peu.

- Ne sois pas timide, lance-t-il souriant. J'aimerais te parler le temps que tu sais qui est occupé, je peux ?

Aleksei se contente de hocher la tête timidement.

- Dis moi, je ne souhaite pas être indiscret mais ... Qu'elle est ta relation avec Era ?

Le bouclé lève rapidement la tête, les sourcils froncés. Pourquoi est-ce qu'il lui pose une question pareil ?

- D'ordinaire je ne m'introduis pas ainsi dans sa vie privée comme ça. J'attends toujours qu'il vienne m'en parler mais je m'inquiète. Il semble pas vouloir m'en parler, il souffre mais arbore toujours son stupide sourire qu'il fait à chaque fois que quelque chose ne vas pas.

Aleksei l'écoute sans l'interrompre, aussi soucieux de l'état dans lequel l'homme qu'il aime se trouve.

- Tu pensais que ça avait un rapport avec moi ?

- Non pas vraiment. Je me disais qu'il t'en avait peut-être parlé.

- Tu es comme son frère. Si il ne t'en parle pas, je ne crois pas qu'il puisse m'en parler si ? Tu devrais aller lui en parler.

- Tu as sans doute raison-

- À propos de quoi ? les interrompt une voix méfiante.

- Rien du tout, répond précipitamment le blond en riant nerveuse sous le regard suspicieux de l'asiatique.

Il regarde son ami s'éloigner les yeux toujours plissés à l'extrême comme si il essaye de sonder son âme.

- Tu ne travail pas aujourd'hui non ? Pourquoi es-tu dehors aussi tard ? demande l'asiatique perplexe.

- Je n'arrivais pas dormir donc je suis voir si tu étais encore là, commence-t-il en se levant surplombant le thaïlandais de toute sa hauteur. Je voulais qu'on fasse le trajet jusqu'à chez toi ensemble pour t'éviter d'être seul.

- Merci c'est gentil, répond Erawat. Mais tu aurais vraiment dû essayer de dormir, tu as cours demain.

Le concerné hausse les épaules en souriant. De loin Erawat peut entendre les petites moqueries de ses amis et collègues qui miment des baisers, des violons ou des scènes de déclaration romantique.
Son visage rougit de gêne et rapidement il empoigne le brun et le tire hors de l'établissement.

Et parce qu'il n'a jamais oséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant