Chapitre 7

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En fait, j'avais vraiment une raison de faire une syncope. Léna est perchée sur des talons blancs très distingués, sa robe blanche cigarette met parfaitement son corps musclé en valeur et le fait qu'elle soit bustier la rend que plus ravissante. Ses cheveux sont détachés et soigneusement peignés. Elle a mis du mascara et du crayon noir ce qui accentue le vert de ses yeux. C'est la plus belle femme que j'ai jamais vue.

— Fermez la bouche madame ! Rigole Jade en regardant Léna.

Je regarde son visage et remarque qu'elle semble vraiment très surprise de mon choix vestimentaire.

— Ça fait l'affaire ? Demandais-je timidement.
— Tu rigoles ? Tu es absolument magnifique.

Son regard se porte sur mes pieds et elle fronce les sourcils.

— Par contre, les baskets ça fait bizarre ! Rigole Léna
— La dernière fois que j'ai été en talons sur de la neige, il me semble avoir fini allongé dedans en plein milieu de la route donc je prends mes précautions. Je changerai en arrivant à la soirée !
— Tu es une petite maligne toi ! Je vais faire pareil ! En plus, c'est mieux pour conduire !

Léna s'éclipse dans la chambre tandis que je reste debout droite comme un piquet dans le salon. J'enfile finalement mon manteau et on s'installe quelques minutes plus tard dans sa voiture. Je joue nerveusement avec un bracelet que j'ai au poignet pendant qu'elle conduit. Au feu, Léna pose sa main sur la mienne. Nos regards se rencontrent.

— Alice, détends toi ! C'est comme si tu faisais une soirée avec une vielle amie sauf que tu dois bien t'habiller !

Je rigole et lui adresse un sourire.

— Beaucoup mieux comme ça.

On arrive à la fête et on descend de la voiture. Dès qu'on entre dans la salle, on change nos chaussures pour nos paires de talons respectives. Bras dessus bras dessous on entre dans la foule. Au fur et à mesure de la soirée, on se fait aborder pas différentes personnes si bien que je ne sais même plus où est Léna. En début de soirée après l'inscription des couples sur le tableau, j'ai dû voter pour le couple préféré. Moi et Léna bien sûr. Et maintenant, l'heure des dépouillements

— Le couple de la soirée est .... (petit roulement de tambour), Léna Dumont & Alice Marchand. Allez venez les filles!

Je rigole tandis que je me fraye un chemin dans la foule. Léna prend le micro avant que je ne la rejoigne.

— Merci d'avoir voté pour nous, c'était un peu un rêve de gamine d'être sacrée reine de soirée ou couple de la soirée ! Alice, amène-toi, on va danser.

Je fronce les sourcils alors que Léna s'avance vers moi. La chanson Your Rhythm de Julia Westlin retentit dans les hauts parleurs de la salle. Aussitôt, on nous fait de la place. Léna se penche en avant en me tendant une main.

— Madame, me ferez vous l'honneur de cette danse.

Je pouffe en prenant sa main dans la mienne. Sa main libre glisse dans mon dos, elle hausse les sourcils en rencontrant la peau nue de mon dos.

— J'avais pas remarqué que tu avais un dos nu.
— Surprise ! Dis-je en rigolant.

Léna mène la danse en me faisant tourner sur moi-même de temps en temps, chose pas très aisée avec des talons. À chaque fois que je retrouve notre position initiale, je suis de plus en plus proche d'elle si bien que je peux sentir son souffle sur mes lèvres.

— Le bisou, le bisou, le bisou ! Crie la petite foule autour de nous.

Je relève le visage vers elle. Ses yeux sont rivés sur les miens pendant quelques secondes avant qu'elle ne jette un coup d'oeil furtif à mes lèvres.

— On n'est pas obligé de le faire dit elle doucement.

Je ne cherche pas à répondre et pose mes lèvres contre les siennes un dixième de secondes avant de m'écarter. Mais je n'arrive pas à vraiment m'écarter, nos lèvres sont si proches qu'elles se frôlent. Son souffle est erratique tandis que je commence à avoir de plus en plus chaud. Ses mains quittent mon dos pour remonter jusqu'à mon cou, très lentement. Elle se rapproche et son nez frôle le mien dans un geste bien trop intime. Sa bouche retrouve la mienne cette fois-ci pour un vrai baiser. Mes mains sont dans son dos et nous sommes si proches que j'ai l'impression qu'on ne fait plus qu'un. Mes mains viennent se glisser plus bas, dans le creux de ses reins et elle approfondie notre baiser en glissant sa langue jusqu'à la mienne. Mes genoux commencent à vaciller. BIP BIP BIP . Je m'éloigne d'elle en m'excusant, je sors mon téléphone qui est planqué dans mon soutien-gorge (quelle technique) .

— Désolé, je dois répondre... Je ..reviens dis je à Léna les joues rouges suite à notre échange.

Je m'éloigne, attrape mon manteau et sors à l'extérieur. Espérons que le froid me fasse retrouver mes esprits .

— Alice, j'ai besoin de toi. J'ai un rencard demain soir : robe ou pantalon ? Crie la voix de ma meilleure amie à travers le téléphone.
— Tu sors un dimanche soir ?
— Alice répond.
— Je m'en fiche de ce que tu mets, Nicole, tu es très bien dans tous les cas ! Dis-je un peu agacée.
— Ça va ?
— Euh, ouais, je suis juste un peu ... Étourdie.
— Je t'avais dit que l'alcool ça te rendait bizarre.
— C'est pas l'alcool. J'embrassais Léna au moment où tu as appelé.
— Léna ta meilleure amie d'enfance.
— Ouais, fin, c'est un peu bizarre entre nous.
— Fais un résumé, je veux savoir maintenant !
— On a couché ensemble quand j'avais 18 ans et que j'étais avec Arthur, j'étais amoureuse, mais j'avais peur alors je suis partie sans rien dire et on ne s'est pas parlé depuis 12 ans.
— Mon dieu, une vraie rustre toi. À quel moment vous vous embrassez du coup ?
— On est élu meilleure couple de la soirée alors la tradition, c'est le bisou. Mais ça a un peu ... dérapé.
— C'est à cause d'elle que tu n'es sortie avec personne ces 12 dernières années...
— Si je suis sortie avec Marie !
— 2 semaines Alice, ça compte pas.
— Si 2 semaines ça compte !
— Bref, dans tous les cas, c'était une affirmation Alice. Visiblement, tu n'as jamais réussi à ranger tes sentiments depuis...
— Tu veux que je dise quoi "Hey, je t'ai jamais oublié, tu occupes toutes mes pensées et je craque pour toi ?"
— C'est une idée, mais mets y les formes. Mais crois moi que si elle t'embrasse et qu'elle est dans le même état que toi, il y a probablement quelque chose à faire.
— Et puis comme la dernière fois, se quitter avec un sentiment horrible d'inachevé et retourner à nos vies comme si de rien n'était ?
— Nan, je pensais plutôt à profiter du moment et trouver un compromis en temps voulu. Tu réfléchis trop Alice... Bon sinon elle est bonne ?
— Nicole !
— Bah quoi, je ne te laisserais pas être avec quelqu'un qui est moche comme un ton !
— Elle n'est pas moche comme un ton. C'est genre la plus belle fille que tu peux imaginer.
— Mieux que Jessica Alba ?
— Oui plus belle que Jessica Alba
— Bah alors raccroche au lieu de me parler !
— Pfff je sais même pas pourquoi tu es ma meilleure amie, tu es trop bizarre.
— Moi aussi je t'aime Alice. À plus, et oublie pas de tout me raconter!
— Bonne soirée Nicole !

Je raccroche en rigolant et me retourne. Léna est adossée contre la baie vitrée, son regard profondément ancré au mien.

12 ans plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant