Chapitre 13

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PDV MADELYNE :

Cela fais deux jours que Boyd est mort. Le week-end m'a permis de ne pas croiser Stiles et le reste de la meute de McCall. Néanmoins, on n'échappe pas au lundi matin. Je marche dans les couloirs du lycée lorsqu' une main m'agrippe le bras et me force à avancer, me traînant jusqu'à une salle de classe inoccupé.

- Qu'est-ce que tu veux Stiles, lui demandai-je.

- Vous avez tué Boyd !

- On l'avait prévenu, contrai-je, sur la défensive. Derek savait se qui l'attendait. Il l'a condamné quand il a fait le choix de ne pas en faire.

- Mais pourquoi est-ce que tu fais ça ?

- Tu te rends compte que depuis un certain temps, à chaque fois qu'on a ne serait-ce qu'un tout petit échange tu me pose toujours cette même question.

- Parce que je sais que tu n'es pas comme ça, répète-t-il.

- Tu te rends compte qu'il y a une semaine, tu ne voulais plus me voir parce que j'étais le diable et maintenant, tu veux me voir parce que je suis soit disant un ange ? Soit un peu logique et regarde la vérité en face, m'énervai-je. Tu ne me connais pas.

- Oh si, au contraire. Je sais parfaitement que sous cette gigantesque carapace, il y a une vraie humanité que tu ne laisses pas s'exprimer.

Je reste silencieuse, faisant de mon mieux pour rester de marbre face au garçon brun prenant beaucoup trop confiance à mon goût.

- Tu vois ? Tu ne réponds pas. Tout simplement parce qu'au fond de toi tu sais que ce que je dis est vrai.

Je me retourne et me dirige vers la porte.

- Maddy !

- Même si ce que tu dis était vrai, finis-je par lâcher. Je ne vois pas comment on pourrait s'entendre. C'est ce que je suis.

- Alors quoi ? Tu me courais après et maintenant c'est à mon tour ?

- Non. Tu devrais rester avec ta meute. Moi, je t'apporterais que des ennuis.

- Et si j'aime bien avoir des ennuis ?

- Alors tu n'es qu'un crétin, soufflai-je.

Cette fois je sors de la salle, retrouvant les jumeaux pour notre prochain cours.

•••

Je suis en cours de littérature. Notre prof s'est plutôt bien remise. Elle s'est légèrement raidie en me voyant à ma place habituelle mais a fait comme si de rien était et a commencé son cours.

- Les idiomes, analogies, les métaphores et les comparaisons sont tous des outils dont se servent les écrivains pour raconter leurs histoires, récite notre professeur de littérature.

Elle passe à côté de Lydia, toujours entrain de dessiner des arbres dans son cahier.

- Lydia, je ne savais pas que tu avais autant de talent caché, sourit Mme Blake.

- Comme tous les garçons avec lesquels je suis sortie.

- Et bien, voilà, c'était... un idiome.

Elle reprend sa marche à travers la classe.

- Les idiomes sont comme un langage secret pour les personnes qui connaissent les subtilités de la langue, ou de la culture, explique-t-elle. Leurs phrases ne peuvent avoir un sens que si vous connaissez les mots clefs. « Renaître de ses cendre » ne peut se comprendre que si l'on connaît l'histoire du phénix ou une phrase comme « avancer ses pions » fait référence...

- Au échec.

- Exactement Stiles. Tu y joues ?

- Euh non mais mon père oui.

Elle arbore un grand sourire avant de reprendre une nouvelle fois sa marche. J'ai la nette impression qu'entre l'attention qu'elle porte à Lydia et à Stiles, elle essaye de les... remercier à sa manière pour l'avoir sauvé des grands méchants loups ? Même si nous ne l'aurions pas tué. Enfin, sauf si Derek avait refusé son combat singulier avec Kali.

- Très bien, est-ce que quelqu'un à d'autres exemples d'idiomes à proposer, demande-t-elle.

Oh oui, j'en ai plein. Plein ayant du sens pour tout les humains regroupés dans cette pièce mais aussi un second pour ceux au courant du surnaturel ou présent il y a deux jours. Et, si cela me permet d'éloigner Stiles en lui faisant comprendre que la gentille petite fille qu'il avait rencontré il y a 1 mois, au début d'année, n'était qu'une comédie... faisons d'une pierre, deux coups.

- Oui, « avoir une faim de loup » ou « avoir les crocs ». Tout simplement, « avoir le coup de foudre », dis-je d'une voix sombre.

Mes sous-entendus sur les loups-garous et le coup de jus que se sont pris Derek, Kali et Boyd la font se raidir un instant alors que je jubile intérieurement. C'est pas très gentil mais... la gentillesse ne fait pas partie de mon vocabulaire. Et ça, Stiles doit le comprendre.

PDV STILES :

Les cours viennent de se terminer et Scott et moi sortons du lycée.

- Il faut que je lui parle.

- À qui, m'interroge mon meilleur ami.

- Maddy.

- Stiles, elle a tué Boyd.

- Ce n'était pas elle, la défendis-je. Enfin, si c'était elle mais c'est pas... la vraie elle. Je t'assure qu'au fond elle n'est pas comme ça.

- Tu es tellement obnubilé par elle que ça te rends aveugle. Tu ne veux pas voir la vérité en face alors tu te persuades d'autre chose. C'est encore pire que la façon dont tu te comportais avec Lydia.

- Je ne me persuade de rien du tout Scott.

- Bon, d'accord admettons que ce ne soit qu'un masque, et après ? Tu veux faire quoi, me demande-t-il. L'obliger à quitter sa meute ?

- Elle pourrait nous rejoindre.

- Après tout ce qu'il s'est passé depuis son arrivée ? Ça risque d'être plus que compliqué.

Celui-ci rejoint sa moto en m'abandonnant au milieu du parking. Il ne veut peut-être pas entendre raison mais j'ai peut-être une idée de qui le pourrait.

•••

- Alors qu'est-ce que tu en penses, demandai-je à Allison.

- C'est vrai que quand je l'ai connu elle n'était pas comme ça.

- Ah, tu vois ?

- Mais, peut-être qu'elle a changé, termine-t-elle.

- Oh non, pas toi aussi.

- Stiles, soupire la brune, honnêtement je n'ai aucune idée de si son comportement reflète se qu'elle est devenue ou si c'est juste un masque comme tu le dis mais... elle a tué Boyd.

- Et elle a sauvé Scott quand il a failli tomber avec Derek et Ennis et elle m'a dit comment faire pour arrêter le bus pour qu'on puisse le soigner. Il y a une vraie humanité quelque part, il suffit juste... de la réveiller.

Elle semble réfléchir un instant avant de répondre.

- Ça risque d'être compliqué.

- Tu m'aiderais ?

- Tu dis toujours « 1 c'est un incident, 2 une coïncidence, 3 une constante ». Quand tu auras ta constante alors là, je t'aiderais.

Bon ce n'est pas vraiment ce que je voulais mais c'est un début. Reste plus qu'à appuyer sur le bouton « on » de son humanité.

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