Chapitre 1

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— Nicole ! Je vais devoir y aller si je veux pas être en retard, tu es sûre que tu veux pas m'accompagner ?
— Et puis quoi encore, je vais pas aller passer ton "week-end souvenir" avec les anciens de ton lycée qui ne me connaissent même pas !
— Pfff, je croyais que tu étais ma meilleure amie !
— Fais pas comme si ça te dérangeait vraiment ! Avoue, tu meurs d'envie de voir à quoi tous tes anciens camarades ressemblent. Vous ne vous êtes pas vus depuis quoi 10 ans ?
— 12 ans...
— Bon, aller vas-y, tu vas être en retard ! Mais promis si tu as besoin de moi pour quoi que ce soit tu peux m'appeler !

Je l'embrasse rapidement sur la joue avant de me retourner pour prendre ma valise.

— Et Alice ?
— Oui ?
— Fais pas trop de bêtises !

Nicole m'adresse un clin d'œil tandis que je sors pour rejoindre le taxi qui m'attend devant l'appartement. Un homme d'une cinquantaine d'années vient s'occuper de mes bagages tandis que je m'installe confortablement dans la voiture, déjà épuisée des 4h de route qui m'attendent.
Pourquoi j'ai accepté d'aller passer ce week-end au ski avec mes anciens camarades. C'est pas comme si j'avais évité tout contact ces 12 dernières années...
Après des minutes parfaitement silencieuses, je décide de mettre mes écouteurs et regarde le programme du séjour.

Vendredi soir : soirée de bienvenue à 20h
Samedi matin : ski / randonnée / marche
Samedi après-midi : speed dating pour discuter avec tout le monde
Samedi soir : Soirée photo / bal de promo à 19h
Dimanche matin : quartier libre

Non mais sérieusement, qui a une réunion d'anciens élèves décide d'organiser un après-midi "speed-dating" ?!
Finalement après un trajet sans fin, merci les embouteillages, j'arrive à 21h.
Comment se faire remarquer ? Arriver en retard le premier jour.
Le taxi semble pressé. Il dépose ma valise dans la neige et rendre dans sa voiture. Je n'ai même pas le temps de refermer la portière qu'il est déjà très loin. Devant moi, se dresse un petit hôtel qui semble sympa. Je croise mes bras sur ma poitrine et entre en frissonnant dans l'établissement.

— Bonjour, que puis-je faire pour vous ? Demande un homme d'une quarantaine d'années.
— Bonjour, j'ai réservé une chambre pour 3 nuits au nom d'Alice Marchand.

Il hoche la tête et regarde sur son PC.

— Excusez-moi madame, mais je ne vois aucune réservation au nom d'Alice Marchand.
— Vous vous foutez de moi là ??
— J'ai bien peur que non ...
— Alors est ce que je peux en réserver une ?
— Il n'y a plus aucune chambre de libre.
— Bon écoutez, je dois me rendre à une soirée ce soir, j'espère sincèrement pour vous que dans quelques heures vous aurez trouvé une solution. Appeler qui vous voulez, mais j'ai besoin d'une chambre.

Je me retourne très énervée avant de réaliser que je ne sais pas où je peux me changer.

— Est-ce qu'il y a un en droit où je peux me changer ?
— Euh dernière porte à gauche.
— Merci.

Je rumine en emmenant ma valise dans la petite pièce indiquée. Ni une ni deux, je troque mon jean contre une petite robe noire trapèze et des petits talons de la même couleur. Je détache mes cheveux blonds de la queue-de-cheval et les laisse retomber sur mes épaules. Un petit peu de mascara, un peu de rouge à lèvre rouge, quelques bracelets et je suis fin prête. J'enfile mon manteau et ressors pour retourner à l'accueil.

— Est-il possible de vous laisser ma valise le temps de la soirée ?
— Bien sûr, madame.

Je lui donne ma valise et après un vague au revoir, je sors mon téléphone m'indiquant la direction de la réception. Comme prévu, j'arrive dans une belle salle des fêtes où se trouvent une bonne cinquantaine de personnes. Je soupire et me dirige directement vers l'objet de toute mon attention. Le mini bar. Je ne vais pas réussir à survivre à cette soirée sans un verre. Le barman me sert un verre de vin blanc (bon sang ce que je donnerai pour avoir une bonne margarita...) tandis que je me retourne vers la foule que je scrute.

— Alice Marchand ! Crie la voix d'un homme.

Je me retourne pour rencontrer le regard d'un homme charmant que je reconnais être Arthur Ribeaudot, mon ex.

— Arthur ! Contente de te voir dis je poliment
— Moi de même. Tu n'es pas fourré avec Lena Dumont ?
— À vrai dire, on ne s'est pas parlé depuis des années...
— En tout cas, tu es ravissante. Qu'est-ce que tu deviens ?
— Je travaille dans une boite de design et toi ?
— Ingénieur. Un mari, des enfants ?
— Oh non, je n'ai pas trop le temps pour ça. Et toi, casé ou toujours tombeur de ces dames ?
— Quel souvenir tu as de moi ! Répond-il en riant. Figure toi que je suis fiancé depuis bientôt un an.

On continue à discuter de tout et de rien. J'avoue ne pas tout écouter, trop occupée à remarquer que 12 ans de plus l'on rendu encore plus beau qu'il ne l'était déjà. Grand, musclé, de la barbe, cheveux très courts, toujours l'homme parfait. Je rigole en me rendant compte du ridicule de la situation.
Je tourne la tête quelques secondes pour remarquer une femme qui ne m'est pas familière. En revanche, elle est splendide. On pourrait même dire que c'est mon total opposé. Elle est très grande et semble parfaitement à l'aise sur ses talons aiguilles d'une bonne dizaine de centimètres. Sa robe rouge ultra moulante met parfaitement en valeur ses formes et ses cheveux bruns relevés en un joli chignon semblent être parfaitement entretenus, exactement comme son bronzage. Je fronce les sourcils pour essayer de mettre un nom sur cette femme que je vois que de dos. Carla ? Non, non, ça ne peut pas être elle, elle mesurait à peine un mètre cinquante, peut être Estelle ? Non plus, elle était blonde avec une peau très pale remplie de taches de rousseur.
Je continue ma réflexion tout en hochant la tête lorsque Arthur m'explique sa rencontre avec sa future femme. Je porte mon verre de vin blanc à ma bouche, en prends une gorgée et manque de m'étouffer lorsque la belle brune se retourne. 

12 ans plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant