Chapitre 20 : Château de l'Épouvantail

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Nous pénétrions dans l'enceinte du Château de l'Épouvantail, toujours entourés par les gardes et le Maudit, et regardions là où nous étions. C'était une cours de château basique à première vue : écuries, fontaine entourée d'arbres et de banc au centre de la cours, une porte menant à ce qui semblait être un donjon et une autre grande porte gardée par deux Maudits. On se croyait au Moyen-Âge. Quand nous étions près de la grande entrée, les Maudits ouvraient chacun une porte pour nous laisser entrer. En s'adressant à moi, un des gardes demandait de vive voix :

- Donc vous êtes un scientifique de la Fondation, c'est bien cela ?

- En effet, affirmais-je en étant surpris de sa déduction, comment connaissez-vous la Fondation ?

Ils se mettaient à rigoler, comme si j'avais dit une bêtise. Ça me gênait un peu sur le coup. Je regardais vite fait Frederic mais, étant certainement en train de réfléchir à un moyen de s'enfuir, il était en train d'analyser les environs. Une fois qu'ils avaient arrêtés de rigoler, le Maudit me disait d'un ton blagueur :

- Pour votre gouverne, scientifique, nous la connaissons grâce à notre illustre Roi ! Que votre Fondation enferme plusieurs types de créatures, d'anomalies et de personnes étranges. Que vous, hommes de science, organisiez des expériences afin de comprendre ce que vous enfermez. De ce que nous savons, notre Roi était, comme vous, un scientifique !

Je n'arrivais pas à y croire. Si ce qu'il disait était vrai, ça n'allait pas être bon pour nous. Quelqu'un, supposément un scientifique, serait descendu ici-bas pour que le peuple des SCP-049-2 détestent le Docteur et, en plus de cela, aurait bâti un Royaume avec l'aide d'esclaves ? Et il posséderait des capacités étranges en plus de tout ça ? On allait morfler, je le sentais. Plus on avançait et plus mon ventre se tordait. Toute cette mission était compliquée à cause d'un ancien collègue ? Qu'allait-il faire de nous après le bazar qu'on avait causé en ville ? Je l'ignorais. Pour en savoir plus sur le Roi, Frederic demandait au Maudit :

- Connaissez-vous le nom réel de votre Roi ? Je doute qu'il se nomme "Épouvantail", du moins, je n'en connais pas au sein du Site où nous travaillons !

- Ça serait un honneur de le savoir, répondait un garde en prenant une intonation assez joyeuse, mais malheureusement personne ne le sait et rares sont ceux qui mériteraient sa pleine confiance pour avoir un tel privilège ...

Tout à coup, nous arrivions dans une grande salle joliment décorée avec des lustres au plafond. Devant nous, il y avait une longue table dressée comme si un banquet était annoncé. Perpendiculaires à la table, deux autres longues tables étaient placées. De notre point de vue, ça formait un "U". Et parallèlement à la première table, un peu mise en hauteur, une table avec des assiettes magnifiques et des coupes en or massif. C'était sûrement la table où devait manger l'Épouvantail et ses proches. Quelque chose d'important devait s'organiser. Nous passions ensuite dans un long couloir avec de beaux tableaux aux murs mais, malheureusement, aucun ne montrait l'apparence du Roi des lieux. Dans un tournant, on remarquait un long escalier habillé d'un immense tapis mauve avec des fleurs dorées aux bords. Après une petite tape dans le dos pour nous lancer vers les escaliers, les gardes bloquaient le chemin et nous montraient le haut des escaliers en disant :

- Il vous attend.

Frederic montait les escaliers en premier, je le suivais. Plus on montait et plus une odeur de lavande se faisait sentir. Sur le chemin, je demandais à mon ami :

- Que devrions-nous faire, à ton avis ? Après tout, c'était un scientifique comme nous mais en même temps, il semble être plus fort que le Docteur ...

- Franchement, admettait Frederic en se grattant les cheveux, je ne sais pas trop quoi faire. Mais adoptons une approche amicale avec lui ! Ça s'trouve, c'est un super gars et il nous aidera à partir ! J't'avoue que la mission, j'en ai plus rien à faire ... Mais en apprendre plus sur ce monde, c'est un grand oui, héhé !

J'acquiesçais pour montrer que j'étais d'accord. De toute façon, nous n'étions pas en position de combattre. Continuant notre ascension, l'odeur de lavande était désormais omniprésente. Une fois arrivés devant une porte de nouveau gardée, la porte s'ouvrait et les gardes nous poussaient de force à l'intérieur. La porte claquait derrière nous et une voix douce nous interrogeait :

- Quelque chose me dit que vous n'êtes pas de notre Royaume, ai-je tort ?

Sans nous relever, nous posions les yeux vers notre interlocuteur. Confortablement assis sur un beau trône entouré de lavandes, une silhouette nous regardait de haut. Il se levait de son siège et nous pouvions le voir en détail : ses cheveux étaient blancs, propres et lui arrivaient aux épaules, il avait un visage en toile de jute laissant apercevoir deux yeux verts pétants, deux trous en guise de narines et une bouche humaine remplie de canines, il portait une couronne royale avec des joyaux semblables à des améthystes et comme haut, il était vêtu d'une chemise canadienne violette à carreaux et comme bas, un pantalon de charpentier noir et des bottes sombres. Il portait, au dessus de tout ça, une cape royale noire avec de la fourrure de bête noire. En main, il tenait un grand sceptre de roi avec, au dessus du sceptre, une pierre améthyste parfaitement sphérique. Cette personne était vraiment un ancien scientifique ?! Impressionné par l'apparence de l'Épouvantail, Frederic s'écriait tel un enfant :

- Woah, quel style de fou furieux, héhé ! Je n'avais jamais vu un truc pareil de ma vie !

- DRIP VALIDÉ, ajoutait SCP-168, BELLES PAIRE DE BOTTES. ÇA M'EN BOTTE UN COIN.

- Vous m'en voyez ravi, rigolait le Roi Épouvantail en déposant son sceptre près de son trône.

En approchant de nous, je remarquais que le Roi mesurait au moins deux mètres de haut. Nous nous relevions en vitesse lorsqu'il était assez proche. À tour de rôle, il nous dévisageait en se penchant un peu pour être à notre hauteur. Après nous avoir longuement inspecté, il annonçait :

- Ne vous inquiétez pas, chers scientifiques, vous ne risquez rien. Depuis quelques temps, le peuple souhaitait de l'animation et votre arrivée a rassasiée la soif de divertissement de tous. Cependant, votre "ami" borgne n'aura pas un traitement comme vous. Soit, je suppose que vous avez des questions ?

Ensuite, il se rasseyait gracieusement sur son trône en reprenant son sceptre en main. Nous approchions doucement et je demandais avec un peu de crainte dans ma voix :

- D'après vos gardes, j'ai appris que vous étiez un scientifique pour la Fondation SCP. Qui êtes-vous exactement ?

- Pourriez-vous attendre ce soir pour que je puisse répondre à votre question ? Autant que je prévienne mon peuple en même temps que vous.

Je hochais la tête et regardais Frederic, il réfléchissait et puis demandait :

- Quelque chose est prévu pour ce soir, Roi Épouvantail ? Nous avons vu qu'il y avait un banquet ou un truc du genre ?

- Exactement, répondait le Roi de sa voix douce, ce soir, une grande fête est prévue. Tout le Royaume festoiera, à vrai dire.

- Quelle est cette fête, demandais-je en restant bien droit.

- Vous verrez, répondait-il en regardant derrière nous.

Ouvrant doucement la porte, un petit garçon approchait du Roi pour prévenir rapidement :

- Père, tous nos cuisiniers et serveurs sont prêts pour recevoir nos hôtes de ce soir ! Que puis-je faire maintenant ?

- Messieurs, je vous présente le Prince Épouvantail, mon fils. Prince, pourrais-tu emmener nos hôtes dans une chambre et demander aux servantes de leur apporter de quoi se nourrir ? Ils seront à notre table ce soir. Qu'ils soient traités comme des rois!

- Très bien !

Tandis que l'enfant nous faisait signe de le suivre, le Roi nous ordonnait avec froideur :

- Archibald et Frederic ... Ne faites rien de stupide, est-ce bien compris ?

Nous hochions de la tête et suivions le Prince jusqu'à notre future chambre. Après cette courte rencontre avec le Roi Épouvantail, nous avions compris quelque chose de très important. Quelque chose venant du Roi était terrifiant, oppressant voire même, épouvantable. Qui se cachait derrière ce nom ? Que prévoyait-il ce soir ? Voulant encore rajouter son grain de sel, SCP-168 disait :

- JE L'AI DÉJÀ RENCONTRÉ. SA VOIX ME RAPPELLE QUELQUE CHOSE. ET IL ÉTAIT LÀ BIEN AVANT VOUS DEUX, ERIC ET DOYLE.

Cette mission devenait plus intéressante que prévue.






[TOME 2] SCP Foundation : Opération "Doctoris Coemeterium" [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant