Chapitre 18

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  Daniel jubile en voyant la tête que fait son petit protégé. Il est particulièrement content, Erawat  a finalement arrêté de broyer du noir dans le cocon morne qu'il s'est tissé depuis quelques mois. Maintenant le brun sourit, il s'amuse. Enfin, partiellement.

  Ce soir, les deux amis font une sortie avec un troisième invité. Aleksei est assis, nerveux et toujours sur la défensive avec Daniel. Surexcité comme une puce, Daniel encourage de vive voix son nouvel ami à retirer son manteau et ne garder que sa chemise. Celui-ci, timide, proteste en prétextant une soudaine fraîcheur dans l'appartement pourtant chauffer de l'asiatique.

— Era, tu en as encore pour longtemps ? demande le blond impatient. On doit bouger là.

— J'arrive, j'arrive ! se presse-t-il en fermant à la va-vite les derniers boutons de sa chemise ample.

— Enfin, soupire Daniel. Tu n'aurais pas pu te préparer avant qu'on arrive ?

  Le thaïlandais lève les yeux au ciel, préférant ignorer son meilleur ami. Son regard s'accroche à celui de la troisième personne présente dans la pièce. Aleksei bondit presque de son siège en se levant maladroitement. Son cœur tambourine brutalement dans sa poitrine quand l'élu de son cœur lui sourit.
  Il se racle la gorge tentant de penser à autre chose et calmer les battements frénétiques de son cœur. Erawat et lui ont décidé de rester bons amis mais ses sentiments peinent à s'envoler. Au fond de lui il garde un petit espoir que les choses changent, que l'asiatique le voit autrement que comme un petit frère.

— Tu es magnifique, s'extasie le plus jeune.

— Merci toi aussi, mais pourquoi ce manteau ? lui demande le thaïlandais. Tu serais mieux sans !

— J'essaie de lui faire enlever depuis tout à l'heure, c'est qu'il est têtu, renchérit le blond.

— Allez, enleve le, l'encourage le brun. Il fera chaud où nous allons de toute façon.

  N'ayant aucune force face à son aîné, le bouclé obéit et finit par retirer le vêtement en trop. Erawat le complimente encore sur sa tenue tandis qu'il ajuste ses lunettes gêné.

— Allez on bouge, s'exclame Daniel. Je n'ai pas envie de rater ma superbe entrée à vingt-deux heures !

  Les trois jeunes hommes se mettent à route. Ils se dirigent vers le centre ville où se situent le club préféré du plus vieux du groupe. De loin, ils entendent déjà la musique se dégager du club.
  Daniel se présente au videur qui les laisse entrer. Dans la salle, la musique bat son plein et la piste est inondée de personnes éméchées se mêlant les uns aux autres.

  Aleksei déglutit, la chaleur de la pièce l'étouffe et il se sent mal à l'aise au milieu de tant de monde. Il envie presque le blond de se sentir autant à son aise dans la foule. Celui-ci les traîne vers le bar, ils s'installent et commandent chacun une boisson légère pour débuter la soirée.

— À peine arrivé, ce bon vieux séducteur attire l'attention, lance le blond nonchalamment adossé au bar.

  Erawat et Aleksei lui lancent des regard interrogateurs. Daniel donne juste un coup de menton dans une direction  que les deux autres s'empressent de suivre. Plus loin, une femme mure fixe intensément le bouclé d'un air aguicheur. Celui-ci, encore plus mal à l'aise, se racle la gorge et sourit maladroitement faisant rire la dame à quelques mètres d'eux.

— On dirait que tu l'intéresses beaucoup, le taquine l'asiatique.

— Quoi ? Non, je-

— Bien sur que si, ajoute le blond un grand sourire sur le visage. Tu devrais tenter ta chance.

Et parce qu'il n'a jamais oséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant