Chapitre 3

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  Il est plus que stressé. C'est rare que l'asiatique lui donne rendez-vous aussi tard pour discuter. Il connaît d'avance le sujet de la discussion et a peur de la tournure que celle-ci va assurément prendre.

  Il est contient du mal qu'il lui fait, qu'il leurs fait à tous les deux. Mais il ne peut pas juste divorcer comme ça, il faudrait qu'il se justifie et, révéler à tout le monde qu'il quitte sa femme et sa fille pour un homme comme lui-même est impensable pour lui. Il est le fils unique d'une des familles les plus influentes de la ville voir du pays. Tout ce qu'il fait sera découvert par tout le monde et cela emmènera honte et déshonneur sur sa famille. Et tous ces vautours qui trainent autres de lui pour suivre ses moindres faits et gestes...

  Que diront les gens ? Que pensera sa petite princesse lorsqu'elle verra son père plier bagages et l'abandonne pour aller fricoter avec un homme ? Que pensera sa femme lorsqu'elle se rendra compte que pendant tout ce temps, son cher mari qu'elle chérit de tout son cœur et pour qui elle essaie tous les jours d'être parfaite, celui-là, la trompe salement avec un homme ? Que diront ses parents lorsqu'il sauront que leur fils unique préfère les hommes ? Que diront-ils lorsqu'il découvriront que cet homme est un étranger en plus de ça ?

  Il ne peut pas faire ça, pas maintenant. Il ne peut pas décevoir et blesser les personnes qu'il aime avec cette nouvelle. Il préfère tout garder pour lui et espérer qu'Erawat comprenne.

  Assit depuis trop longtemps dans sa voiture à réfléchir, il envoie un message à son amant l'avertissant qu'il y sera dans une dizaine de minutes et démarre.
  Il arrive bien vite au pied de l'immeuble de son copain et se dépêche de monter, fuyant la nuit froide et les gouttes de rosée. Espérant que personnes ne l'ait vu.
  Il s'arrête devant la porte un moment avant de cogner, aussitôt celle-ci s'ouvre sur Erawat qui s'empresse de le faire entrer dans son modeste quatre pièces.

  Nathan s'assoit sur le fauteuil en face du thaïlandais et enlève la veste de son costume trois pièces pour la mettre sur le dossier du siège, son amant n'ayant pas de porte-manteau.
  Un silence gênant s'installe dans le petit salon, chacun ne sachant pas vraiment ce qu'il doit dire.
  Erawat se racle soudainement la gorge, embarrassé.

— Je... Tu dois sûrement te douter de ce dont je veux te parler, commence-t-il prudemment.

— J'en ai une vague idée oui, rétorque le châtain presque sèchement.

  Erawat baisse la tête honteusement et Nathan regrette très vite le ton employé.

— Écoute mon coeur, je suis désolé de t'avoir parlé de la sorte, mais j'ai passé une horrible journée et je n'ai pas la moindre envie d'aborder ce sujet maintenant.

— Il faut bien qu'on en parle à un moment Nath, s'exclame-t-il. Je n'en peux plus, je suis épuisé par cette situation.

— Parceque tu crois que c'est comment de mon côté ? il hausse un peu la voix. Tu penses que ça m'amuse ?

— Je n'ai pas dis ça, souffle-t-il. Je ne veux pas être un secret que l'on enterre Nath, ça a duré trop longtemps.

— Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

— Je veux que tu m'accepte, que tu assumes qui tu es. Tu t'enfermes dans un mariage bancale et tu espères que je serais toujours ce bouche-trou vers lequel tu te tourne quand ta magnifique famille t'emmerde ? Non Nathan, j'estime mériter mieux que ça.

— Ce n'est pas aussi simple, ce n'est pas toi qui est constamment sous pression, rugit le taché. J'ai longtemps essayé, mais j'ai une petite fille Era et je ne veux pas lui faire subir le divorce de ses parents aussi jeune.

— Alors je devrais attendre combien de temps encore ? lance-t-il avec dédain. Jusqu'à ce qu'elle ait la majorité ?

— Ne rends pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont déjà !

— Je te pose juste des questions, c'est toi qui te complique la vie tout seul !

  Un silence s'installe dans la pièce. L'asiatique soupire et chuchote presque ces mots :

— Si tu n'arrives pas à te décider Nathan, il vaudrait mieux qu'on s'arrête là. Je ne veux plus n'être qu'une roue de secours, je ne peux plus.

  Le concerné relève la tête rapidement, choqué et paniqué de ce qu'il vient d'entendre.

— Non, commence-t-il à voix basse. Non ! Je ne te laisserai pas me quitter Era d'accord ? Je- je trouverai une solution, je te promet.

— Tu recommences avec ces promesses en l'air-

— Ce ne sont pas des promesses en l'air cette fois mon amour, il faudrait juste attendre encore un peu.

  Au même moment le téléphone du châtain se met à sonner. Il se lève, lance un «Je reviens» et s'éclipse vers un coin de la pièce. De loin, il peux entendre l'homme d'affaires s'excuser en justifiant son absence à une heure aussi tardive par un problème de dernière minute au bureau. L'asiatique sait aussitôt avec qui il discute. Sa gorge se serre. Pas par jalousie, quoique un peu, mais plus par culpabilité.

  Erawat se mord légèrement la lèvre, hoche doucement la tête et baisse ses yeux sur la table. Avec tout ça, il en oublié le thé qui a sans doute refroidi. Il se lève, ramasse le plateau et se dirige vers la cuisine sous les yeux scrutateurs de son vis-à-vis.
  Il vide les tasses dans l'évier et jette les sachets de thé à la poubelle. Avant qu'il ne puisse commencer à les laver, il sent deux bras passer autour de ses hanches et un baiser être déposer dans sa nuque.

— Ne sois pas triste mon cœur, dit-il le nez dans son coup, je te promet que tout ira vite d'accord ?

  L'asiatique hausse simplement les épaules sans répondre. Nathan le sert un peu plus contre lui et lui embrasser la base du coup à nouveau.

— Tu m'as manqué tu sais, lui susurre-t-il au creux de l'oreille.

— Nath, geint-il en se retournant. Je ne suis pas sûr d'avoir la tête à ça.

— Bébé s'il te plaît, ça fait longtemps qu'on a rien fait tous les deux.

  Erawat se détache de sa prise et range les tasses et le plateau au séchoir. Il sait que Nathan le fixe, attendant sûrement une réponse positive à sa demande. Réponse que le brun lui donne en s'asseyant sur le plan de travail un énorme sourire au visage. Il peux dire ce qui lui chante mais il ne peut nier l'évidence. Nathan lui a manqué, énormément. Ces deux semaines étaient horribles sans lui.

  Les deux amants s'embrassent à en perdre l'haleine tout en se dirigeant vers la chambre du plus petit. Ils passent leur nuit dans les bras l'un de l'autre à se susurrer mille et un mots d'amour.
  Mais tout ça n'a pas empêché à la petite boule de culpabilité de se loger dans la gorge du thaïlandais comme à chaque fois qu'ils se donnent l'un à l'autre.

***

Voilà le chapitre trois.

Que pensez-vous des personnages jusqu'à présent ?

Erawat ?

Nathan ?

Daniel ?

J'espère que vous avez eu une agréable lecture et à samedi pour la suite. ^_^

Sean-

Et parce qu'il n'a jamais oséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant