Chapitre 19

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La surprise se lit sur son visage. Quelques secondes, plus tard, elle se redresse, glisse ses mains derrière mon dos et m'attire aussi fermement que possible contre elle. Son visage vient se nicher dans mon cou tandis que je sens des larmes glisser contre ma clavicule découverte à cause du débardeur.

— Léna, pleures pas !

Je glisse mes mains contre ses joues pour qu'on se fasse face.

— Tu n'as pas idée à quel point j'avais peur que tu ne ressentes rien pour moi, que tu t'en ailles me brisant le cœur... Je sais que c'est pas facile à dire pour toi et je te demanderai pas de le redire, en tout cas pas tout de suite, mais merci, j'avais vraiment besoin de l'entendre.
— Crois moi, j'ai pas envie de te briser le cœur ni le mien dis je en souriant doucement.

Elle me serre fermement contre elle encore quelques secondes tandis que je caresse ses cheveux incroyablement doux.

— Tu veux sortir avec moi ?
— Quoi ? Dis-je en m'éloignant
— Toi Alice, est ce que tu veux sortir avec moi Léna ? Tu veux bien être ma petite amie, âme sœur, moitié, femme ce que tu veux dit Léna en rigolant.
— Oui, bien sûr Oui ! Dis-je en ricanant à mon tour.

Elle dépose un baiser humide sur ma mâchoire.

— Tu viens vivre ici avec moi ?

Cette fois-ci, la surprise me laisse littéralement sans voix plusieurs minutes.

— Heu, je ,on...
— Tu n'as pas d'appartement pour ton travail et honnêtement ça fait 15 ans que je suis amoureuse de toi. Ce n'est qu'une question de temps avant que tu viennes habiter chez moi donc...
— Tes enfants
— Pas du tout un problème. Emy « t'aime bien » et Léo a dit et je cite « elle est cool ».
— Quand est-ce qu'il a dit ça ?
— Le soir ou il arrivait pas à dormir. Il a aussi dit que j'étais « plus joyeuse quand tu étais dans la pièce». Faut croire qu'on n'est vraiment pas discrètes...
— J'ai si honte dis je en enfouissant mon visage dans son cou.
— Alors??
— Bien que ce soit complètement fou, oui

Elle dépose un autre baiser sur ma mâchoire au moment où je relève la tête. Ses mains viennent se glisser autour de mon visage aussi délicatement que possible.

— Je t'aime comme une folle, Alice me dit Léna sérieusement.

Sa bouche vient trouver la mienne en un baiser parfait en tout point scellant notre union. Après plusieurs minutes à s'embrasser avec passion, Léna s'écarte de moi.

— Pourquoi un massage, ça m'échappe.
— Depuis mon appel avec Nicole le week-end dernier, j'ai envie de te dire ce que je ressens, mais ça me terrifiait, je me suis dit que de dos, tu me ferais moins peur dis je en haussant les épaules.
— Je te fais peur ? Demande Léna, surprise.
— Pas vraiment toi, plutôt mes sentiments et tes sentiments. Tu as la possibilité de me faire tellement de mal...
— Ca n'arrivera jamais. Maintenant, qu'on est enfin ensemble, on mourra ensemble dit elle en rigolant.
— Ca va alors on a le temps.
— Et pourquoi au final, tu me l'as dit en face ? Tu aurais pu continuer ton massage.
— Même si c'est pas facile, il y a des choses qu'il vaut mieux dire en face dis je avec un clin d'œil.
— Très bon choix, en revanche, tu refais des massages quand tu veux dit elle en rigolant.

Elle regarde sa montre.

— Oh, je dois aller chercher Léo et Emy.
— Je peux venir ?
— Bien sûr !

On se prépare et on arrive en avance devant l'école. D'autres parents attendent leurs enfants. Je décide de glisser ma main dans celle de Léna qui la serre en retour. Mon téléphone vibre.

— Désolé, c'est Nicole.
— Pas de souci, tu peux répondre
— Non non, elle attendra pour une fois.
— Je veux la rencontrer. Sérieusement, elle est géniale, c'est quand même un peu grâce à elle qu'on est là.
— Hé, qu'on soit bien d'accord, on est dans une relation monogame et Nicole est 100 % hétéro.
— On est d'accord dit Léna amusée.

Léo et Emy sortent en souriant. Léna se baisse pour les prendre dans ses bras.

— Je le savais dit Léo en s'approchant de nous en souriant.
— Les enfants, je... Alice est ma petite amie et si vous êtes d'accord, elle vient vivre avec nous.
— Oh oui trop bien ! Elle pourra me faire pleins de jolis dessins dit Emy en souriant.

Léo, lui, se contente de hocher la tête. Emy me tend la main tandis que Léo sert celle de Léna. Bien sûr, je m'empresse d'entremêler mes doigts à ceux de Léna.

— Bon bah tu es adoptée dit Léna en chuchotant à mon oreille.
— Tant mieux.

Je me penche et l'embrasse rapidement, consciente qu'il serait malvenu de faire une démonstration devant l'école. Léna installe les enfants dans la voiture et démarre. Moi, je regarde à travers la vitre en souriant. J'ai Léna, j'ai Nicole, j'ai Léo et Emy, je n'ai besoin de rien d'autre. Même si ça va pas être facile de tout recommencer ici, c'est là que je dois être. 

12 ans plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant