Chapitre 14

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— Mon Dieu, c'est incroyable ! Comment j'ai pu ne jamais venir ici ! Et puis comment tu connais cet endroit ? Demandais-je en me retournant vers Léna.
— Je viens ici depuis que j'ai 15 ans, pour réfléchir, m'éloigner des autres.
— Et tu ne m'y a jamais emmenée, tu me vexes !

Léna rigole et se cale contre mon dos. Ses bras s'enroulent contre mes épaules pendant que je frissonne de bien-être.

— C'était trop important pour moi d'avoir mon endroit à moi...
— Pourquoi me le montrer maintenant ?
— J'ai approximativement 5 jours avec toi alors autant te donner envie de rester plus longtemps.

J'entends dans sa voix qu'elle a peur, peur que je reparte loin. Ne pouvant rien formuler, je glisse mes mains sur son avant-bras et ferme les yeux.

— J'aimerais tellement rester ici, devant cette vue, genre toute la vie dis je en rigolant.
— On pourrait.
— Crois-moi sur parole, tu me tuerais au bout d'un jour tellement je deviens détestable si je n'ai pas mangé.
— Alors il faudrait mieux redescendre, j'ai encore un petit peu besoin de toi.

Léna m'embrasse tendrement sur la tempe avant qu'on se réinstalle sur nos motos neige.

— Le dernier en bas a un gage ! Dis-je enthousiaste.
— Et dire qu'on a 30 ans
— Arrête de me le rappeler !

Son rire me parvient aux oreilles et je ne peux réprimer un grand sourire.

— 3,2,1 partez !

On dévale la pente à toute allure et sans grande surprise Léna arrive largement avant moi. Elle descend de sa moto un grand sourire aux lèvres.

— Tiens tiens tiens, qu'est ce que je vais pouvoir te demander ?
— Réfléchis en silence et abrège mes souffrances Léna.
— J'avais oublié, tu es mauvaise perdante !

Elle glisse son bras autour de mon cou tandis qu'on rendre à son appartement.

— Oh, j'ai trouvé !
— De quoi ?
— Ton gage ! Fais-moi l'imitation de l'ornithorynque.
— Comment ça ?
— Rooo, fais pas semblant. Tu sais l'ornithorynque de Julia Roberts dans Just Married
— Je sais plus le faire... trouves autre chose.
— Un gage est un gage ma belle.

Je lève les yeux au ciel et porte mes mains à ma bouche.

— Attends attends. Je vais m'installer confortablement dans le canapé, je veux être sûre de graver cette image dans ma mémoire.

Léna se dépêche et s'installe sur le canapé puis fais mine de lisser ses vêtements et de se recoiffer.

— C'est bon !

Je lève de nouveau mes mains jusqu'à ma bouche, les places aux commissures de mes lèvres pour me faire le bec et tire la langue en levant les yeux au ciel. L'action atteint le but escompté, Léna explose de rire. Je me mords la lèvre tiraillée entre amusement et petite humiliation.

— Merci, ça faisait trop longtemps que je l'avais pas vue. Tu as faim ?
— Je meurs de faim !
— Moi aussi, j'ai aucune idée de ce que l'on peut manger.
— Ca, je m'en occupe. Suis-moi, on va commencer tes leçons de cuisine en passant.

On arrive dans la cuisine et après avoir un peu farfouillé, je trouve du riz, des légumes et des steaks.

— Bon, je suppose que tu sais mettre de l'eau a bouillir et couper en morceaux les légumes
— Oui ça ca va me dit Léna avec un regard noir.
— Me regarde pas comme ça, avec toi tout est possible. Le secret pour le riz, ou les pâtes d'ailleurs, c'est le chronomètre. Ça a l'air bête, mais ça change littéralement tout de cuire ça correctement. Le riz en général, c'est 11 minutes. Ensuite pour les légumes comme la viande soit tu mets un peu de matière grasse dans ta casserole, soit tu as la change d'avoir une poêle antiadhésive.
— Ca va encore dit elle en ricanant

Je m'occupe du repas que je mets à cuire. Une fois prêt, j'en mets une cuillère de côté.

— Ferme les yeux
— Pourquoi ?
— Arrête avec tes questions !

Léna s'exécute.

— Ouvre la bouche.

Elle s'exécute à nouveau pendant que j'introduis la cuillère du repas dans sa bouche.

— C'est comment ? Demandais-je.
— Bon.
— C'est là que savoir quelques notions culinaires entre en jeu. Tout le monde sait cuisiner des repas bons et aussi simples, mais il faut un peu plus d'effort pour en faire un excellent repas !

Je me retourne vers la poêle et y mets diverses épices avec du sel et du poivre.

— Ferme les yeux.

Je glisse la nouvelle cuillère dans sa bouche.

— Alors ?
— C'est... Incroyable.

Elle rouvre les yeux et me regarde en souriant.

— T'as mis quoi comme épices ?
— Curcuma, paprika, gingembre, poivre et sel.
— Wooow, et comment tu sais que ça va ensemble ?
— Généralement, tu fais des essais immondes et tu trouves une combinaison qui va bien. Sinon, il y a quelques sûretés que je me ferais un plaisir de t'enseigner.

Je nous prépare deux assiettes tandis que l'on va dans le salon. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Et sur un commun accord, on décide de passer l'après-midi dans le canapé. Je nous prépare du pop-corn et on se met devant une comédie que je connais pas cœur. Léna me regarde du coin de l'œil en rigolant avant de me lancer quelques pop-corn dessus. Je lui en lance aussi dessus amusée. Vers la fin du film Léna étant tellement épuisée, semble s'être assoupie. Je range rapidement notre bazar et fais rapidement la vaisselle. En me rasseyant sur le canapé, je ne résiste pas à l'embrasser doucement sur la joue. Alors que je m'éloigne, je sens sa main se glisser à l'arrière de ma nuque. Je me retrouve calée contre son cou. Je la sens caresser distraitement mes cheveux pendant que je glisse mon bras contre son abdomen.

— Désolé, je voulais pas te réveiller.
— Je dormais pas
— Menteuse dis je en souriant. Tu as encore un peu de bave au coin de la bouche.
— Quoi ??

Léna ouvre brusquement les yeux, paniquée.

— Du calme, je rigole ! Tu es très belle.

Je me sens rougir suite au compliment que je viens de faire. 

12 ans plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant