Une saison en enfer - Newtmas

Chapitre 7

« Je veux te connaître plus en profondeur. déclara Alexander après de nombreuses minutes. As-tu des frères et sœurs ?

- J'ai une sœur aînée.

- Ah, bien. Être enfant unique est un malheur.

- Tu penses ?

- Non, je sais. sourit-il. Tenir la chandelle aux parents lors du dîner ? recevoir leurs états d'âme à chaque passade ? Quel enfer.

- En as-tu, toi ?

- Non, mes parents n'avaient que moi. Mais je n'ai jamais connu cela, je n'étais simplement jamais près d'eux. Je me contente d'observer, et j'en tire des déductions.

- T... Tes parents sont-ils encore en vie...?

- Qu'il est mignon, beau brun. Il s'inquiète au sujet de ma famille, quand bien même j'étais à la rue avant sa naissance.

- Excuse-moi, je suis stupide...

- Eh, ne dis jamais ça, Tommy. Pas devant moi. C'est stupide de le dire. ordonna-t-il en fronçant les sourcils. Ils sont morts, oui, depuis longtemps. La cause ne compte pas, l'important est ce que j'en ai fait malgré ses conséquences. Je n'avais pas de temps pour le deuil, mais je suppose qu'il y a dû en avoir un.

- Je... Je suis désolé...

- Eh... dit-il plus doucement. Je suis un grand, beau brun... je n'ai plus dix ans, avoir des parents ne change rien à mon âge. Je n'ai que besoin de moi... et de toi, si tu le veux. Bien que ce soit pour le moment davantage un désir qu'un besoin. »

Thomas découvrit ses grandes dents, hochant la tête en s'engageant : « Oui ! oui, bien sûr que je le veux ! » Le visage d'Hayden s'apaisa. Il échangea avec lui un regard heureux, poursuivit sur le ton mielleux dont il avait déjà usé : « En reçois-tu souvent ?

- D... De ?

- Des compliments, gamin.

- Oh... non... non, pas vraiment.

- Sérieusement ? Un garçon si beau, si tendre, sans compliment ? c'est inhabituel.

- Pourquoi me le demandes-tu ?

- Parce que tu as l'art de rougir dès que je te fais la plus polie des remarques. sourit-il moqueusement. Je pensais qu'un gars comme toi y serait habitué. »

Thomas se crispa avec une grimace perturbée, à laquelle James rit doucement : « Que me vaut ce regard, beauté ?

- Tu es... bizarre.

- "Le beau est toujours bizarre". cita-il en réponse. En quoi le suis-je ?

- Tu me fais la morale par rapport à notre écart d'âge, pourtant tu ne peux pas t'empêcher de me complimenter.

- Ce droit n'est-il pas le mien ?

- Il l'est, simplement...

- Tu n'aimes pas la discordance ? C'est antinomique ? absurde et illogique ?

- O, oui, tout cela ! s'exclama-t-il tandis que Connor se rapprochait encore.

- Tout cela ? fit-il en aiguisant son sourire.

- C'est étrange de me surnommer "beau brun" en ayant peut-être quarante ans... est-ce plus clair ? »

James cogna lentement son bassin au sien, sortant un rire plus guttural, comme s'il eut voulu le faire exploser en lui : « J'agis sous la raison, Tommy. Tu n'as rien à craindre, je ne suis pas si vieux.

- Prouve-le moi. »

Hayden lorgna son corps de bas en haut, échappant un soupir ravi.

« Je le fais. répondit-il. Si je l'étais, je ne me tiendrais pas aussi proche d'un gamin de seize ans.