Chapitre 19 : Œil pour œil, dent pour dent.

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Très contrarié, le Commandant nous faisait signe de nous mettre à genoux. On exécutait son ordre et mettions nos mains derrière la tête. Qu'est-ce qu'il l'avait mis en rogne, bon sang ! Il continuait de nous pointer avec ses armes en soufflant du nez. Pas très rassuré, Frederic demandait au Commandant :

- Dites, Commandant The Eye, qu'est-ce qui vous arrive ? Pourquoi nous pointez-vous et comment vous nous avez retrouvé dans un endroit aussi grand ?

- Et bien, rétorquait le Commandant avec un ton ferme, je ne fais que pointer les deux malfaiteurs qui ont préférés sortir SCP-457 pour survivre que de protéger une grande partie de mon Escouade FIM. Et je vous ai retrouvé car vous n'êtes pas les plus discrets du monde. Il n'y a pas à dire, vous êtes deux bouffons. Et quand est-il de SCP-049, il n'est pas avec vous ?

- Il s'est fait attrapé par un rat géant dans les égouts, annonçais-je en restant le plus calme possible.

Il ne paraissait pas tant surpris de la nouvelle, il semblait simplement dépité. Il nous faisait signe de rentrer dans la boutique derrière lui en se décalant. On se relevait, toujours les mains derrière la tête, et nous entrions dans le petit bâtiment. Une fois rentrés, nous remarquions des 049-2 décédés au sol et certains avaient perdus des membres : c'était l'œuvre du Commandant. Il y avait des chaises au sol, des tables cassés et des bouts de nourriture par terre. Quand il entrait après nous, il fermait la porte et nous poussait pour que l'on soit au sol. D'un ton agressif, il nous crachait :

- Depuis que j'ai appris l'existence de deux scientifiques directement impliqués dans la mort de SCP-106, je me suis renseigné sur eux. À ma grande surprise, il semblerait que ces deux bouffons étaient deux personnes imbues d'eux-mêmes. Profitant des autres, agissant comme des dieux et rigolant à tue-tête quand ils survivaient à un évènement dangereux. Et ces deux scientifique se nomment Archibald Doyle et Frederic Michaud. Un comédien raté et une erreur d'administration seraient de meilleurs noms pour eux, mais soit. Aujourd'hui, alors que nous avions été chargés d'une mission avec mon équipe, ces deux comiques ont eu comme bonne idée ... D'ÉLIMINER MON ESCOUADE EN LAISSANT UN PUTAIN DE SCP S'ENFUIR !

Il avait hurlé de toutes ses forces en approchant avec ses armes. Son œil restant était rouge sang, il ressemblait à un véritable tueur. Michaud tremblait de peur en regardant le Commandant s'énerver, il ne savait même plus parler. Ça se sentait même dans l'air qu'il voulait nous étriper et nous recoudre infiniment. Il approchait de plus en plus et hurlait de nouveau :

- Et le pire dans cette histoire avec SCP-106, c'est que j'ai appris que le Caporal Abdoul est mort pour vous ! Qu'il vous avait défendu au péril de sa vie jusqu'à se suicider pour éliminer SCP-106 ! VOUS SALISSEZ SON IMAGE EN RESTANT EN VIE, BANDE DE BOUFFONS ! Êtes-vous fiers d'avoir laissé un soldat aussi vaillant que lui mourir pour vous ? IL MÉRITERAIT DES EXCUSES ! LUI AINSI QUE MON ESCOUADE !

SCP-457 avait éliminé son Escouade ?! Je regardais Frederic dans la panique en réfléchissant à un moyen de nous sortir de ce pétrin. Dans la hâte, je répondais :

- Commandant, nous sommes vraiment dés-

- FERME TA GUEULE, rugissait The Eye en me tirant dans l'épaule gauche, SALE ENFOIRÉ ! De quel droit oses-tu me répondre, hein ?! Tu n'es là que grâce au Professeur Beauchamp, sinon, tu ne serais pas là avec ta blouse de scientifique ! PERSONNE NE T'AIME ! ET MAINTENANT, TU VAS CREVER !

Je gémissais en me tenant l'épaule gauche. Il était furieux  et nous souhaitait mort. Bien que la balle était blessante, ses mots étaient aussi tranchants que la lame d'une épée. Mais bien sûr...

- FREDERIC, m'écriais-je rapidement, TON TRUC TROP STYLÉ LÀ !

- EH, TU VAS RIEN FAIRE DU TOUT, LE CYCLOPE !

Frederic se levait comme une fusée et sautait sur le Commandant, et d'un coup, il faisait jaillir la lame tranchante de son bras métallique pour couper d'un coup sec la main droite du Commandant. J'entendais le cri rauque du Commandant tandis que sa main tombait au sol, il se pliait à cause de la douleur. Je me relevais tout aussi vite pour prendre une chaise de la main droite et la claquer sur la tête de notre nouvel adversaire. Il se cognait la tête contre le sol et nous fuyions aussi vite que nous pouvions, il allait vraiment nous trucider maintenant. Nous sortions de la boutique par la porte avant, Frederic rétractait sa lame en pleine course tandis que je me tenais là où The Eye avait tiré. En courant, mon ami m'annonçait :

- Heureusement que tu m'as donné le courage de faire ça, je n'aurais jamais osé sans ton ordre ! Mais maintenant, nous avons un nouvel ennemi encore plus dangereux qu'une horde de zombies !

- Ouais, gémissais-je en me dirigeant vers une maison, au moins, il est bien sonné pour un moment !

Nous grimpions sur une petite maison en bois tels des assassins et nous courrions sur les toits pour nous diriger vers le Château du Roi qui était encore bien loin. Après quelques pâtés de maisons parcourus, nous nous arrêtions pour souffler un peu. Quelle mission de folie, bordel ! Des Maudits, des 049-2 dociles et indépendants, une religion pour le Yatagarasu, un Rat Géant.. Et un Commandant fou de rage contre nous ! Pour calmer la tension, Frederic proposait en riant nerveusement :

- Tu penses que nous pourrions être Commandants FIM vu la raclée qu'on a mis au grand The Eye ?

- On risquerait d'être O5 si on en parle à la Fondation, répondais-je en rigolant nerveusement, faut pas voir trop petit !

Soudainement, des coups de feu retentissaient dans la ville et des cris de villageois se faisaient entendre. On se mettait à regarder vers la foule au loin pour regarder ce qu'il se trame. De loin, je ne voyais rien. Frederic mettait alors ses lunettes d'ingénieur et faisait signe de zoomer en tournant le bout de ses lentilles jaunes, et tout à coup, il mettait ses lunettes sur son front pour courir de nouveau en criant :

- BORDEL DE MERDE DOYLE, C'EST LE COMMANDANT !

Je me remettais à regarder la foule et remarquais un homme manquant sa main droite sprinter vers le Château, il était très rapide et portait même un cache-œil. Merde ! Je m'empressais de suivre mon collègue pour fuir notre poursuivant. J'entendais des coups de feu depuis en bas et les balles tirées touchaient les cheminées et les tuiles près de moi. J'avais du mal à courir avec ma blessure mais je ne voulais certainement pas m'arrêter. Hurlant à plein poumons, le Commandant nous disait :

- Je ne m'appelle pas "The Eye" pour rien, messieurs ! VOUS NE M'ÉCHAPPEREZ JAMAIS ! MES HOMMES MÉRITENT UNE VENGEANCE ET ILS L'AURONT, CROYEZ MOI BIEN !

Il s'élançait pour grimper sur le toit d'un carrosse et, lorsqu'il était assez près d'une maison, sautait de nouveau pour s'accrocher à une gouttière avec son unique main. Il se tirait vers le haut et parvenait à grimper sur le toit avec l'aide de ses jambes. Une fois sur le toit de la maison, à au moins 300m derrière nous, il se remettait à nous courser. Il était bien plus athlétique que nous même en ayant perdu une main ! Rattrapant rapidement mon collègue, je demandais en haletant :

- Qu'allons-nous faire ?! Il nous poursuit et nous sommes trop faibles pour le battre de face. T'as une idée ?!

- EH, s'écriait Michaud en courant aussi vite que possible, je réfléchis en ce moment même mais c'est pas évident, hein ! Et à tout moment, il nous désintègre avec son SCP-4368 là !

- LAISSEZ MOI LUI PARLER, intervenait SCP-168, JE SERAIS LE MÉDIATEUR. ON PEUT CERTAINEMENT TROUVER UN TERRAIN D'ENTENTE.

- Impossible, répondais-je en me tenant bien l'épaule, ça serait du suicide !

Après une longue course, il n'y avait plus de toit où courir. C'était la limite et nous étions proches d'une grande porte surveillée par des Gardes armés de lances. Nous nous mettions au bord pour regarder en bas, c'était du béton. Après une poignée de secondes, le Commandant arrivait enfin devant nous en relevant à peine son cache-oeil pour laisser voir sa cicatrice. Prenant un ton condescendant, il nous disait en rigolant comme un fou :

- Nous y voilà, scientifiques ! Après tant d'années de travail pour la Fondation SCP, vous ne pensiez tout de même pas vous en sortir comme ça ! Vos "amis" vous oublieront, vos "superbes expériences" seront oubliées et même vos corps et leurs badges moisies seront jetées aux oubliettes ! Archibald Doyle et Frederic Michaud, les scientifiques de malheur du Site-02, sont enfin morts, et ce, grâce au grand homme borgne ! Celui qui a entrainé Abdoul, Obanai, Richard, Greco et bien d'autres monstres du combat ... Celui qui a exterminé des SCP par la seule force de son intellect et de sa colère ... CELUI QUI A REMPLACÉ UN ŒIL PERDU AU COMBAT POUR UNE ARME PUISSANTE ! Cet homme est le Commandant de l'Escouade FIM Alpha-2, désignée "Blink of An Eye", et se surnomme ... THE EYE !

Venant d'au dessus, une immense silhouette difforme atterrissait derrière le Commandant pour lui faire la prise de l'ours. C'était un 049-2 Maudit ! Il avait les mêmes proportions que celui qu'on avait rencontré mais lui, il portait une armure de fer ainsi qu'un casque laissant apercevoir son visage. Le Commandant se débattait de toutes ses forces mais ne parvenait pas à baisser son cache-œil. Il hurlait de rage et, d'une façon que j'ignorais, le Maudit déposait la paume de sa main sur son visage pour l'endormir. Une fois qu'il était calmé, le Maudit mettait The Eye sur son épaule. Il nous fixait et grognait :

- Doyle et Michaud, notre Roi souhaiterait vous rencontrer. Ne le faites pas attendre. Descendez immédiatement.

- Hum, répondait Frederic en tremblant, nous risquons de nous blesser si on descend...

Sans répondre, le Maudit se dirigeait vers le bord de la maison pour sauter et atterrir en dessous. Nous jetions un regard en dessous et constations que des gardes déposaient une grande échelle afin que nous descendions sans nous blesser. On se regardait et, comme nous étions observés par plusieurs 049-2, nous décidions de descendre depuis l'échelle bien sagement. Après tout, ils nous avaient sauvés. Une fois en bas, nous étions entourés par le Maudit et les gardes du Château. Ce n'était pas rassurant du tout. Un des gardes autour déclarait ensuite :

- Amenons les à la salle du grand Roi Épouvantail, gardes !

Dès que l'ordre était donné, les grandes portes gardant le château s'ouvraient et nous étions emmenés par les gardes pour aller à l'intérieur. Il y avait des jardins de lavande et des autres fleurs. Quelques mètres après, nous arrivions devant un fossé rempli d'une eau plus claire que la normale. Derrière le fossé se dressait l'immense château gardé par un pont-levis, qui dès que nous étions assez proche, se baissait pour nous laisser entrer. Frederic me chuchotait :

- Archibald, si nous mourrons ici, sache que je suis content de t'avoir rencontré.

- De même, Frederic.




[TOME 2] SCP Foundation : Opération "Doctoris Coemeterium" [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant