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Hagoromo et Fuyumi sortent de la propriété pour se rendre directement dans la forêt des esprits.
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La forêt des esprits se décrit comme une vaste zone montagneuse avec des arbres connus pour leur feuillage extrêmement dense, la rendant sombre et peu propice aux balades de plaisance.

- N'est-il pas interdit de traverser la forêt ? J'ai l'impression de voir quelqu'un là-bas.
- C'est peut-être un pourfendeur, ou une personne peu informé. Répond calmement Hagoromo.

Tous les deux s'enfoncent dans la forêt.
La nuit n'est pas encore tombée mais les arbres ne laisse passer que d'infimes rayons de soleil.

- Je trouve ça dangereux de laisser cette personne passer par ici, je devrais la prévenir.
Fuyumi tourne la tête vers son père pour attendre son approbation mais il la fixe sans réagir.

La jeune fille se décide de rattraper l'individu.  Elle y arrive en un rien de temps mais ce dernier l'aperçoit et se met à fuir. Quand elle parvient à lui toucher l'épaule, un couteau menace de la poignarder.

- Laissez-moi tranquille ! Je n'ai aucun compte à vous rendre ! Braille l'homme au chapeau conique.

Fuyumi l'a observé brièvement. Sur son dos est attaché une cargaison protégée avec ce qui s'apparente à une cape ou un châle noir. Sa tenue le rend peu identifiable.

- Loin de moi l'intention de vous importuner, mais cette forêt abrite des bêtes dangereuses. Il existent d'autres chemins qui vous mèneront là où vous souhaitez aller, lui dit la jeune femme.

L'inconnu perd directement patience et tente de la blesser. Fuyumi le désarme sans difficulté en s'emparant du couteau. L'homme est un peu abasourdi par la rapidité de cette dernière qui lui retend d'ailleurs son arme.

- Monsieur, si vous tenez à votre vie, faites demi-tour ! Je suis apprenti pourfendeuse de démon, je sais ce que je dis.
- Arrêtez de me prendre pour un imbécile, vous êtes une secte de complotistes et de superstitieux ! Vous aimez vous déguiser pour qu'on aie peur de vous, laissez-moi !

- Bien, comme vous voudrez.
...

- Ça n'a pas marché n'est-ce pas ?,demande Hagoromo. Les gens ont beau tourner la tête quand ils nous regardent, ils ne nous prennent pas au sérieux pour autant. Après, c'est un peu normal puisque notre profession est tenue secrète la plupart du temps.
- Mmm, je comprends.

"Cela va de soi, bien évidemment", se dit Fuyumi. Cependant, un sentiment de culpabilité mêlé à la frustration était en train de se frayer un chemin en elle: Et si cet inconnu n'atteignait pas l'orée de la forêt vivant ?

Sans perdre plus de temps, le père entame les modalités importantes concernant l'entraînement. Quand les explications sont terminées, la fille aux cheveux blancs s'élance un pas devant l'autre, dans la sombre végétation.
Par chance, la température est assez douce.
La première étape dure 1h30 et s'étale sur 7 km. Sur le chemin, ont été placés des obstacles spécialement conçus pour la chasse aux démons et qui servent par la même occasion, de terrain d'entraînement.

Le regard de la jeune femme se déplace d'un angle à l'autre pour repérer les élements qui l'aideront à atteindre son but. Elle en profite aussi pour admirer les traits lumineux transpercer la ramure des arbres jusqu'à rencontrer la terre. "La nuit va tomber d'ici-là, je dois me dépêcher."
Après une dizaine de minutes un bruit sec alerte la fille qui esquive de justesse un énorme rondin de bois. Ce premier piège annonçe l'arrivée d'une multitude d' embûches de ce genre plus impitoyables les unes que les autres.
...

A son retour, la jeune femme est acceuillie par un homme à la mine austère.

-Ah bah,... c'est vraiment pas trop tôt. Tu t'es posé sur le chemin pour dormir ou quoi ? demande Hagoromo d'un ton étonnement très sérieux.
Je t'ai donné comme première étape une épreuve facile et t'as quand même réussi à te louper.
...
Fuyumi venant à peine de terminer sa course, n'a pas encore les mots pour réfuter quoi que-ce soit.

-Tu ne dis rien ?
-...Je pensais avoir fait mieux, pardon de te décevoir.
J'espère ne pas être le seul déçu ce soir. Bon, suis moi.

Lampe à huile à la main, L'homme la mène jusqu'à un petit hameau de 4,5 maisons, ceinturé d'une petite culture de glycine.
Situé à proximité de la rivière Izumi, le petit village de Mihari s'étend sur les quelques mètres carrés déboisés de la dense forêt. Mihari signifie veilleur, sentinelle. En effet, ses habitants sont nocturnes. Ils commercent avec les forgerons d'épées du soleil en leur fournissant un des minerais nécessaire à leur fabrication.

Hagoromo les a côtoyé durant son entraînement et sait qu'il y est le bienvenu. Sans échanger entre eux plus que cela, le père et sa fille sont invités à partager un petit repas avec les doyens du hameau.

Le lendemain matin, Fuyumi rejoint son père dans la cour du village. Ils s'assoient dans l'herbe humide.

-Que penses-tu de ta prestation d'hier ? demande l'homme.
-Je n'en suis pas satisfaite. Je n'ai pas été assez rapide pour éviter les obstacles, je suis souvent tombée. Cependant, j'ai essayé d'utiliser mon souffle pour augmenter mon endurance. « J'ai au moins été bonne à ça. » pense-t'elle.
-Bien. Tu sais déjà ce qu'il faut continuer à faire et ce à quoi tu dois t'améliorer. On verra ça dans quelques jours. Si j'ai été critique et froid hier c'était en vue d'être sûr que tu te remettes en question...En réalité, tu avais 6 min d'avance ! déclare Hagoromo en retrouvant son sourire.
-Père, ça ne se fait pas de mentir, dit Fuyumi d'un air sincèrement grave.
-Boh, pour la bonne cause hein. C'est moi qui t'entraine donc je fais ce que je veux ! répond son père sur le ton de l'humour.

La Chaleur  De La  FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant