Chapitre 8

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— Qu'est-ce que tu fais là ? demandais je.
— J'avais peur que tu sois ... partie.
— C'est légitime. Et tu es là depuis longtemps ?
— Assez oui. Depuis le résumé de ce qu'il s'est passé il y a 12 ans...

Mes joues virent cramoisi en me rendant compte qu'elle a entendu toutes les parties embarrassantes de la conversation. Je baisse les yeux cherchant de toutes mes forces à disparaître.

— Donc je suis plus jolie que Jessica Alba alors ? Dit elle en rigolant
— Pitié Léna, j'ai déjà envie de m'enfoncer six pieds sous terre ...
— Si ça peut te rassurer, je te trouve plus canon que Jennifer Aniston ! dit elle en rigolant à nouveau
— Arrête Léna ! On peut, ne pas en parler ?
— Oh que non, on va en parler, de ta discussion avec ta meilleure et de ce qu'il s'est passé juste avant.
— Promis, je ne me suis pas enfuie à cause du baiser, ça ne m'aurait pas dérangé de continuer...Je comptais vraiment revenir et ... bon, je sais pas ce que j'aurai fait, mais je serai revenue.
— Bon déjà une chose de réglée alors. Ensuite, on est d'accord que tu me trouves jolie et inversement.

Je hoche la tête puis la baisse à nouveau. Léna se rapproche de moi lentement et glisse un doigt sous mon menton pour me forcer à la regarder.

— Tu le pensais ce que tu as dit ? Comme quoi tu m'as pas oublié, que tu craques pour moi ?
— Oui. Mais je pensais aussi la seconde partie quand j'ai dit...
— Je me fous totalement de la seconde partie.

Léna pose ses lèvres sur les miennes doucement. Je soupire d'aise avant d'enfouir ma tête dans le creux de son épaule.

— Passe la fin du séjour avec moi... demande Léna en glissant sa main sur ma nuque
— C'est pas ce qui était déjà prévu, je squatte déjà chez toi dis je en rigolant.
— Je ne parlais pas en tant qu'amis. Passe les prochaines 16 h avec moi, moi uniquement. Promis je te demande rien de plus que tes 16 prochaines heures... On réfléchit à rien, ni aux conséquences ni à l'après, juste toi et moi... Deal ?

Je hoche la tête dans le creux de son cou, en souriant. Son bras glisse de mon épaule jusqu'à ma main.

— Alors on y va, je meurs de faim et j'en ai marre qu'on te dévore des yeux dit elle en rigolant.

On récupère nos affaires et on entre dans sa voiture.

— Juste comme ça, tu sais qu'on risque pas d'n'être que que les 2 avec tes enfants hein...
— Laisse faire la pro répond Léna avec un sourire en coin.
— J'ai rien dit.

15 minutes plus tard, on est chez elle. Jade est là et garde les enfants.

— Vous rentrez déjà ? Demande cette dernière.
— Changement de programme. Est-ce que tu pourrais potentiellement les garder chez toi jusqu'à demain midi, si tu peux pas, je vais essayer de voir avec Richard.
— Non non, ce n'est pas un souci !
— Parfais, tu me sauves la vie Jade. Merci beaucoup vraiment !

Léo et Emy se préparent tandis que Jade sort de l'appartement avec eux.

— C'était ça ton idée ? Si Jade avait dit non ? Demandais-je en rigolant.
— Richard aurait été obligé d'accepter, je m'en occupe tout le temps, il me doit bien ça. Mais la connaissant, elle aurait jamais refusé.

J'enlève mon manteau et mes talons.

— Richard, c'est ton ex-mari, c'est ça ?
— Ex conjoint, merci mon Dieu on n'a jamais été marié.
— Pourquoi ça c'est terminé ? Demandais-je curieuse.
— J'ai besoin d'un verre si on doit parler de ça dis elle en rigolant.
— Je vais le faire, et je vais aussi enlever cette robe, j'en peux plus, j'ai l'impression d'étouffer.

Elle rigole tandis que je m'éclipse. Je me change, mais décide de mettre une autre robe moins sophistiquée et bien plus confortable. Je retourne dans la cuisine et prends 2 verres ainsi que la bouteille de vin rouge déjà entamée présente dans la porte du frigo. Quand je reviens dans le salon, les lampes sont presque toutes éteintes et beaucoup de bougies sont allumées. Je souris niaisement en me rendant compte que cette attention n'est destinée qu'à moi. Je m'assieds dans le canapé et nous sers 2 verres tandis qu'elle revient vers moi.

— À mon tour d'aller me changer !

Elle disparaît que quelques minutes et revient avec un chemisier et pantalon chic. Elle me prend le verre et se met à côté de moi sur le canapé.

— Du coup, pourquoi tu es plus avec Richard ?
— Il y a probablement des centaines de raisons, mais si je devais résumer en quelques points aucun de nous deux étions amoureux et il me trompait.
— Quel connard...
— Je peux pas vraiment lui en vouloir, on est resté de mes 24 ans à mes 28 ans ensemble, mais on aurait dû arrêter il y a bien longtemps. Et toi ? Pourquoi aucun ex-mari à l'horizon ?
— Je ne suis pas une fan des dates, j'ai été beaucoup prise et étrangement, je n'ai pas ressenti le besoin d'être avec quelqu'un ces dernières années. Je vis assez bien mon célibat.

Le silence s'installe quelques secondes. Mon regard est plongé dans mon vin que je fais tournoyer doucement.

— En fait c'est pas totalement vrai. Nicole, ma meilleure amie, pense que c'est parce que tu occupais toutes mes pensées que je n'ai jamais voulu être avec quelqu'un.
— Et toi, tu en penses quoi ?
— Elle n'a pas entièrement tort...

Léna glisse ses doigts le long de mon avant-bras avant de caresser distraitement mon poignet.

— Tu sais, j'étais persuadée que tu n'avais pas souffert et que tu étais vite passée à autre chose. Maintenant, je me rends compte que ce n'est pas le cas, tu as peut-être même plus souffert que moi et je n'ai pas été capable de me mettre à ta place.
— On était jeunes et...
— Tu insinues que maintenant, on est vieilles, c'est ça ? Ricane Léna
— Un peu quand même. Je voulais surtout dire que quand tu es jeune, tu ne sais déjà pas bien gérer tes relations, mais encore moins une relation dont tu ne connais pas les "codes"...
— Je ne peux qu'être d'accord. Je jure que j'apprendrais à mes enfants le plus de possibilités possibles pour pas qu'ils ne se sentent anormaux ni qu'ils prennent peur si jamais ils ne sont pas cisgenres et hétérosexuels...

Je souris avant de porter à nouveau mon verre à mes lèvres. Je glisse ma main dans la sienne et caresse le dos de sa main affectueusement.

— Tu es vraiment une bonne mère, tu sais.
— Et toi, tu en seras une incroyable. Tu as appris à mes enfants à faire des pancakes et tu as passé plusieurs heures à dessiner avec eux. Tu sais qu'en 2 jours tu en as probablement fait plus que ce que Richard fera en toute une vie.
— Parler de pancakes m'a donné faim !
— Tu as le courage de cuisiner parce que si je le fais ça risque d'être immangeable, sinon j'ai des trucs dans le congélateur que tu risques d'apprécier.
— Ohla, le congélateur ça me tente bien.
— Et il nous faut encore quelque chose à boire. Viens, je vais avoir besoin de ton aide.

Je la suis jusqu'à la cuisine où elle me tend 2 bières ainsi que de l'eau plate pendant qu'elle fouille dans le congélateur. 

12 ans plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant