☆| 3. Compagnie féminine

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Billy Joe

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Billy Joe

C'est avec une motivation répondant aux abonnés absents que j'emprunte la route qui me conduit vers le lycée.

Un samedi matin.

D'un côté, ce moment en retenue occupera une partie de ma journée, car admettons-le, je n'aurais rien d'autre à foutre. Mais mes poils se hérissent de dégoût à la simple pensée que j'occupe la place de Simon et de Denis. Ça aurait dû être eux au lieu de moi.

Or, avec cette société mal faite qui préfère dénigrer certaines personnes en raison de la couleur de leur peau, j'ai été jugé seul coupable de cette histoire. Pourtant, ça n'éteint pas mon envie de défendre les innocents.

Arpenter les couloirs déserts et silencieux du lycée n'est pas quelque chose de bizarre. Au contraire, je trouve que ça a un côté excitant, agréable et à la fois reposant. On pourrait presque croire que je fais exprès de me prendre des retenues pour retrouver cette ambiance particulière. Mais en réalité, c'est loin d'être le cas. Si je le pouvais, je resterais aussi éloigné que possible de cette bâtisse scolaire.

Immobile devant l'épaisse porte de bois peinte d'un bleu roi répugnant, je prends une profonde inspiration. Qui vais-je retrouver de l'autre côté ? Certainement pas les frères Clark. Ça aurait été trop beau pour être vrai. Je suppose que seul un professeur sera présent, comme à l'accoutumée, à l'exception d'un ou deux malheureux élèves.

Je tire la porte et découvre la pièce plongée dans la pénombre totale. Seul un vidéoprojecteur reflète une image de piètre qualité sur le tableau noir. Mes prunelles se rivent sur le bureau du professeur afin de connaître son identité. Or, à ma grande surprise, il est vide. À mesure que l'incompréhension me submerge, j'énumère les possibilités qui s'offrent à moi en cet instant précis. Mes poumons se gonflent d'espoir quant à l'éventualité de sécher cette matinée.

— Il s'est barré pour se tirer un café.

Cette voix féminine surgissant dans mon dos me provoque un sursaut, met fin à mes espoirs d'éviter cette retenue. Désormais, un témoin sait que je suis passé dans cette salle. Je n'ai alors plus d'autre choix que de prendre place parmi les dizaines d'autres bancs disponibles.

À peine ai-je posé mon sac sur une chaise vide, que la fille s'empresse de rassembler ses affaires pour venir à mes côtés. Je m'immobilise et la toise dans un silence que je veux glacial. De très petite taille, elle porte une multitude de bracelets à ses poignets, une chemise dont les multiples motifs de couleurs toute différentes se mêlent les uns aux autres.

Qu'est-ce qu'elle me veut, celle-là ?

Déterminé à lui faire comprendre que sa présence n'est pas la bienvenue, je récupère mon sac sans un mot, puis pars prendre place ailleurs. Mes muscles se contractent lorsque je perçois le bruit de ses pas qui me talonnent. La bouche entrouverte, les yeux arrondis qui témoignent de ma stupéfaction, je la dévisage. Pour seule réponse, elle m'offre un sourire sardonique qui a pour effet d'amplifier l'agacement que j'éprouve à son égard.

▪︎ Prends l'argent... Et tire-toi ! ▪︎ TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant