Chapitre 2

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— Alice, est ce que ça va ? Demande Arthur
— Oui oui, j'ai... avalé de travers. 

J'attrape les premières serviettes que je trouve et m'essuie le coin des lèvres.

— Je suis contente de te voir Alice.

Mon sang se glace quand je sens le souffle de la voix de Lena dans mon dos. J'avale bruyamment, prends mon plus beau sourire et me retourne.

— Moi aussi Lena.

Ses magnifiques grands yeux verts me détaillent de la tête au pied et s'attardent peut-être trop longtemps sur ma bouche. Je ne sais pas comment agir, mais visiblement Lena n'est pas dans ce cas.

— Aller, viens là, pas de ça entre nous dit elle en rigolant.

Ses bras s'enroulent autour de mon cou tandis qu'elle me sert contre elle. Je glisse maladroitement mes bras dans son dos. Les effluves de son parfum me viennent aux narines et tous les souvenirs reviennent à la surface. Elle s'écarte de moi pour se placer à mes côtés.

— Lena dit Arthur en tendant sa main
— Arthur.

Leur échange est très formel et je me souviens que leur entente n'était vraiment pas très bonne à l'époque. Le silence s'installe à nouveau puis Arthur décide de reprendre la parole.

— Bon, bah je vais vous laisser. Lena. Alice, je suppose que l'on se verra plus tard.
— A plus tard dis je doucement.

Lena se place à nouveau devant moi. Mon cœur s'emballe.

— Il n'a pas changé, toujours à draguer tout ce qui bouge dit elle amèrement.
— Hé non ! Il ne faisait rien du tout, d'ailleurs, il est fiancé maintenant !
— On peut être en couple et quand même draguer en dehors

Je relève mon visage pour la regarder. Au sourire en coin qu'elle m'adresse, son affirmation m'est directement adressée.

— Touché ! Dis-je en portant une main au cœur
— Un autre verre ?
— Seulement si tu arrives à nous dégoter de la vodka ou du whisky.

Elle lève les yeux au ciel tandis que sa main se glisse dans sa petite pochette pour ressortir une flasque qu'elle me tend.

— Oh mon Dieu merci, qu'est ce que je ferai sans toi Lena !

Je porte la fiole à ma bouche et grimace en avalant une gorgée de vodka pure.

— Alors qu'est-ce que tu deviens ? Tu travailles dans quoi, une vie de couple, des enfants, des projets ?
— Eh beh, c'est précis ricanais-je. Je travaille dans une entreprise de design, je suis célibataire, sans enfants et pas de réel projet mis à part survivre à ce week-end ! Et toi ?
— Contente que tu fasses le métier de tes rêves ! Moi avocate, célibataire, mais j'ai 2 enfants de 5 et 6 ans et pour ce qui est de ce week-end, je sais déjà que je n'y survivrai pas rigole t'elle.

On se regarde en souriant pendant plusieurs minutes.

— Tu as beaucoup changé Alice. Tu es superbe. Non pas que tu étais moche il y a 12 ans hein ! Rougit Lena
— Merci. Tu as beaucoup changé, tu fais très... femme fatale inaccessible.

Bon sang, ça t'arrive de la fermer parfois !

— Il va falloir que j'y aille dis je en chuchotant.
— Déjà ?
— Oui, j'ai quelques désagréments avec la chambre d'hôtel que je dois régler.
— Je te raccompagne ?
— Tu es pas obligée de faire ça Lena, je ...
— Je ne me sens pas obligée, on pourra papoter pendant le trajet et puis faut que j'aille retrouver mes enfants dans tous les cas alors...
— Alors c'est parti !

On sort du bâtiment après avoir enfilé nos manteaux. La neige tombe à gros flocons.

— Il fait un froid de canard !
— Ne me dis pas que tu as oublié la météo de la région ! ricane Léna
— En partie, mais je te signale que le lycée est dans la vallée et qu'il faisait nettement plus chaud qu'en haut dans la station.
— En attendant, ferme ton manteau, tu auras moins froid !

Je la fusille du regard tandis qu'elle rigole à nouveau.
Avis à toutes les femmes qui portent des talons, ne le faites jamais si 1) vous voulez finir une soirée sans avoir mal aux pieds et 2) si vous devez marcher sur de la neige.
À peine sommes nous sur la route que toutes les deux nous retrouvons à glisser dans tous les sens. On dirait bambi sur la glace. Léna s'en sort nettement mieux que moi. Un pas de plus, et je tombe les fesses en arrière. Léna est hilare et moi, morte de honte.

— Viens m'aider au lieu de ricaner !

Elle me tend une main que je saisis, mais à cause de ses talons elle tombe de tout son long sur moi. Mon cœur s'emballe quand son visage se retrouve à quelques centimètres du mien. Elle m'observe attentivement puis on explose de rire quelques secondes plus tard. Léna roule sur le côté pour me permettre de respirer correctement.

— Désolé, je voulais pas te faire tomber dis je en ricanant.
— Pas de ta faute, je crois que ça nous apprendra à mettre des talons en hiver ! Bon, on est un peu au milieu de la route, faut qu'on se lève.
— Mais on ne va pas aller bien loin avec nos talons...
— J'ai une idée. Partante pour quelque chose de complètement fou ?
— J'ai plus rien à perdre.
— Alors enlève tes talons.
— Quoi ? Mais il fait genre —1000 °C et il neige !
— Fais-moi confiance ! Allez !

On enlève toutes les deux nos talons.

— Bien, l'hôtel est loin ?
— 200 mètres, je dirais.
— Ok alors suis moi et cours !

Léna se relève et commence à courir à toute allure dans la neige, pied nu. Avant que j'ai le temps de réaliser ce que je suis en train de faire, je me retrouve dans le hall d'entrée du petit hôtel.

— C'était pas ma meilleure idée, j'ai les pieds congelés rigole Léna.
— Tu es complètement folle !

Je la dévisage en souriant. J'avais oublié comment était Léna et autant dire qu'elle n'a pas changé, elle vit toujours à 100 à l'heure.

12 ans plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant