☆| 10. Connexion vibrante

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Billy Joe

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Billy Joe

Juin 1969

Devant moi, se dresse un spectacle merveilleux que j'ai découvert grâce à Bobbie Sue. En début d'après-midi, la Casse-pieds m'a proposé un autre plan qui est de sécher les cours. Dans l'unique intention de passer davantage de temps avec elle, j'ai accepté. Elle a toujours de bonnes idées pour rendre ces instants plus incroyables. Je la suis donc sans me soucier de ce qui peut nous attendre.

Grâce à elle, mon niveau pitoyable en matière de tir au bowling a légèrement crû, je dégomme une ou deux quilles au lieu de zéro. Bobbie Sue m'a fait part de son menu préféré chez El Passo ; le poêlé de poulet aux épices et m'a contraint d'y goûter. Résultat : depuis, j'en suis devenu autant accro qu'elle.

Ce jour-là, à quelques jours de la fin d'année scolaire, mais également de nos examens finaux, Bobbie Sue m'a conduit dans un endroit dont jamais je n'ai soupçonné l'existence ; elle seule la connaît.

Après la sonnerie annonçant la reprise des cours de l'après-midi, nous sommes restés dans les couloirs, à ma plus grande incompréhension. La Casse-pieds a attendu de longues minutes pour s'assurer que nous pouvons agir en mode Incognito. Elle s'est élancée ensuite dans la zone étrangement déserte, jusqu'à une porte indiquant un accès qui nous est interdit. Connaissant Bobbie Sue et son côté de tête brûlée déterminé à transgresser toutes les règles que l'on nous impose, je devine quelle est l'idée qui trotte dans son esprit, sans pour autant savoir où son plan aboutira.

Toutefois, je la talonne, conservant mes interrogations ainsi que mes réticences pour moi-même. Lorsqu'elle a ouvert la porte, un escalier sombre s'est dressé devant nous, conduisant à un étage supérieur. Bobbie Sue a foncé jusqu'à celui-ci tout en m'agrippant la manche de ma chemise.

Arrivés en haut, me souffle s'est coupé d'émerveillement, mes yeux se sont arrondis d'admiration. Wouah ! Face à moi, se prolonge une vaste vue sur Rosanky, ainsi qu'un bout des villes voisines. J'ai l'illusion que ce paysage s'étend à l'infini, alors que je découvre pour la première fois, la terre et le ciel se rencontrer.

— C'est beau, hein ? me questionne-t-elle d'un ton innocent.

Trop frappé par la beauté que cette vue dégage, je réponds par un simple hochement de tête. Nous atteignons la hauteur de certains édifices qui nous semblent immenses. À présent, leurs tailles ne me paraissent plus aussi intimidantes. Les voitures filent telles des fourmis.

— C'est comme si, durant l'espace de quelques instants, nous étions les rois et reines de Rosanky, soufflé-je.

— C'est pour ça que j'aime bien venir ici. Pour oublier que je ne suis qu'un pauvre pion de cette société répugnante.

Le regard évasif, elle s'installe au sol, les genoux recroquevillés contre sa poitrine. De manière naturelle, j'imite son geste, rapprochant mon corps du sien.

▪︎ Prends l'argent... Et tire-toi ! ▪︎ TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant