Septembre 1972, le Shérif Mack interroge Bobbie Sue Rogers, accusée de vol et de meurtre, tandis que son complice, Billy Joe Walker est toujours en fuite. Or, la jeune femme est décidée à donner du fil à retordre au shérif qui, pour obtenir des répo...
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Billy Joe
Juillet 1969
Je m'allonge sur l'herbe fraîche qui chatouille mon épiderme dénué de vêtements. Il fait vraiment chaud en ce mois de juillet, presque trop chaud à mon goût. Je ne fais pas partie de ces personnes idolâtrant la saison de l'été. Non, ma période préférée est celle de l'automne, avec la magnifique tombée de feuilles des arbres, les magnifiques couleurs que la nature nous offre. Un véritable régal pour les yeux.
Or, Bobbie Sue ne partage pas mon avis. Elle prétend vivre uniquement pour l'été.
— C'est la saison qui montre vraiment que l'on vit et nous n'avons pas d'école pendant plusieurs semaines ! fait-elle, détachant une à une, les pétales d'une fleur qu'elle a trouvée à ses pieds.
Je libère un gloussement, braquant mes yeux sur le magnifique ciel dégradé du coucher de soleil qui s'offre à nous. Encore une fois, cette idée d'escapade vient de la Casse-pieds. Mais comme à l'accoutumée, ces nouvelles expériences me coupent le souffle, tant c'est extraordinaire.
Certains rétorqueront qu'il ne s'agit que d'un coucher de soleil. Mais pour moi, c'est bien plus que ça. Aux côtés de Bobbie Sue, ces événements qui, à première vue, semblent anodins, prennent une tout autre importance. J'apprends à savourer chaque instant de ma vie, à les ancrer dans les recoins de ma mémoire afin de conserver le plus grand nombre de souvenirs possibles. Avec Bobbie Sue, chaque expérience se révèle unique et inoubliable.
— Arrête de dire des bêtises, veux-tu ? L'automne reste la meilleure saison...
— En été, il y a plein de festivals !
— En automne, il y a un magnifique spectacle de couleur !
— Il fait chaud en été. On n'a donc pas besoin de mettre des surcouches de vêtements.
— Bonjour la canicule !
Son regard s'accroche au mien, elle laisse tomber sa fleur, décidée à remporter ce débat qui n'a peut-être pas lieu d'être. Pourtant, je trouve amusant le fait de partager nos opinions sous cette forme-là.
J'adopte alors une position plus convenable ; les jambes croisées en tailleur, un regard verrouillé sur elle.
— L'avantage avec l'automne, c'est qu'il fait bon et chaud, mais raisonnablement, argumenté-je, feignant une expression sérieuse.
Un sourire amusé s'inscrit sur les lèvres de Bobbie Sue. Or, elle l'efface bien rapidement, ramenant cet air sérieux mêlé à une touche d'espièglerie que je trouve charmante.
— Et en été, tu peux te baigner et ressortir de l'eau sans avoir froid. Le soleil s'occupe de réchauffer ta peau.
J'ai toute la peine du monde à retenir le ricanement que suscite son expression qu'elle veut ferme. Je prends alors une grande inspiration pour calmer cette hilarité qui menace de me faire perdre mes moyens.
