Newton se laissait reposer sur son bassin, bercé de cette amoureuse fatigue et de ce même bonheur, qu'il ne manquait jamais de retrouver à chaque instant près de Thomas. Ce dernier souriait, se dressant légèrement afin de l'attraper et de le glisser à ses côtés, sous les draps, près de son torse. Newton baisa la pointe de son épaule, Thomas murmurant doucement au-dessus de lui : « Je vois que cela t'a fatigué... mais pourrions-nous parler, mon cœur ?
- Je ne serai jamais suffisamment fatigué pour me priver de ta voix. répondit-il tendrement. Dis-moi tout, mon beau brun.
- C'est que... j'ignore si je fais le bon choix... si les rencontrer demain est ce que je dois faire.
- As-tu changé d'avis ? s'étonna-t-il.
- Je ne sais pas, j'ai... peur que cela se passe aussi mal qu'il y a deux semaines.
- Ton père n'est-il pas en accord avec toi et moi ?
- Il le dit, oui... mais il pourrait jouer un rôle.
- La paranoïa et beau brun... un bon titre de roman.
- Je suis sérieux ! il en serait capable.
- Et que ferais-tu ?
- Je... crois que je ne m'énerverai pas comme je l'ai fait avec ma mère... À vrai dire, il ne m'a jamais rejeté... il a manqué de courage, oui, mais il ne l'a jamais voulu.
- As-tu fait le deuil du gris ?
- Quel est le rapport ? »
Newton se défit de sa poigne, se levant pour le chevaucher une seconde fois, Thomas tenant automatiquement ses hanches.
« Tu dois avoir fait ton deuil pour avancer.
- C'était y a neuf ans... je dois bien l'avoir fait un minimum.
- Seul toi le sais, mon beau brun.
- Et si ce n'était pas le cas... que devrais-je faire ?
- Eh bien... tu devrais essayer.
- Essayer quoi donc ?
- De faire ce pas vers eux... et principalement, de te détendre. Tu es si tendu... je le sens jusque dans mes os.
- Penses-tu sincèrement que les retrouver me détendra ?
- Oh, non. Peut-être après... mais pas directement. Accueillir ses parents pour la première fois chez soi suscite le stress.
- Q... Quoi ?
- Tommy, tout ira bien, tu le sais. Et tu sais aussi que le stress ne doit pas être un facteur unique. Je suis là pour toi de n'importe quelle façon.
- Et... que pourrait-il me détendre, pour le moment ? »
Newton eut un sourire, approchant son oreille pour y susurrer : « Un deuxième round serait-il le bienvenu ? » Thomas acquiesça frénétiquement.
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Thomas ignorait d'où émanait cette tendresse, obstinée, si subite, avec laquelle avait implosé son père lors de sa visite. Julia était un personnage excentrique, une âme vive et forte, qui l'avait chérie dès ses premiers pas alors qu'elle n'était qu'enfant ; ses joyeuses ambitions à propos de son mariage ne l'avait pas étonné, il savait son cœur grand et sa volonté abondante. Son père aussi avait eu cet amour, mais il se préservait, se modérait, il le faisait quand il était garçon. Il était un père indistinct, certes affectueux, et proche de ses petits, mais aussi discret, timide, n'osant que dire, ni que faire ni que toucher. Malgré ses habitudes naturelles, cette seconde rencontre l'avait métamorphosé. Il éclatait d'émotion, d'excitation, de rire et de délicatesse, d'autant plus pour son fils que pour son époux, cela n'était que trop normal, quoiqu'il avait appris à connaître Newton en témoignant d'une sympathie et d'un respect solides comme le chêne.
Après cela les mois couraient les uns après les autres, rapidement la cérémonie vint. Thomas avait choisi sa sœur comme demoiselle d'honneur, Newton, de son côté, avait justement demandé à Gally. Sa tante et ses neveux avaient assisté au serrement auprès de Patrick, le voleur quant à lui avait réuni d'anciens amis, dont Jorge, qui prêcha des intentions si douces, si paternelles, que Newton en fut retourné toute la semaine. Cela avait été un conte auquel Lisa n'avait pas goûté aux délices, ayant refusé d'en témoigner en plus des accusations amères de son fils. Le gris l'avait dévorée, et elle ne s'était pas battue. Et cela ne disait rien pour Thomas, car ses parents avaient enfin divorcé, et il ne voulait pas suer davantage d'efforts. Depuis Newton, il n'avait pas besoin de plus ; il le fondait avec un bonheur pérenne, quiconque s'opposerait à lui perdrait le statut qu'il s'était érigé. Newton lui était nécessaire, et il était nécessaire à lui, aussi, c'était ainsi qu'ils s'enlaçaient l'un à l'autre sans jamais faillir, ni même s'étourdir de leur sommet passionnel.
Mais un matin, quand bien même ils étaient nus, brièvement vifs, Thomas avait annoncé et crut tout perturber, regardant le plafond comme s'il fut la plus splendide des constellations : « Je t'aime. Je veux être papa. Je veux élever un enfant avec toi. Je veux qu'on ait notre famille. »
Newton s'était tu, étranglé par sa propre stupéfaction tandis que ses yeux grandissaient hors de leurs orbites. Il s'était figé des instants, avait difficilement dégluti, puis avait murmuré : « Mon Tommy... Je t'adore... je le ferai jusqu'à ma mort. Mais... je... je ne veux pas d'enfants. » Horriblement étonné, Thomas lui avait soudain fait face, bredouillant avec un regard luisant de sensibilité : « Q... Quoi...? Mais... pourquoi ?- Ne le prends pas contre toi, Tommy... avait-il ajouté en un souffle. Tu serais un père formidable, je le sais. N'importe quel enfant serait chanceux de t'avoir pour modèle d'éducation. Seulement... e, eh bien... mes parents sont parvenus à salir l'image que j'ai des petits, et... je ne peux pas me risquer à devenir comme eux, même si c'est irrationnel. Je... Je n'ai pas ce désir, beau brun... Je t'aime, je t'admire, évidemment que ce que tu me partages me fait rêver. Mais cela ne correspond pas à ce que je suis... »
Thomas l'avait rapidement rassuré, tentant vainement de ne pas laisser paraître la déception lancinante qui lui glaçait les veines. Newton ne fut pas déjoué, et il ressentit une culpabilité si poignante, si prenante, qu'il lui chanta une ode chaque matin, chaque midi et chaque nuit, jusqu'au troisième mois suivant son refus.
« Newt... je le sais. répétait Thomas en souriant. Et ce n'est pas grave. Je ne veux pas te forcer, j'adore notre vie, notre quotidien et notre amour. Je n'en changerais absolument rien. Ma vie est complète tant que je t'ai avec moi. »
Et il le pensait. Non, il le savait. Car son présent était diamétralement opposé au destin auquel il avait échappé, ils étaient diamétralement opposés aux labeurs qui lui avaient été promises. Ils constituaient ensemble un sauvetage miraculeux, un amour sempiternel qu'aucun dieu ne pouvait trancher. Ils témoignaient ensemble que l'enfer, et même le plus vorace de tous, pouvait être percé des lueurs archangéliques de la volonté et du vivant.
FIN
" Une saison en enfer "———————————
NDA:
Cette fin peut paraître très abrupte, mais je pensais que cette fanfic devait se finir ainsi ! Le chapitre d'une toute nouvelle histoire Newtmas sortira très prochainement et je vous invite à jeter un coup d'œil à celles qui figurent déjà sur mon compte ! Merci d'avoir lu celle-ci jusqu'au bout, pourvu qu'elle vous ait plu,
𝐘𝐨𝐮 𝐜𝐚𝐧 𝐭𝐡𝐫𝐞𝐚𝐝 𝐭𝐡𝐞 𝐧𝐞𝐞𝐝𝐥𝐞,
𝐓𝐢𝐦𝐞 𝐚𝐧𝐝 𝐓𝐢𝐦𝐞 𝐚𝐠𝐚𝐢𝐧
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Une saison en enfer - Newtmas
FanfictionThomas, âgé de dix-huit ans, a été jeté à la rue par ses propres parents en raison de son homosexualité. Démuni, privé de toute famille, l'adolescent vagabonde dans les rues de Londres depuis plus d'une semaine. Un ou deux sous trônent au fond de sa...