— Papa maman ? Demande Léna en se frottant la nuque.
— Coucou chérie, on venait te dire un petit bonjour et voir nos petits enfants ! dit son père. On peut entrer ?
— Euh je...Léna n'a pas le temps d'expliquer que ses parents entrent dans le salon et me découvrent. Sa mère fronce les sourcils avant de m'adresser un grand sourire.
— Alice Marchand ! Contente de te voir ! Tu as tellement grandi, tu es ravissant.
— Merci madame Dumont !
— Qu'est ce que tu fais ici ? demande t elle
— Réunion d'ancien du lycée et Léna m'héberge. Je vais vous laisser.Je me retourne vers la chambre et vais m'habiller avec un petit jean et un col roulé noir. Je prends mon manteau au moment ou Léna me trouve.
— Alice s'il te plaît, t'en va pas. Je ...
— Occupe-toi de tes parents, je ne m'en vais pas. Je vais juste marcher un peu et passer un appel. Je reviens dis je en souriant doucement comprenant l'origine de sa panique.Elle hoche la tête et je m'éclipse. Une fois dehors, le froid glacial me saisit. Je prends la plus grosse bouffée d'air que je peux et essaye de rassembler des pensées cohérentes. Nicole m'a encore envoyé un message par rapport à son rencard de ce soir. Je décide de l'appeler.
— Hey Nicole. Finalement, je dirai pantalon et ton superbe top bleu.
— Oh, tu as raison, je vais faire fureur ! Alors quoi de beau, raconte moi ! Et puis qu'est ce que tu fais réveillée avant 10h un dimanche ?
— Ok du coup hier soir en fait Léna nous a entendu discuter. Elle m'a demandé de passer les 16 prochaines heures que toutes les deux ensemble et j'ai dit oui. Du coup, on est rentré à son appartement, on a passé la soirée à discuter, a manger des glaces et boire devant gossip girl et puis une chose en menant une autre on a.... enfin bref je ne vais pas te faire un dessin. Ce matin, je me suis réveillée avant elle pour, tu sais, me rendre un minimum présentable et elle a cru que j'étais partie. Elle m'a dit "je t'aime" et ses parents ont débarqué. J'en ai profité pour m'éclipser et t'appeler.
— Wow ok, tu es vraiment paniquée là. Bon reprenons, tu as passé la soirée et la nuit avec elle. C'était bien ?
— Nicole !
— Non non , je parle pas du sexe Alice !
— Ah ok. Euh oui, c'était ...génial ça faisait longtemps que j'avais pas eu une aussi bonne soirée..
— Ce matin, tu t'es réveillée avant elle dans l'intention de te maquiller te peigner et tout le tralala puis d'aller te "recoucher', c'est ça ?
— Euh... ouais dis-je gênée.
— Et donc elle a cru que tu étais partie et t'as dit "je t'aime".
— Exactement
— Bah désolé de te le dire ma belle, mais tu es vraiment une putain d'handicapée sentimentale. Tout ton comportement crie "je t'aime" et tu paniques parce qu'elle a l'audace de le dire et pas le sous-entendre...
— C'est juste qu'on est pas au même endroit, elle a des enfants et tout ...
— Arrête Alice. Il n'y a pas de problèmes, toi comme moi savons que ton poste t'ennuie et que tu restes juste pour moi. Alors sache que peu importe si tu es à Bordeaux, Rome, Tokyo, je serai toujours là pour toi et je serai toujours ta meilleure amie. Donc la distance, c'est pas du tout un problème. Et pour ce qui est de ces enfants, tu les as déjà vus non ?
— Oui.
— Et ça, c'était bien passé ?
— Oui, ils sont adorables.
— Donc en fait rien ne t'empêche d'être avec elle. Tu te mets des bâtons dans les roues toute seule... Écoute, je sais que tu as peur de faire le grand saut maintenant à 30 ans, de recommencer quelque chose, de prendre des risques, mais sérieux fais le, je suis sûre que ce sera la meilleure décision que tu auras prise de toute ta vie...
— Ok ... Sinon, c'est qui le mec de ton rencard ?
— Un gars rencontré par une appli.
— Tu es trop moderne pour moi !
— On a pas tous la chance d'être amoureux de son amour de jeunesse hein. Bon, je te laisse, faut que tu te prépares ton speech mentalement, je suppose !
— Merci Nicole, t'es la meilleure amie.
— Je sais. Bye ma belle.Je raccroche à moitié soulagée et paniquée de remarquer qu'elle a encore une fois raison. Je reste à marcher dans le silence près d'une heure encore et me décide à rentrer pour ne pas inquiéter Léna. Il est 10h30 quand j'arrive à son appartement. Je frappe et c'est un homme qui m'ouvre.
— Euh salut, je suis Alice...
— Richard. Léna tu connais une certaine Alice ? Crie-t-il
— Oui oui, laisse la entrer !Léna me regarde soulagée de me revoir probablement.
— Écoute Richard, j'ai compris que tu as envie de voir plus souvent les enfants et on va trouver un arrangement. En attendant, j'ai un truc à faire donc...
— Ouais pardon, je voulais pas te déranger.
— C'est rien.Il sort et referme la porte derrière lui. Je suis vraiment nerveuse et me balance d'un pied à l'autre.
— Tes parents sont pas là ?
— Nan, ils voulaient voir Léo et Emy donc ca servait a rien qu'ils s'attardent, mais j'ai promis d'aller les voir cet aprem avec les enfants.Je hoche la tête compréhensive.
— Et Richard. Il venait pour te dire qu'il voulait voir les enfants plus souvent ?
— Oui, c'est ça.
— C'est génial !
— Alice, c'est ni de Richard, ni de mes parents que j'ai envie de parler là... Écoute, je te demandais 16h et c'est tout ce que j'attends de toi. Ce n'est pas parce que je t'ai dit... que tu dois te sentir obligée de rester ou de t'enfuir ou de quoi que ce soit. C'est plus fort que moi et j'espère vraiment que tu ne m'en veux pas...Je me mords la lèvre en me rappelant ce que m'a dit Nicole.
— Je, je peux pas vraiment te répondre là tout de suite, mais je peux te proposer quelque chose si tu veux, tu es pas obligée d'accepter hein !
— Je t'écoute.
— J'ai mon train à prendre à 14h et je dois aller au bureau lundi pour un projet assez important. Mais, je pourrais... revenir.Léna me regarde en fronçant les sourcils.
— Ça fait une éternité que j'ai pas pris quelques jours de vacances, ça peut être le moment, je sais que toi, tu travailles et tout donc... J'ai pas vraiment envie que ça (dis-je en nous montrant du doigt) se termine avant d'avoir eu un aperçu de ce que ça pourrait être. Enfin, comme je te l'ai dit plus tôt, tu es pas obligée d'accepter, c'est pas vraiment...
— Alice, du calme ! Oui, bien sûr que oui, je veux bien qu'on passe quelques jours ensemble, je peux m'arranger, il n'y a aucun souci !
— Oh cool !Léna rigole en voyant mon visage embarrassé. Sa main se glisse derrière mon dos pour m'approcher d'elle et m'embrasser rapidement.
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12 ans plus tard
RomanceLena a deux enfants et travaille chez un grand cabinet d'avocat dans les Alpes. Alice travaille dans une entreprise de design à Paris. Les deux femmes ont été les meilleures amies du monde jusqu'à ce qu'une seule nuit vienne tout gâcher entre elles...