Chapitre 10

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Je me tourne vers Léna uniquement quand je remarque qu'on n'a plus rien à boire ni manger.

— Il est quelle heure ?
— Aucune idée me répond Léna.

Elle sort son téléphone. Il est déjà 1h du matin.

— J'ai pas vu le temps passer. Faudrait peut être aller dormir dis je.
— Ouais.

Je me lève et lui tend une main pour l'aider à se relever.

— Je ramène tout à la cuisine et toi, tu éteins les bougies et ranges le salon dis je.
— Ça marche.

Je jette les emballages de glaces et les bouteilles de bières vides avant de nettoyer rapidement nos verres. Léna finit de souffler les bougies alors je décide d'aller me mettre en pyjama. Je me débarbouille, enlève mon maquillage, me brosse les cheveux, replie ma robe et me rends compte que je n'ai pas pris mon pyjama. Je ressors de la salle de bain et entre dans la chambre pile au moment où Léna termine d'enlever son chemisier.

— Heu je... pardon, j'ai oublié mon ...pyjama... dis je très embarrassée.

Léna me détaille sous tous les angles et je me mets à rougir encore plus qu'il n'est possible, soudainement consciente de n'être qu'en sous-vêtements. Elle se redresse, attrape le pyjama juste à sa droite et marche prudemment pour me l'apporter. Elle se rapproche tellement qu'il suffirait qu'elle plie son coude pour me toucher l'abdomen.

— Tiens dit elle en tendant le pyjama.
— Merci.

Alors que je pourrais retourner dans la salle de bain et elle mettre son pyjama, aucune de nous ne bouge. Je détaille tous les traits de son visage longuement puis comme si je n'avais plus de maîtrise de mes gestes. Je lève le visage et l'embrasse délicatement sur les lèvres. Elle laisse échapper un soupir avant de m'embrasser à son tour. L'échange s'intensifie et je lâche mes vêtements pour glisser mes mains autour de son cou tandis que les siennes glissent dans mon dos. Nos deux corps se rencontrent et je laisse échapper un gémissement en sentant la douceur de sa peau brûlante contre la mienne.

— Alice, Alice... J'ai pas envie qu'on fasse quoi que ce soit si tu n'en as pas envie ou si tu comptes partir le lendemain.
— Je te promets que je serai là demain à te regarder dormir dis je en me mordant la lèvre.

Elle ne semble pas avoir besoin de plus d'encouragement. Sa bouche rencontre la mienne plus brusquement tandis que ses mains glissent jusqu'à l'arrière de mes cuisses. Elle me soulève et me porte jusqu'au lit où elle m'allonge. Sa bouche quitte la mienne pour embrasser mon cou. Ses mains se posent sur mon abdomen, et les miennes dans ses cheveux incroyablement doux. Elle s'éloigne à nouveau de quelques centimètres.

— Alice, j'ai...
— Je te jure Léna que si tu me demandes encore une fois si je suis sure, je t'en fous une dis je en souriant.
— Charmant. Non, j'allais dire que si on le fait, j'ai besoin de te voir, j'ai besoin de savoir que tout ça est bien réel.
— Tu comptes rallumer les lampes ? Dis-je un peu paniquée.
— Ne bouge pas, j'ai une idée.

Elle m'embrasse rapidement et s'éclipse me laissant dans la chambre noire, toute seule. C'est le bon moment pour calmer mes ardeurs. Quelques minutes plus tard, Léna revient avec un plateau rempli de bougies allumées.

— Mais c'est une soirée à thème dis moi ! Dis-je en ricanant.
— Tu as une autre idée peut-être ?
— Absolument aucune.
— Alors ferme-la et embrasse moi.

Pas besoin d'en demander plus, au moment où elle me rejoint, je colle mes lèvres aux siennes. Elle a raison, c'est une bonne idée les bougies, je peux voir son visage, mais cela reste discret et franchement romantique. On s'embrasse fougueusement pendant une éternité avant qu'on ne se sépare de quelques centimètres. Ce que je vois dans ses yeux me bouleverse. Elle noue ses mains aux miennes et m'embrasse à nouveau. On fait l'amour jusqu'à ce que l'on soit toute les deux épuisées. J'enfile rapidement ma chemise de nuit et elle son pyjama avant qu'elle se love contre moi.

— C'était encore mieux que dans mon souvenir, dis-je en souriant.
— Je ne serai pas aussi épuisée, je serai presque partante pour un 100e round répond Léna en rigolant.

Sa main caresse doucement mon ventre.

— Bonne nuit, chuchotais-je.

Elle me répond en posant ses lèvres contre les miennes pour un énième baiser et on s'endort.
Le lendemain matin, je suis réveillée parce que je meurs de faim, faut croire que les glaces n'ont pas suffi. Léna est endormie de profil vers moi. Je la regarde attendrie et manque de glisser mon doigt contre sa joue. Je me lève et vais dans la salle de bain me débarbouiller et me brosser les dents. C'est peut-être la seule fois où je me réveille à ses côtés alors autant qu'elle en garde un souvenir impérissable. Quand je retourne dans la chambre, Léna n'y est pas, mais je l'entends m'appeler plusieurs fois. Je vais donc dans le salon, me demandant qu'est ce qui vaut autant d'agitation.

— Léna, tout va bien ? Demandais-je.

Elle se retourne et manque de tomber en me remarquant.

— Bon sang Alice, j'ai cru, j'ai cru que...
— Que j'étais partie... Désolé, j'étais à la salle de bain, je voulais être... jolie dis-je en rougissant.

Léna semble se détendre et s'approche de moi. Ses mains se posent à l'arrière de mes fesses pour m'approcher d'elle avec un petit sourire en coin.

— Tu n'as absolument pas besoin de maquillage ni d'avoir les cheveux bien coiffés ou je ne sais quoi d'autre pour être jolie. Tu es tout le temps belle et encore plus quand tu rougis comme ça dit elle.

Je me mords la lèvre juste avant qu'elle m'embrasse. Elle me serre contre elle en me chuchotant "je t'aime" à l'oreille. À peine l'a-t-elle prononcé qu'elle s'éloigne les yeux écarquillés de stupeur. La sonnette de l'appartement retentit juste avant qu'elle ne parle.

12 ans plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant