Chapitre 2 - Le Corbeau et le Roublard

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--- Dr. Doyle ---

Lorsque le Professeur entamait un projet, nous pouvions être certains qu'il ferait tout pour arriver à ses fins. Déjà que son dressage de Fae était un exemple de son courage et sa déterminations sans faille, je n'arrivais pas à croire qu'il ait attendu autant d'années pour soutirer des informations sur une chose si grandiose qu'une horde de zombies. En marchant dans les couloirs, suivi par son fidèle Fae, le Professeur nous dit :

- Messieurs, si notre cher Docteur ne crache pas le morceau, je devrais me montrer plus insistant avec lui. Si quoique ce soit vous choque lors de la discussion, n'intervenez surtout pas, c'est très important.

- Pas d'soucis, Professeur, s'écriait Frédéric en faisant signe aux gardes de nous suivre, on vous fait pleinement confiance ! De plus, si cette horde s'avérait exister ... Faudrait au moins qu'on sache qu'elle existe, haha ! Quelle saloperie tout de même ...

Tandis que nous avancions vers le laboratoire de SCP-049, je me mis à réfléchir de ce que pourrait faire Beauchamp pendant son interview. En réalité, je ne l'avais jamais vu à l'œuvre mais vu son regard déterminé, je plains son futur interlocuteur. Et il pouvait faire ce qu'il voulait, comme c'était notre boss. En sifflant pour prévenir Fae, qui courut d'un coup vers le confinement, le Professeur nous avertit :

- À de nombreuses occasion, j'ai tenté de lui parler de choses sensibles. Bien qu'il soit courtois et agréable, le Docteur évite de parler de sa horde aux Catacombes de Paris. Tous nos meilleurs soldats de la Fondations n'ont rien trouvé là-bas et aucun rapport ne mentionne la présence de 049-2 en France suite à l'enfermement du Docteur. C'est troublant, à vrai dire ... Qu'en dites-vous, Dr. Doyle ?

- Nous ne le connaissons pas tellement, répondais-je en me grattant la barbe, il pourrait nous cacher n'importe quoi ... Et dans l'hypothèse qu'il aurait une horde à Paris, ça devait signifier qu'il les cache dans un endroit bien dissimulé. Tentons de lui parler, c'est mieux.

Il acquiesça en souriant, il semblait satisfait de ma réponse. Sur le chemin, plusieurs membres de la sécurité étaient arrivés en renfort au cas où les choses dégénèreraient. Avec autant d'armes et de personnes présentes, SCP-049 allait devoir nous parler sans mâcher ses mots. Arrivant à notre gauche, un garde complètement désemparé interpella le Professeur :

- Professeur Beauchamp, vous êtes certain de vouloir lui parler sans qu'on le menotte ?! C'est insensé, qui sait ce qu'il pourrait faire si il pique une crise !

- Ne doutez pas de mon instinct, soupirait Beauchamp en remettant ses lunettes sur son nez, je ne suis pas stupide. Afin de recevoir ce que je veux, je vais devoir établir un lien de confiance entre lui et moi. Et dans le pire des scénarios, mes deux sous-fifres s'occuperont de mon enterrement ainsi que celui de SCP-049.

Quel homme, sérieusement ! Sous ses airs d'érudit sérieux, Beauchamp était un sacre dur à cuir. Je n'oserais pas faire ce qu'il fait, c'est certain. Pour n'importe qui, ce qu'il allait faire ressemblait à une tentative de suicide, mais pour lui, c'était une démonstration de courage devant tout le monde. S'exclamant et riant à la remarque de son mentor, Michaud dit :

- Vous êtes un homme admirable et très courageux, Professeur ! Et nous vous en faites pas, nous nous occuperons de tout si il tente quoique ce soit.

Soudainement, une voix retentit dans les couloirs alors que nous étions devant le confinement :

- Professeur Beauchamp, SCP-049 est prêt à vous accueillir. Bonne interview.

Celui qui venait de prévenir le Professeur était le Directeur Whiles, je n'en revenais pas. Avec un sourire en coin, Beauchamp s'approcha de la première salle qu'il pénétra, nous le suivîmes, et il attendit devant la porte menant au laboratoire. Depuis de grandes vitres, nous pouvions voir le Docteur assis sur une chaise en bois. Devant lui, une chaise de luxe attendait l'arrivée du Professeur. En tournant la tête, SCP-049 tiqua de l'œil en nous voyant, se rappelant sûrement de tous nos supers moment ensemble, mais se contint tout aussi rapidement. En entrant dans le laboratoire, le Professeur salua SCP-049 tandis que la porte se fermait. D'une voix agréable, le Docteur lui dit :

- Bonjour, Professeur. J'ose espérer que le chemin n'était pas trop long, cher collègue de science.

- Ne vous en faites pas, répondait le Professeur Beauchamp en approchant du Docteur - provoquant la panique générale - pour lui serrer la main comme un vieil ami, je suis un homme plein de ressources et ... Disons que je souhaitais vous voir !

Choquant tout le groupe, le Docteur compris, Beauchamp sourit en continuant de serrer la main tremblante et hésitante de son interlocuteur. En lui lâchant la main, SCP-049 recula doucement sa chaise, s'éloignant du Professeur, et dit d'un ton consterné :

- Ne restez pas debout, collègue ! Asseyez-vous, je vous prie ...

Ayant remarqué le geste de "sa proie", Beauchamp se dirigea derrière la chaise de luxe et la poussa assez pour qu'elle soit proche de SCP-049. En se mettant devant la chaise, il dépoussiéra le coussin de l'assise et s'assit enfin. Assuré, il posa son mollet droit sur son genou gauche et s'accouda en tenant son menton avec sa main gauche avant d'annoncer :

- Et si nous entamions cette discussion, Docteur ?

Dans le laboratoire, l'atmosphère devait être pesante et glaciale, et en dehors, nous étions tous tétanisés par la prestation du Professeur Beauchamp avec SCP-049. Se mettant près de moi, Michaud dit, en prenant un crayon de sa veste, avec un ton admiratif :

- Et lui, c'est notre putain de boss, Doyle !






[TOME 2] SCP Foundation : Opération "Doctoris Coemeterium" [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant