12 ans plus tard

Chapitre 16

Le lendemain matin, je sens Léna bouger dans mon dos, poser un baiser sur mon épaule dénudée et se lever. Il est trop tot pour me réveiller si bien que je me rendors. Quand je me réveille, il est 11h30 et je suis pleinement reposée. Léna est dans le salon, très concentrée sur son ordinateur.

— Hey !

Elle relève le visage de son ordinateur et se lève en m'apercevant.

— Hey, bien dormi ?
— Comme un bébé. Tu es réveillée depuis longtemps ?
— Assez, j'ai emmené les enfants à l'école.
— Tu aurais dû me réveiller !
— Je pouvais pas, t'es vraiment adorable quand tu dors et puis ça m'a permis d'avancer sur mes projets.
— Dis que je t'empêche de travailler !

Léna se rapproche de moi et me prend dans ses bras.

— Non, mais tu me distrais dit elle en m'embrassant doucement.
— Mouais... Je vais prendre une douche.
— Et moi faire le repas
— Attention quoi ? Répète ?
— Je vais faire le repas, autant appliquer ce que tu m'as appris hier dit elle en rigolant.
— J'ai hâte de voir ça !

Ni une ni deux, je retourne dans la chambre prendre une douche et m'habille avec un jean slim bleu et un de mes fameux col roulé noir, avant d'attacher mes cheveux en une queue-de-cheval bien serrée. J'ouvre mon ordinateur pour remarquer que j'ai obtenu un stage d'essai dans une petite entreprise du coin ! Surprenant de ne pas avoir d'entretien d'abord, mais je me retiens de sauter de joie. Visiblement, ça commence lundi, il va vite falloir que je m'organise, et que je l'annonce à Léna.Cette dernière a donc préparé le repas pendant que je me douchais.

— Bon sang, ça sent bon !
— Sûr, ou c'est une blague ?
— C'est vrai ! Tu apprends vite !
— J'ai un bon prof !

Comme d'habitude, on se met dans le canapé et on discute de tout et de rien.

— Je vais aller faire un tour au parc ça te dit ? Demandais-je.
— Oh bonne idée, ça me ferra du bien, j'y ai pas été depuis assez longtemps !

Une petite demi-heure plus tard, on est dans le parc à marcher côte à côte, en faisant le tour du lac. Nos mains se frôlent à chaque pas, mais ni elle ni moi n'osons les entremêler.

— Du coup, vous avez convenu quoi avec Richard ? Demandais-je.
— Il peut les avoir un week-end sur deux pour l'instant. Il voulait la semaine, mais je ne suis pas trop sereine, il n'a pas été présent pour eux donc...
— Donc tu as peur qu'il ne sache pas vraiment comment faire...
— J'ai l'impression d'être horrible de ne pas laisser les enfants avec leur père.
— Tu es pas horrible, tu es juste une mère qui se fait du souci. Et rien que pour ça, ça fait de toi une mère formidable.

Elle m'adresse un petit sourire pendant que l'on continue de marcher.

— Alice ?

Je me retourne et tombe nez à nez avec mes parents.

— Papa, maman ?
— Je savais pas que tu étais en ville, tu aurais dû nous prévenir ou venir nous voir !
— Euh, je ...

Je referme la bouche ne sachant pas quoi répondre. Léna décide de voler à mon secours.

— Mr et Mme Marchand, contente de vous voir.
— Léna, ça fait des années ! Je ne savais pas que vous vous parliez toujours avec Alice répond mon père.
— Et si...
— Papa maman, désolé, mais on doit y aller, je vous appelle !
— Alice, attends, viens manger à la maison vendredi soir, enfin si tu es en ville tente ma mère. Léna tu es aussi invitée bien sûr !

Je me mords la lèvre et finit par hocher la tête avant de repartir chacun de notre côté. On reprend notre chemin, mais je suis totalement perdue dans mes pensées. J'entends vaguement ce qui se passe autour de moi. Léna me donne un coup de coude comme pour me réveiller. Je fais un bon sur le côté, et dérape sur la chaussée du lac avant d'y tomber tête la première. Je ressors la tête quelques secondes plus tard, complètement gelée et engourdie.

— Putain de merde ! Alice, est ce que ça va ? Attends-je vais ...

Je vois Léna paniquer. Elle tente de descendre la chausée, mais étant glissante, elle se ravise. Finalement, elle revient avec un bâton qu'elle me tend. Je l'attrape et après quelques secondes, je me retrouve allongée contre Léna sur le chemin, grelottante.

— Alice, je suis vraiment désolée... Mon dieu, tu es complètement frigorifiée !

Léna enlève son blouson et le met sur mes épaules. Je ne saurais raconter ce qu'il se passe, mais je me retrouve dans sa douche en sous-vêtements, le corps de Léna presque nu collé contre le mien, et de l'eau chaude ruisselant contre ma peau.

— Alice, je suis vraiment vraiment désolée.
— Tu.. n'y es pour rien... J'ai eu peur, et j'ai glissé...

J'enfouis ma tête dans son cou pendant qu'elle serre ses bras dans mon dos. Petit à petit, une légère chaleur m'envahit.

— Je pensais pas que notre première douche ensemble ressemblerait à ça dis je en ricanant.
— Comment tu fais pour rigoler après ça... Alice, tu aurais pu te noyer, faire une hypothermie ou je ne sais quoi ! dit Léna paniquée
— Hé !

Je relève mon visage vers le sien.

— Tout va bien, je vais bien. Avec 2 trois plaids, ça devrait être parfait.

On reste sous la douche encore un instant avant qu'elle ne m'aide à sortir. Elle m'installe dans le lit sous la couette et revient avec une tasse de café fumante.

— Tu as besoin de quoi que ce soit ?
— Non Léna, je te promets tout va bien.

Je regarde rapidement ma montre et remarque qu'il est 17h.

— Mince les enfants Léna !
— J'ai demandé à Richard de s'en occuper jusqu'à vendredi soir.

Je la regarde attendrie. Finalement, elle s'installe à côté de moi et me prend dans ses bras.