--- Dr. Doyle ---
Cela faisait plus de vingt secondes que nous tombions de l'abime, ça signifiait que le "cimetière" était sacrément éloigné de la surface. Tellement loin que je redoutais le moment où on allait monter car, sauf si quelqu'un avait une bonne idée, nous ne pourrions pas revenir en arrière depuis la faille. Nous devrons trouver un autre moyen de sortir d'ici. Tout de même, je me demandais sur quoi nous allions tomber ... Si il y avait bel et bien quelque chose en bas ! Peut-être que le Docteur nous avait piégé pour tous nous tuer ! Si c'est le cas, c'est une sacrée enflure ! Soudainement, en descendant assez vite, j'entendis un cri synthétique en dessous de moi :
- DITES À MA FEMME ET MES ENFANTS QUE JE MES AIME ... HAAA !
- On ne mourra pas, criais-je en attrapant la Calculatrice pour la plaquer contre mon torse, et tu n'as pas d'enfants ! Arrête de déconner, t'es le plus léger en plus, t'as un peu plus de chances de survie que nous !
- MERCI D'AVOIR REMARQUÉ MA PERTE DE POIDS, répondait joyeusement SCP-168, JE ME SUIS DUREMENT ENTRAINÉ POUR ATTEINDRE MON OBJECTIF D'ÊTRE A 95 GRAMMES.
Évidemment qu'il agissait comme un idiot dans une situation pareille ! Franchement, je comprends mieux pourquoi Michaud et la Calculatrice s'entendaient bien ... Ils étaient tous les deux bizarres ! En regardant au dessus de nous, je dis :
- Ouais, bref, ne t'inquiète pas ! Nous n'allons pas crever !
Dans l'obscurité au dessus de moi, j'aperçus un flash lumineux et, près de moi, une silhouette fantomatique apparut ! En deux secondes, la silhouette devint humaine et je reconnus Iris qui tenait son Polaroid. En me regardant avec un air stressé, elle m'avertit :
- On s'attend à atterrir dans de l'eau ! Surtout, ne te mets pas à plat ventre !
Et en dessous de nous, deux "SPLASH" suivis d'un troisième se firent entendre. C'était de l'eau, nous étions sauvés ! Avec beaucoup de mal, je me débattis pour me mettre à la verticale tandis qu'Iris se téléportait en utilisant une photographie. Et puis, soudainement, je vis de la lumière. Alors que nous étions dans un immense trou obscure, nous pouvions voir une immense zone. En dessous de moi, il y avait un gigantesque lac et, en levant la tête, je vis quelque chose de grandiose au loin : un royaume moyenâgeux. Il y avait un grand château, des murailles, des centaines de maisons; et en dehors du royaume, il y avait de grandes plaines abritant des étranges créatures ainsi que des petits villages. Malheureusement, je ne pouvais pas tout voir. Et puis, sans m'y être préparé, j'atterris violemment dans l'eau.
--- Dr. Michaud ---
Ouah, quelle bonne baignade ! Au moins, j'allais pouvoir ne pas me laver pour le restant du mois ... Déjà une bonne nouvelle ! Rapidement, pour éviter que mon équipement ne m'électrocute, je sortis de l'eau en nageant aussi vite que possible. Je m'assis sur du sable devant l'eau, secouai la tête, et regardai tous les FIM plonger dans l'eau. En tournant la tête, j'aperçus le Professeur Beauchamp, visiblement contrarié, en train de sortir du lac. Je lui fis signe en rigolant :
- On s'en souviendra toute notre vie de ce début de mission, Professeur !
- J'aurais préféré être en maillot, grognait Beauchamp en soufflant ensuite, j'ai horreur d'être trempé de la sorte ! Mais soit, c'est bien mieux que de s'écraser au sol.
- J'pensais qu'on allait s'écraser, ça aurait été plus amusant ! Riais-je en regardant le visage du Professeur.
Ensuite, SCP-049 sortit de l'eau avec beaucoup de difficultés comme il avait des menottes. Il se secoua, faisant sortir de l'eau de son masque, et toussa. Après quelques secondes, tout le monde, exceptés Archibald et SCP-168, était sur le sable. Peu rassuré, je demandai :
- Dites, hum ... Doyle a sauté après vous ?
- Il est parti avant nous, répondit Marc Beauvau en retirant sa veste pour la faire sécher, il n'est pas encore revenu ?
- Quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre ! Se plaignait Beauchamp avant de retourner à l'eau.Bordel de merde, Archibald s'était vautré dans le lac ?! J'pensais qu'il se serait adapté rapidement, comme d'habitude, et aurait pris une meilleure position avant d'atterrir ! Merde, pourquoi est-ce que ça devait tomber sur lui, il fait attention en plus ! Après quelques secondes, le Professeur revint en tenant Archibald, qui avait son bras sur la nuque de son sauveur, et le déposa autour de nous en disant :
- Que quelqu'un le sauve, il est inconscient !
- J'VAIS BIEN LES GARS, intervenait une voix robotique dans la blouse de Doyle, JE FAISAIS SEMBLANT.
Fâché, le Professeur prit SCP-168 et le balança plus loin; la Calculatrice cria de douleur. Et rapidement, je vins près du Professeur, me mis près du corps d'Archibald et lui ouvris la bouche pour écouter si il respirait encore. J'entendis sa respiration et directement, je le mis sur le côté, en position latérale de sécurité, et lui ouvris la bouche pour que de l'eau sorte de sa bouche. Heureusement que j'ai appris tout ça durant mes années d'université, même si les FIM savaient certainement comment faire ! Après quelques secondes, je remis Archibald sur le dos, lui retirai ses vêtements du haut et, en me concentrant, je lui fis du bouche à bouche, suivi par des compression thoraciques. Allez, debout... Allez, debout ! Personne ne peut te tuer, Archibald ! Allez ! Et d'un coup, il se remit à respirer normalement en crachant de l'eau sur ma tronche, ce qui me fit reculer. Sous le regard rassuré du Professeur, Archibald commença à se réveiller. Doucement, il s'assit en regardant vaguement devant lui. Content, je mis ma main métallique sur son épaule et riai :
- Heureusement que je sais faire du bouche à bouche, qui sait ce que tu serais devenu si je n'étais pas là !
Subitement, il sursauta et me tapa la main. Il tenta de se relever, en vain, et dit après avoir toussé de l'eau :
- Merci de m'avoir sauvé, Frédéric ... Mais j'espère que ça reste entre nous, quelle honte quand même ...
- T'en fais pas, rigolais-je en regardant les autres, ça restera notre petit secret !
--- Dr. Doyle ---En me frottant les yeux pour retrouver la vue, je toussai de nouveau un peu d'eau. Et puis, une fois que j'allais mieux, je regardai autour de moi pour voir toute l'Escouade FIM. Je rougis sur le coup, étant très gêné, et vis le Commandant, torse nu, approcher pour m'aider à me relever. Avec le regard contrarié, il me dit :
- Vous nous avez flanqué une sacrée frousse, Dr. Doyle. Ça nous aurait bien emmerdé de perdre un scientifique avant même de voir nos ennemis.
- J'ai mal géré le plongeon, j'en suis désolé, m'excusais-je en cherchant mes vêtements du regard, je ne m'attendais pas à voir le paysage et ça m'a impressionné ... Mais, au fait, où nous sommes ?!
Tous en même temps, nous nous tournâmes vers le Docteur qui était démenotté. Tout comme nous, il semblait choqué. Autour de nous, sur la plage où nous étions, il y avait quelques panneaux avec le signe "interdit" ainsi que des pancartes avec des tête de morts barrés et quelques grandes pierres. En tournant la tête, nous pouvions voir d'immenses murailles dignes du Moyen-Âge avec des étendards violets avec un symbole de corbeau accrochés. Et puis, autour des murailles, mais néanmoins très éloignés, il y avait quelques villages. Avec une voix tremblante, SCP-049 nous annonça :
- Sachez que c'est la première fois que je me rends ici-bas, je n'ai aucune idée de ce qu'il s'est passé ! Tout cela m'est étranger, j'ignore complètement pourquoi il a des villages, des constructions et ... Ce qui semble être un Royaume !
- Si ce que vous dites est vrai, nous sommes réellement en danger, répondait le Professeur qui avait mis ses vêtements à sécher, nous allons devoir doubler, voire tripler, de vigilance ! De telles constructions dans un endroit aussi isolé, ça ne présage rien d'autre que des êtres vivants, ou morts-vivants pour le coup, dotés d'une intelligence proche de la notre !
- Nous commencerons à patrouiller une fois que nos vêtements seront séchés, annonçait le Commandant en se retirant de l'eau d'une oreille, pour l'instant, faisons attention à tout ce qui nous entoure !
En me tournant vers Frédéric, je remarquai qu'il avait réussi à sauver son calepin, il était rempli de sable donc il devait l'avoir jeté pendant la chute ! Après qu'il ait récupéré SCP-168 pour le mettre dans sa poche, je lui demandai :
- Qu'est-ce que tu en dis ? Tu penses que vaincre une civilisation de zombies intelligents sera plus difficile que de tuer SCP-106 ?
- Rien n'est compliqué tant que nous restons ensemble, riait-il en récupérant la lanterne de SCP-457 près des sacs des FIM, suffit juste de pas faire les cons ! Eh beh, il aurait pu mourir celui-là ... Ça aurait vraiment été con si sa lanterne s'était ouverte, hein !
- Vous pourriez garder SCP-457 pendant la mission ? Demandait Beauvau en regardant Michaud. J'imagine que vous avez prévu quelque chose avec lui ... Donc vaut mieux qu'il soit avec vous !
- Figurez-vous que j'ai quelque chose de prévu, ouais ! S'exclamait Michaud en appuyant un bouton de son bras métallique.
En pressant le bouton, Michaud fit ouvrir son avant-bras de métal, faisant sortir une capsule noire qui était tenu par des petits bras robotiques. Ensuite, la capsule s'ouvrit par le bout et Frédéric, avec une manipulation rapide, parvint à déplacer la flamme de la lanterne jusqu'à la capsule qui se referma pour retourner dans l'avant-bras. Je fis de grands yeux, étant surpris du génie de Michaud, et entendis Marc s'écrier :
- Vachement cool votre bras métallique, Dr. Michaud !
- Évidemment qu'il est vachement cool, rigola mon collègue en faisant chauffer son poing métallique, je l'ai conçu moi-même !
En se mettant sur une pierre, le Commandant annonça, toujours aussi sérieux :
- Soit, messieurs et madame, comme vous le voyez, nous n'avons aucune issue de secours en cas d'échec de la mission ! Donc, soyons clairs, nous allons la réussir sans problèmes ! Nous partirons d'ici, d'une façon ou d'une autre, et nous serons victorieux ! Mais pour y parvenir, j'aurais besoin que tout le monde soit à son maximum ! On n'abandonne personne, on reste soudés, et on n'a aucune pitié pour les 049-2 ! Mais pour éviter de mauvaises blagues, nous devrons être bien plus vigilants qu'avec des zombies normaux. Ils seront certainement plus intelligents et plus forts, donc on ne prend pas de décisions débiles ! ALLEZ ! POUR LA FONDATION ET L'HUMANITÉ !
Nous répétâmes en chœur sa dernière phrase, ce qui nous rendit motivés ! Néanmoins, le Docteur, lui, ne semblait pas enchanté à l'idée de combattre ses propres créations. Et pour le coup, j'avais aussi un doute. Mais soit, nous étions tout de même coincés et nous devions accomplir la mission. En vérifiant une dernière fois mon sac de SCP, je dis à Frédéric :
- T'assurreras mes arrières, on est d'accord ?
- Évidemment que oui, répondait-il en me tapant amicalement l'épaule, comme si j'allais te laisser tomber ! Eh, en plus, nous avons deux big boss pour nous aider !
Il n'avait pas tord, nous avions The Eye et Beauchamp maintenant ! Je me suis toujours demandé comment agirait le Professeur en cas de problème, ça sera l'occasion de le voir à l'œuvre ! Sous ses airs de vieux gentleman érudit, il doit être un guerrier féroce, haha !
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[TOME 2] SCP Foundation : Opération "Doctoris Coemeterium" [EN CORRECTION]
HorrorSuite à la neutralisation de SCP-106 et du sacrifice du Caporal Abdoul, le Site où travaillaient Archibald Doyle et Frederic Michaud n'avait jamais été aussi efficace en terme de recherches ! Cependant, les menaces étaient toujours pesantes contre l...